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LE GENIE DE LA PAROLE

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Dire juste.

Dans les cabinets, la parole circule sans cesse : entre praticien et patient, entre assistante et chirurgien, entre deux rendez-vous à la minute. Mais rares sont ceux qui parlent juste.
Le génie de la parole, c’est cette capacité à dire les choses clairement, sans en dire trop.
Une parole qui éclaire sans écraser.
On a souvent entendu des patients sortir d’un cabinet en disant :
Je n’ai pas tout compris, mais j’ai confiance.”
Cette phrase-là dit tout. Ce n’est pas le détail technique qu’ils retiennent, mais la façon dont on leur a parlé.
La parole du dentiste, c’est une main invisible : elle guide, elle rassure, elle installe la confiance.
Les mots peuvent désamorcer une peur plus vite qu’une anesthésie.
Mais mal employés, ils peuvent aussi blesser, ou laisser planer le doute.
Certains praticiens ont un véritable talent oratoire : ils savent traduire le complexe en simple, et le simple en sens.
Ils n’emploient pas le jargon pour impressionner, mais pour expliquer.
Ils ne disent jamais “ce n’est rien”, parce qu’ils savent que, pour le patient, c’est justement beaucoup.
La parole juste s’apprend comme un protocole : écouter avant d’expliquer, reformuler plutôt que contredire.
Certains praticiens testent leurs phrases-clés sur l’équipe avant de les dire aux patients : cela affine le ton et évite les maladresses.
Un mot trop technique perd la confiance, un mot trop vague la dilue — tout l’art consiste à parler simple, sans être simpliste.

DANS LA PRATIQUE…
Savoir expliquer un plan de traitement en une phrase claire.
• Éviter les termes qui ferment (“normal”, “toujours”, “jamais”).
• Employer des images simples : “On va consolider la base”, “On va protéger la dent”.
• Laisser au silence sa place : il fait partie du soin.

LES MOTS QUI CALMENT, CEUX QUI BRAQUENT
Chaque mot a un impact physiologique : il apaise, alerte ou bloque. Savoir parler au patient, c’est choisir un vocabulaire qui ouvre la confiance plutôt que la crispation.
Les mots qui calment :
– “On va faire les choses tranquillement.”→ rassure sur le rythme.
– “Vous me dites si ça devient inconfortable.”→ redonne du contrôle.
– “On avance ensemble.” → inclut le patient dans le soin.
Les mots qui braquent :
– “Ce n’est rien.” → minimise la douleur, crée une distance.
– “Vous auriez dû venir plus tôt.” → culpabilise.
– “C’est classique.” → banalise une angoisse.
La parole juste est un acte clinique : elle aligne les émotions avec le geste.
Un mot bien choisi vaut souvent un milligramme d’anesthésiant.

Les patients n’adhèrent pas à ce que vous faites, mais à pourquoi vous le faites. Ils n’acceptent un traitement que  lorsqu’ils comprennent
votre intention”.
“Patients don’t buy what you do; they buy why you do it. And they only accept treatment when they understand your purpose”

John KOIS – GIDE Institute, 2022

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A propos de l'auteur

Patricia LEVI

Directrice de la publication

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