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Un point sur les aides optiques

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Aujourd’hui, les aides optiques font parties intégrantes de l’arsenal thérapeutique du chirurgien dentiste. La dentisterie à ce jour, est orientée sur des consensus de moins en moins invasifs, ceci quelle que soit l’orientation de notre pratique, nous sommes amenés à travailler a minima.

De ce fait, les loupes sont bénéfiques, aussi bien sur la qualité de nos soins, mais également dans l’amélioration de notre posture au fauteuil.

Maintenant, il reste une seule question à se poser : Quel est le matériel le mieux adapté à notre pratique ? Je serais tenté de répondre : Cela dépend de l’opérateur!

Il nous est proposé, sur le marché, différents grossissements allant de 2.5x à 6.0x.

Différentes configurations

systeme-optique-integre-dans-le-verre

Casque, monture avec système optique relevable Fig. 2, système optique collée sur le verre d’une lunette traditionnelle, ou système optique intégré dans le verre Fig. 1a et b. Le choix final se portera sur le modèle avec lequel nous nous sentons le plus à l’aise. Chaque système a ses avantages.

Mais dans les deux cas, plusieurs critères sont importants à prendre en compte.

Le nombre grandissant de fabricants de loupes sur le marché, fait qu’aujourd’hui nous avons du mal à faire le tri et la comparaison de tout ce qui nous est argumenté.

Il est cependant important de retenir. Tout d’abord, il existe une règle optique universelle, et incontournable : À distance de travail égale, plus on augmente le grossissement, plus on réduit la largeur et la profondeur de champ. Le savoir faire du fabricant est aussi important car nous pouvons trouver chez le même fabricant des champs identiques pour des grossissements de 2.5X et 3.5X pour la même distance de travail.

C’est pour cette raison que, dès que nous travaillons avec des grossissements de 3,5x et plus, il est préférable d’investir dans des systèmes prismatiques ou dits de « Kepler » du nom du physicien qui a défini ce montage (1571-1630), et qui permet d’avoir un champ total sans aberration de contour. Ce montage optique oblige d’utiliser des prismes redresseurs pour obtenir des images à l’endroit, d’où le nom prismatique.

Il faut préférer également des systèmes optiques de qualité garantissant la meilleure résolution d’image et le respect des couleurs avec une parfaite maîtrise des aberrations optiques.

Concernant la profondeur de champ, celle-ci dé- pend de deux critères: distance de travail et grossissement du système optique.

Il est important de prendre en charge la correction visuelle de l’utilisateur (myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie) qui doit être calculée par rapport à la distance de travail choisie, et de se faire conseiller par son opticien des verres optiques adaptés à notre métier.

Quel grossissement choisir ? Fig. 3

grossissement

Si vous débutez sous aides optiques, le grossissement de 2.5x est le plus courant pour un praticien débutant ou omnipraticien.

Ce grossissement offre un excellent compromis de confort/puissance, permettant une liberté de mouvement au fauteuil grâce à leur grande profondeur de champ.

Pour un utilisateur non presbyte, il permettra de voir du détail légèrement supérieur à la vision à l’œil nu en se rapprochant mais en gardant une meilleure posture.

À partir de 3,5x jusqu’à 6x, ces grossissements sont plutôt conseillés pour les praticiens ayant l’habitude de travailler sous aides optiques ou exerçant une pratique plus spécialisée telle que l’esthétique, la chirurgie, la microchirurgie, l’endodontie, bien que pour ces spécialités le microscope opératoire permet l’exploration de structures encore plus fines.

La distance de travail

Il est préférable bien évidemment de privilégier que celle-ci corresponde à la propre distance de chaque opérateur (distance œil praticien/ patient), afin d’offrir un maximum de confort dans l’utilisation quotidienne.

Système optique relevable ou système optique fixe ?

montures-avec-systemes-optiques-relevables

Les montures avec systèmes optiques relevables permettent de travailler selon ses besoins et les indications avec ou sans grossissement Fig. 2.

L’angle de déclinaison et l’écartement bi-pupillaire sont modulables. Elles permettent également de modifier l’angle de vision entre le travail au fauteuil et la retouche d’une prothèse par exemple.

La gestion des verres optiques est également plus facile puisque votre opticien peut changer les verres rapidement au fur et à mesure de l’évolution de la correction optique.

Nous pourrions reprocher à ces systèmes le poids (environ 10 % de plus) comparé aux systèmes intégrés dans le verre, et une présence plus « imposante ».

Les systèmes optiques intégrés dans le verre sont des systèmes entièrement réalisés en fonction des mesures de l’écart pupillaire et de la hauteur correspondant à l’utilisateur Fig. 1a et b.

L’écartement inter-pupillaire est mesuré à l’aide d’un pupillomètre, ou par système numérique, ceci permettant de respecter parfaitement au degré près, la convergence, l’axe de vision, l’angle de déclinaison propre à chaque utilisateur (respect anatomique).

Des systèmes plus légers, qui apportent un excellent confort. Il est important de tenir compte des montures au niveau du confort. Privilégier des systèmes à montures larges à grande visière, de façon à positionner les loupes le plus bas possible tout en respectant l’axe de vision, cela vous évitera de trop incliner les cervicales et de ce fait, supprimer toutes douleurs musculo-squelettique, donc une meilleure posture pour l’utilisateur.

La lumière est elle obligatoire?

Une option intéressante dans ce type d’investissement. Nous passons nos journées à articuler nos Scialytiques, dû à l’éternel problématique des zones d’ombres. Le fait d’ajouter une lumière coaxiale ré- sout totalement les ombres portées, car la source de lumière émise au centre de la monture, se situe toujours dans l’axe de vision. L’ombre se retrouve à l’arrière de l’instrument et n’est plus visible par l’utilisateur. Cet apport est un plus dans le confort quotidien.

Temps d’apprentissage

Relativement rapide : 8 à 10 jours

Un conseil : regardez dans les loupes seulement quand vous êtes en situation opératoire, et si vous devez changer d’instrumentation, sortez d’abord du champ de vision grossi, et ensuite, seulement, regardez en vision périphérique. C’est un réflexe qui s’acquiert rapidement.

Si je dois conseiller à mes confrères et consœurs sur un investissement rentable, ce sont bien les aides optiques. J’en ai fait l’expérience dans mon propre cabinet, en choisissant un modèle évolutif, sur lequel il est possible d’adapter l’évolution ophtalmique, vous faites de cet investissement un investissement à vie.

Enfin maintenant, c’est vous qui voyez !

Remerciements à Mrs Philippe Ducreux et Laurent OLLI.

À Lire

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A propos de l'auteur

Dr. Benjamin CORTASSE

Chirurgien-dentiste
Diplômé de la faculté de Montpellier

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