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Mon rendez-vous avec le Docteur Daniel Kuntz

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Daniel KUNTZ

Dr Philippe PIRNAY : Comment votre parcours de chirurgien-dentiste vous a conduit à coordonner les activités du « bus social dentaire » ?

Dr. Daniel KUNTZ : Le hasard et les accidents de la vie, un projet pilote qui force la curiosité, une implication progressive et la sensation d’être redevable envers les patients et les bénévoles engagés dans le projet… Le « bus dentaire » n’a rien d’un plan de carrière.

Dr. P. P. : L’équipe du bus oeuvre dans la bonne humeur, la disponibilité et la générosité à l’égard des patients souvent en situation de détresse. Quelle est la raison d’une telle réussite ?

Dr. D. K. : Cet élan de solidarité doit un peu à la structure et beaucoup au « groupe porteur » originel, lui-même influencé par les associations de terrain qui spontanément diffusent cette culture empathique et solidaire (faite d’accompagnement sans jugement).

Dr. P. P. : Le bus fête ses dix années d’existence. Comment notre système de soins doit-il dans l’avenir évoluer pour prendre mieux en compte les besoins en soins dentaires des plus démunis de notre population ?

Dr. D. K. : Entre les dispositifs d’urgence à destination des plus démunis (type bus dentaire) et les cabinets dentaires classiques, manquent encore certainement des structures « mixtes », capables de soigner temporairement et d’éduquer à la santé des patients ayant accès aux droits mais cependant trop désocialisés pour s’adapter aux codes de « bonne conduite » en usage dans les structures classiques (méconnaissance du domaine de la santé, non respect des rendez-vous, etc.).

Dr. P. P. : Quels sont les besoins immédiats de votre association et comment nos confrères pourraient-ils aider vos actions ?

Dr. D. K. : Les besoins immédiats sont financiers bien entendu, avec une participation éventuelle de nouveaux praticiens bénévoles, mais surtout un soutien efficient à l’objet de l’association : l’amélioration de l’accès aux soins dentaires pour tous.

Dr. P. P. : Quel est votre plus agréable souvenir dans votre exercice de praticien ?

Dr. D. K. : Au cours d’un remplacement, un patient de 5 ans qui s’est endormi sur le fauteuil en cours de soin, et qui est reparti comme tel dans les bras de ses parents.

Dr. P. P. : Et celui d’une expérience que vous aimeriez partager avec nos confrères ?

Dr. D. K. : La richesse émotionnelle de rencontres prospectives effectuées de nuit en compagnie d’un praticien « baroudeur » du bus dentaire (repas chez les roms, SDF de Boulogne-Billancourt) où l’on perçoit la richesse et la multiplicité des facettes de la vie…

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