Vous êtes fondateur de GADCOLLECTION, une galerie parisienne entièrement dédiée à la photographie. Est-ce une vocation ?
J’ai acheté ma première œuvre d’art à 19 ans alors que j’étais étudiant. Ça a été le début d’une passion. Après des études classiques, j’ai exercé le métier de Trader, pendant 15 ans, entre Paris, Genève et Londres.
En 2008, en pleine crise, j’ai décidé de franchir le pas, de me consacrer à ma passion : quitter les marchés financiers et ouvrir une galerie d’art.
Quel but poursuivez-vous ?
Le choix d’ouvrir une galerie d’art spécialisée en photographie a été réfléchi. Je voulais, et veux encore, partager ma passion avec le plus grand nombre. Je veux que les gens comprennent que l’on peut acquérir une pièce de musée en photographie, pour un prix abordable, alors que ce n’est plus possible avec la peinture.
On doit pouvoir s’offrir une belle œuvre sans que cela grève le budget restaurant ou vacances !
Le choix de la photographie a été un choix ‘démocratique’.
Les photographes dont vous exposez les œuvres sont-ils de toutes les époques ou contemporains ?
Afin de permettre cet accès à la qualité pour un prix raisonnable, mon but a été de retrouver les grands photographes vivants qui avaient d’importantes galeries et présents dans les musées de renommée internationale (Beaubourg, MET , MoMa, Mamco etc), afin de les remettre sur le devant de la scène.
De fait, les photographes que je représente sont des années 60 à nos jours. De temps en temps, un ’jeune’ rejoint la galerie. Le plus important est que la qualité du travail soit là.
Par ailleurs, la galerie est une des rares galeries au monde à être spécialisée dans la photographie vintage NASA. Sujet qui m’a toujours fait rêver avec des clichésde Buzz Aldrin ou de Neil Armstrong, sur la Lune.
D’ailleurs, existe-t-il des courants en photographie comme c’est le cas dans la peinture ?
Oui. Comme en peinture, il existe de nombreux courants, ainsi que des écoles, de photographies.
Niepce, Doisneau, Mitch Dobrowner, Cindy Sherman, Brenner, Rubinger ou Gursky travaillent sur des domaines différents. En 150 ans, les préoccupations des photographes ont évolués, au même titre que l’art moderne et contemporain.
L’investissement dans une collection de photographies peut-il être parfois de dimension comparable à celui de la peinture ou la sculpture?
Oui, d’ailleurs les grands collectionneurs de peinture ont tous une collection de photographie. Certains photographes vivants ont des pièces qui se vendent plusieurs millions d’euros.
Les gens ont compris que l’art était une valeur patrimoniale. La photographie n’échappe pas à ce critère. Des photographies de Doisneau, Cartier-Bresson, Adams acquis pour quelques dizaines ou centaines de francs à l’époque peuvent coûter jusqu’à plusieurs.
Quels sont les critères qui fondent la valeur d’une œuvre photographique ?
Les critères canons sont similaires à ceux de la peinture. La composition, le sujet, la façon de le traiter, la dimension de l’œuvre, les propos de l’artiste, l’intemporalité ou non de l’œuvre, etc, sont autant de critères qui fondent la valeur artistique d’une pièce. Quand à la valeur marchande, la loi est celle de l’offre et de la demande !
Quelle est la palette de services que vous pouvez proposer aux personnes curieuses de l’art photographique ?
Je consacre beaucoup de temps aux personnes désireuses de commencer à acquérir une photographie ou de constituer une collection. Ces nouvelles acquisitions répondent soit à des envies de décoration soit à des problématiques de communications, d’engagements ou encore patrimoniales.
Dans ce cadre, j’organise sur demande des conférences, des cours spécifiques sur le marché de l’art et sur celui de la photographie en particulier.
Interview réalisée par Patricia Levi
Galerie GADCOLLECTION
www.gadcollection.com
E-mail : info@gadcollection.com
