Dans votre cabinet, tout repose sur la technique, la rigueur, la précision. Mais derrière chacune des actions, il y a des femmes et des hommes qui collaborent, s’adaptent, se soutiennent. Et c’est souvent là que tout se joue. Un cabinet qui fonctionne bien n’est pas seulement bien organisé. Il se construit également autour d’un bon état d’esprit (le fameux “mindset”). Or, cet état d’esprit ne s’improvise pas. Il se cultive, il se travaille, il se vit au quotidien.
LE POINT DE DÉPART : VOTRE PROPRE ATTITUDE
Je crois profondément que le climat d’un cabinet reflète la posture intérieure de ceux qui le dirigent. Si nous arrivons tendus, inquiets, sur la défensive, notre équipe le ressentira immédiatement. À l’inverse, si nous montrons de la clarté, de la cohérence et du calme, même dans les moments difficiles, cela devient contagieux.
Le premier levier, c’est donc « nous ». Prendre le temps de se questionner : qu’est-ce que je transmets ? Est-ce que j’entretiens la confiance ou la peur ? Est-ce que j’encourage ou je rabaisse ?
Le bon état d’esprit d’équipe commence souvent par un recentrage personnel. Pas besoin de grands discours : un sourire sincère, un merci, une écoute attentive peuvent suffire à donner le ton.
CRÉER UNE CULTURE COMMUNE
Dans votre cabinet, les personnalités sont multiples : praticiens, assistantes, secrétaires, parfois “office manager”… chacun a sa manière de voir, de faire, de réagir. Pour que tout cela fonctionne, il faut un fil conducteur. Et ce fil, c’est la culture commune. Mais cette culture ne peut pas reposer uniquement sur de la bonne volonté. Elle a besoin d’une base solide. Je dis souvent qu’une bonne cohésion d’équipe, c’est “80 % d’organisation, et 20% de communication”. Quand les rôles sont clairement définis, les protocoles connus, les priorités comprises, vous sentez immédiatement la différence : le stress baisse, les tensions s’apaisent, la fluidité revient. Alors que l’ambiguïté crée de l’usure, la clarté, elle, crée de la confiance. Et cette clarté naît toujours d’une vision portée par vous, praticien. C’est à vous de donner le cap : Quelle expérience souhaitez-vous faire vivre à vos patients ? Quelle atmosphère voulez-vous créer pour votre équipe ? Quand cette vision est exprimée, expliquée et incarnée, elle devient un repère. Votre équipe sait pourquoi elle se lève le matin, vers quoi elle avance, et ce qu’elle contribue à construire.
Cette culture commune se nourrit ensuite de la cohésion par l’exigence valorisante (CEV ™) . Il s’agit d’une approche de management qui vise à maintenir des standards élevés de performance tout en reconnaissant, de façon bienveillante et authentique, les efforts de chaque membre de l’équipe. En combinant exigence et valorisation, vous encouragez vos collaborateurs à se dépasser tout en les responsabilisant davantage dans la réussite collective du cabinet. Et cela repose sur quelques principes simples :
– la bienveillance : on se respecte, mais on vise l’excellence.
– la clarté : on dit les choses, même inconfortables, sans agressivité.
– la responsabilité : chacun connaît son rôle et assume ses engagements.
Ces valeurs, associées à une organisation claire, prennent vie dans les rituels du quotidien : une réunion hebdomadaire courte et utile, un mot de reconnaissance à la fin d’une journée intense, un moment convivial pour fêter une réussite. Ces gestes simples, inscrits dans un cadre cohérent, entretiennent jour après jour l’esprit d’équipe et la fierté d’appartenir au même projet.
L’ÉTAT D’ESPRIT COLLECTIF, UNE AFFAIRE DE DIALOGUE
Un bon état d’esprit ne se décrète pas, il se construit à travers le dialogue. Il est souvent plus simple de contourner les problèmes. Trop souvent, vous laissez les petites tensions s’installer en espérant que « ça passera ».
En réalité, ça ne passe jamais tout seul.
Parler, c’est déjà commencer à résoudre. Quand vous relevez une difficulté ou une maladresse avec calme et respect, votre équipe avance. Le non-dit pèse sur les relations ; la parole, elle, libère les esprits.
Une assistante qui vous dit « je n’arrive plus à suivre le rythme » vous permet d’ajuster l’organisation. Un praticien qui reconnaît « j’ai besoin de soutien » ouvre la porte à la coopération.
ENCOURAGER LA PROGRESSION PLUTÔT QUE LA PERFECTION
Vous travaillez dans un domaine où l’erreur fait peur. Pourtant, un bon état d’esprit, c’est aussi accepter qu’on apprend tous, tout le temps. Remercier plutôt que blâmer, accompagner plutôt que sanctionner. Cela ne veut pas dire tout excuser, mais donner à chacun le droit de progresser.
Les cabinets qui fonctionnent le mieux sont souvent ceux où on ose dire : « On va y arriver ensemble. »
Quand une équipe se sent soutenue, elle se dépasse.
PRENDRE SOIN DU COLLECTIF… ET DE SOI
Enfin, impossible de parler de bon état d’esprit sans parler d’équilibre. Vous demandez à votre équipe d’être patiente, souriante, impliquée — mais cela suppose qu’elle ait l’énergie pour le faire. L’épuisement mine l’esprit d’équipe.
Encouragez les pauses, la récupération, les moments de respiration. Un café pris ensemble, un déjeuner partagé, une journée de formation collective : ce sont autant de bulles d’oxygène et ce sont dans ces moments-là que naissent la cohésion et la confiance.
EN CONCLUSION
Cultiver un bon état d’esprit dans un cabinet dentaire, c’est un travail de fond. Cela commence par votre propre attitude, se prolonge dans la clarté du cadre et se nourrit d’un dialogue constant.
Je me rends souvent compte que placer le patient au centre change tout : cela pousse naturellement l’équipe à viser une qualité de service supérieure, à mieux collaborer et à adopter un état d’esprit positif.
Quand vous décidez d’incarner vous-mêmes les valeurs que vous souhaitez voir dans votre équipe, alors tout le reste devient possible.
