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Sur quels critères choisir son équipement ?

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En dehors du côté esthétique, il y a de multiples paramètres à prendre en considération.

  • La distribution des instruments
  • La technique de fonctionnement
  • Le genre d’équipement
  • Le type de fauteuil
  • Le coût de fonctionnement

1. La distribution des instruments

La première question à se poser est : “Pour quel type de préhension d’instruments dois-je opter ?” On trouve globalement sur le marché 3 possibilités de préhension des instruments.

Les units transthoraciques à fouets : Contrairement aux Etats-Unis et aux pays germaniques, ce type d’équipements est très répandu en France, il a comme principaux avantages une préhension rapide des instruments, et ils permettent aussi le travail dans de nombreuses positions. Ce type de distribution offre la possibilité de prendre et de reposer l’instrument quasiment en “aveugle” c’est à dire sans trop regarder où il se trouve. De nombreux fabricants européens ont développé des argumentaires d’ergonomie autour de ce concept.

Par contre, ils obligeront l’utilisateur à des mouvements de dégagement et d’approche du porte-instruments dès que l’on changera la position du patient. Important, il est un critère rarement pris en ligne de compte dans notre pays, c’est la perception par le patient de tous ces instruments, souvent intimidants, placés sous son regard. Le porte-instruments devra être placé au plus près de la cavité buccale (longueur de cordons oblige) ce qui entraînera très souvent une mauvaise position de la tablette porte-tray se retrouvant trop haute. Ces tablettes étant de surcroît rarement horizontales et peu stables. De plus quand un patient corpulent est en place sur le fauteuil la tablette porte-instruments se retrouve elle aussi beaucoup trop haute. A moins d’être un inconditionnel très pointu de l’ergonomie, mieux vaut enlever la petite tablette porte-tray du porte-instruments et disposer d’un petit meuble mobile bien plus stable et à hauteur de main, pour y placer les plateaux d’instruments à main et les produits utilisés pendant l’acte.

Lors du choix d’un équipement transthoracique à fouets, il faudra veiller à ce que ces derniers (perches) ne soient pas trop longs afin de ne pas taper dans l’éclairage opératoire à chaque préhension ou repose d’instruments. Les units à fouets ont aussi un autre inconvénient, si les joints des raccordements d’instruments sont endommagés ou si un problème de coupure de spray intervient, ils peuvent se mettre à “goutter” sur les patients (fréquent dans les régions ou l’eau est très calcaire) ou si vous ne changez pas vos joints de nez de micro-moteurs ou de raccord rapide de turbine au moins une fois par an.

Pour finir sur ce type de distribution d’instruments, vérifiez d’avoir une longueur de cordon assez longue pour travailler dans différentes positions sans avoir à bouger la tablette intempestivement, et pensez à toujours les essayer avec une personne faisant office de patient sur le fauteuil et avec l’éclairage opératoire en position de travail.

Les units “transthoraciques” à cordons pendants : Très répandus dans les pays cités plus haut, ils sont exclusivement conçus pour le travail à 4 mains en position “11H / Midi” Les principaux avantages sont le bon positionnement de la tablette porte-tray qui se trouve en position “pont” au dessus du thorax du patient et la tablette porte-instruments se trouvant hors du champs de vision du patient. Les cordons sont très souvent assez longs pour permettre un travail entre les positions 11 H et même13H.

La préhension des instruments se faisant en pivotant tout le corps sur son tabouret par une petite poussée latérale au niveau des pieds (qui restent en place !) Toute la colonne vertébrale ne bouge pas, et le bras qui permettra la préhension ou la repose de l’instrument sera placé très proche du corps, avec uniquement l’avant bras à 90°. Cette méthode de préhension est des plus confortable, pour peu de la tester objectivement. Côté des inconvénients, on notera le peu de latitude de positionnement du porte-instruments, très contraint en position de hauteur par le “volume“ du patient et comme pour les units à fouets les manipulations d’amenée et de dégagement du porte-instruments dès que le patient doit changer de position (prise d’empreinte, entrée ou sortie du fauteuil)

Pour terminer, ce type d’équipement est assez peu recommandé avec les cabinets où se trouve du carrelage, la moindre chute d’un instrument mal reposé l’enverra illico en réparation.

Les units “garage” (appelés aussi Wall mount) et les carts : En France ils sont souvent boudés à tort, ou tout simplement parce que vos interlocuteurs commerciaux n’en ont pas à proposer, car ils apportent énormément d’avantages et peu d’inconvénients. Ils comptent parmi leurs avantages d’accueillir le patient sans “agressivité” et permettent également un très bon positionnement dans l’espace du porte-instruments en offrant également un porte-tray à une hauteur correctement exploitable. La longueur de cordon est généralement optimale pour travailler en position 11H-Midi avec une grande liberté de mouvements.

Les units à base pneumatique : Pour la plupart d’origine américaine, ces matériels ont été conçus sur une base essentiellement “tout air”, c’est à dire capables (hormis le fauteuil) de fonctionner uniquement avec de l’air comprimé ! Les moteurs et détartreurs devant être eux-mêmes pneumatiques. Le problème, c’est qu’en Europe, nous avons forcé la main des Américains pour y adjoindre des instruments électriques, plus performants et moins bruyants que les instruments “tout air” que peut d’omnipraticiens acceptent. (Ne pas oublier qu’un contre-angle rouge 200 000 t/mn) ne peut fonctionner avec un moteur à air)

Ces units doivent impérativement être installés dans un espace de 80 cm à 1 m sur la droite du fauteuil, il faudra aussi que la pédale et son cordon de liaison sorte côté du fauteuil sous peine de galères d’utilisa- tion. (Donc prévoir lors des travaux de pré- installation un fourreau de passage entre le meuble où sera installé l’unit garage et le fauteuil, d’où sortira le cordon de pédale)

La préhension des instruments se fera de la même façon qu’avec les units transthoraciques à cordons pendants, sans l’inconvénient du bras au dessus du fauteuil. Très appréciable également le fait de pouvoir installer ou faire sortir le patient, sans rien avoir à bouger ! C’est uniquement lorsque vous vous lèverez de votre tabouret que vous raccompagnerez le porte-instruments dans son garage.

Au rang des rares inconvénients, on notera comme pour les précédents les réserves pour les sols carrelés.

2. La technique de fonctionnement

Il cohabite 3 techniques principales de fonctionnement :

  • Les units à base pneumatique.
  • Les units à base électro-pneumatique.
  • Les units à base électrique.

Ces matériels devenus hybrides sont relativement spartiates au niveau des performances de travail, par exemple les micro- moteurs sont alimentés par des systèmes de convertisseurs pneumatiques-électriques n’offrant pas une grande linéarité de fonctionnement. La pédale de la plupart de ces units est conçue à la base pour des moteurs pneumatiques qui n’ont aucun couple s’ils ne sont pas à pleine puissance, ce qui veut dire qu’elle n’offre pas une possibilité de réglage en finesse de la vitesse ou de la puissance des instruments électriques qui y ont été installés. Ces matériels nécessitent en plus une seconde pédale de commande pour le fauteuil, quand ont voit déjà le nombre de pédales se trouvant dans la plupart des cabinets !

Côté sympathique, cette technique de fonctionnement est assez fiable, car peu “électronisée” mais il faut quand même garder à l’esprit que s’il y a moteurs électriques, la lumière sur les instruments et un détartreur piezoélectrique, il y a aussi platines électroniques !

Au niveau de la commande des fluides (eau et air de spray, air d’entraînement ou de refroidissement) cette technique utilise des blocs de distribution pneumatiques, solution la plus tranquille à ce niveau, sur- tout au niveau des commandes de spray très sensible au calcaire de l’eau. Les équipements de cette famille, sont très adaptés à l’orthodontie, où l’on demande moins de performances et de confort à un équipement.

Les units à base électro-pneumatiques :

Il reprennent la partie la plus fiable des units à base pneumatique, c’est à dire la commande des fluides instruments par des systèmes de blocs de distribution pneumatiques, il n’y a que la sélection du bloc actif qui se fait par une électrovanne de commande, sur le circuit d’air uniquement !

Les avantages de cette technique “électro-pneumatique” sont très nombreux. Pour commencer, les équipements de cette famille sont conçus à la base pour faire fonctionner nativement des instruments électriques (Micro-moteurs, détartreurs piézoélectriques…) ou électro-pneumatiques (Turbines ou détartreurs soniques lumineux) Ils offrent plus de souplesse d’utilisation que les précédents, à commencer par le contrôle fin de puissance ou de vitesse des instruments, ils permettent aussi, bien souvent des possibilités de programmations et de mémorisations des paramètres de travail au niveau des instruments. Ces équipements pour la plus grande majorité d’origine européenne, répondent en général beaucoup mieux à nos attentes que les matériels américains plus ou moins bien électrifiés. En ce qui concerne la pédale, elle commande bien souvent également le fauteuil en plus des instruments.

Les units à base électrique : Cette tech- nique est assez simple à mettre en oeuvre pour les fabricants, elle ne recours qu’à des électrovannes (une par fonction) Il faut sa- voir que c’est le choix le moins fiable et le plus gourmand en énergie de la tribu, notamment en ce qui concerne les commandes d’eau qui sont plus sensibles aux résidus parasites véhiculés par l’eau (calcaire, algues, sable, rouille,…)

La base “tout électrique” permet assez facilement toutes sortes de fantaisies de fonctionnement et de programmation à l’instar de sa cousine électro-pneumatique.

3. Le genre d’équipement

Là il s’agit de présentation de l’ensemble unit et même unit-fauteuil. On trouve donc des équipements comme suit : – Bornes fixées au sol indépendantes ou pas du fauteuil (suivant les marques) – Units solidaires du fauteuil (mobiles avec lui en hauteur) – Fauteuils solidaires de la borne (sus- pendus) – Carts (mobiles sur roulettes) – Garages (Wall mount) fixés sur le meuble ou le mur

Les bornes fixées au sol : ont l’avantage en général de pouvoir être totalement indépendantes du fauteuil, d’être très stables et de permettre une bonne accessibilité technique des composants de l’unit.

Les units solidaires du fauteuil : très en vogue dans les années 70/80, ils passent doucement de mode. Leur principal avantage est de monter et de descendre avec le fauteuil pour offrir quelque soit la hauteur de travail, une accessibilité optimale au crachoir. Aujourd’hui le crachoir ne servant plus qu’à “un rinçage fin de soins” effectué en position “retour à zéro” il n’est plus nécessaire d’avoir cette solidarité fauteuil- unit, qui d’autre part alourdi la charge sur le fauteuil en le faisant fonctionner de surcroît en porte à faux. De plus dès que le patient bouge, tout bouge !

Les fauteuils solidaires de la borne : Cette conception que les plus jeunes pensent très moderne, date des années 70. A l’époque le fabricant français Gallus et l’italien OMS présentaient chacun un fauteuil sus- pendu à la borne (Le “Compact” et le “Pléiade”) L’avantage essentiel étant le dégagement au sol du fauteuil, tant pour les pieds et la pédale que pour le ménage. L’inconvénient étant que tout est monobloc, et que le jour du changement d’unit venu, il faudra tout réformer.

Les carts mobiles : Ils sont généralement élégants et peu encombrants, réglables en hauteur et escamotables sous les meubles. Leur indépendance permet de les changer plus souvent qu’un unit classique. (Il faut bien retenir que c’est l’unit, ses composants et son instrumentation qui vieillissent le plus rapidement dans un équipement, pas le fauteuil, l’éclairage …) Par contre leur cor- don ombilical est un handicap, et en aucun cas il ne doivent-être raccordés au pied du fauteuil, le patient se prenant alors les pieds dedans, ils doivent être raccordés côté meubles, à droite du fauteuil, avec leur pédale venant si possible du fauteuil (par un fourreau sous le niveau du sol)

Les garages : Comme on l’a déjà vu précédemment, c’est une excellente solution qui valorise le praticien et lui assure un confort de travail optimal, à condition d’être bien installé (dans un meuble latéral) et d’avoir sa pédale de commande avec un cordon sortant de la partie arrière du fauteuil (ou à proximité) Leur boîte de raccordement pouvant bien souvent être disposée dans la partie basse d’un caisson de meuble, sous le dernier tiroir.

4. Le type de fauteuil

Essentiellement Hydraulique ou à moto- réducteurs. Quelles différences ? Esthétiquement il n’y en a pas beau- coup, techniquement cela n’a rien à voir.

Les fauteuils hydrauliques fonctionnent avec de l’huile sous pression (Comme les presses ou les engins de travaux publics) Ils sont généralement très silencieux et puissants (préférables quand l’unit est solidaire) Ils fonctionnent avec une pompe hydraulique haute pression et des électrovannes. Ce mode de fonctionnement ne les autorisent pas à monter le patient et à remonter le dossier en même temps, ils sont aussi tributaires du poids du patient (et des fois de l’unit) quant à leur vitesse de descente. Et bien qu’assez rare, ils peuvent provoquer de belles fuites d’huile. Cette famille de fauteuil est très robuste, mais de moins en moins proposée par les fabricants qui lui préfèrent les moto-réducteurs.

Les fauteuils à moto-réducteurs utilisent des moteurs électriques avec des jeux d’en- grenages (les réducteurs) ils peuvent syn- chroniser plusieurs mouvements à la fois (rapide pour atteindre les positions pro- grammées) Ils sont plus simples et plus accessibles aux techniciens et permettent souvent plus de fantaisies de programmation. Par contre ils sont plus bruyants et moins puissants que leurs cousins hydrauliques. Donc à éviter quand un unit doit leur être fixé sur le “dos” en plus du poids du patient.

5. Le coût de fonctionnement

On achète souvent un bien d’équipement coûteux (voir très coûteux) comme sa voiture ou son équipement sur des considérations subjectives ou les échos pas toujours objectifs de “radio-cocotier” Mais une fois sorti du magasin et installé chez vous, pour ne pas dire “boulonné”, il faudra cohabiter avec ce matériel pendant quelques années. D’où la nécessité de penser objectivement à la fiabilité et aux coûts de fonctionnement qui peuvent grever lourdement le montant initial d’acquisition.

Ce n’est bien évidement pas au vendeur d’un équipement qu’il faut demander si son matériel est fiable et peu coûteux à l’usage ! En 34 ans de carrière, je n’ai jamais entendu un seul d’entre-eux dire que son matériel avait des problèmes et que son exploitation coûterai “la peau des fesses” Mais à l’opposé, il ne faut pas non plus prendre pour argent comptant le seul argument du prix des platines ou des cordons ! Car une platine électronique peut-être coûteuse en échange c’est vrai, mais il y a des marques ou modèles d’équipements où il n’y a jamais lieu de les changer, alors qu’une platine peut-être moins coûteuse pourra être changée 2 ou 3 fois en quelques années. Il est fréquent d’entendre un vendeur parler de son concurrent en disant que chez “X” les cordons d’instruments valent 400 Euros, c’est peut-être vrai, mais ces cordons à 400 Euros sont certainement de meilleure qualité que les siens, et le praticien peut peut-être aussi les changer lui même grâce à une prise débrochable, alors que les cor- dons de notre vendeur, de qualité plus lé- gère devront-être changés plus souvent et avec en plus l’intervention d’un technicien, donc une attente (perte d’exploitation) et un coût de main d’oeuvre et de déplacement à la clé.

Tout ceci, pour vous ouvrir les yeux et surtout les oreilles sur le discours “du cor- beau et du renard” Les principaux critères en la matière n’étant pas de prendre pour argent comptant toutes les belles histoires de personnes qui sont là pour vous les raconter, mais plutôt de faire confiance à des professionnels réputés, des fabricants sérieux et ayant une structure de soutien de leurs concessionnaires sur le territoire en cas de besoin, et l’expérience de confrères ayant le même type d’exercice et d’exigences que vous ! Et j’insiste lourdement sur le même type d’exercice et d’exigences que vous, car certains travailleront à 4 mains, d’autres pas, certains reçoivent 4 ou 5 patients par jour, d’autres 30 ou 40, Untel fait réviser son équipement chaque année, un autre attend le pépin pour faire intervenir un technicien. Et le plus important de tout, certains entretiennent correctement le matériel, et d’autres, hélas encore trop nombreux font le strict minimum.

Pour conclure, il faut aussi savoir se faire plaisir et ne pas hésiter à investir dans des outils performants, en plus de la satisfac- tion vous en aurez toujours pour votre ar- gent. La démarche sera plus professionnelle, car elle ne doit pas être la même que pour la fourniture dentaire où vous pouvez chan- ger de fournisseur à la volée.

En partie extrait du cours proposé par FOXY Etudes & Développement

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