LES CAMÉRAS + IA POUR AUTO DIAG CARIEUX, ORTHODONTIE, SUIVI POST CHIR, ETC.
Commençons par les caméras intra orale pour prise d’empreinte, c’est dans ce domaine que les progrès sont le plus spectaculaires.
Non seulement il y a progrès mais il y a progression technologique et baisse des tarifs.
Les caméras « sans fil » à la patte sont de plus en plus nombreuses mais attention à votre débit réseau WiFi car c’est ce qui va conditionner votre connexion. Sur le prospectus tout fonctionne à merveille mais dans la réalité de votre cabinet, il peut certains jours en être autrement.
On peut réellement se poser les questions, suis-je vraiment handicapé par le câble connecteur ?
Les tarifs actuels évoluent entre 15 K€ et 20 K€ pour une excellente caméra. Toutefois, les tarifs restent plus élevés pour les systèmes qui donnent accès à l’usinage chairside (Cerec).
Nous reparlerons un peu plus loin de l’évolution des cabinets dentaires que nous avons pressentie très nettement.
Beaucoup de soft des caméras proposent des détections des lésons carieuses par translumination et/ou fluorescence. Lors de l’examen initial que j’ai développé dans le précédent numéro du « Fil dentaire », le B.I.G, ces technologies sont intéressantes et permettent de fournir au patient des informations supplémentaires. Ces mêmes données passées dans la moulinette de l’I.A vont vous permettre d’établir un rapport très complet au patient.
Une des innovations les plus intéressantes que j’ai pu essayer consiste en une petite caméra de la taille d’une brosse à dent électrique qui est connectée à une application smartphone, elle-même accessible au C.D.
Dénommée EMBIDENT* sa destination est à l’usage du patient pour son suivi post-chirurgical, suivi parodontal, suivi orthodontique et consultation à distance pour des EHPAD via les aides-soignantes et infirmières. Son coût, inférieur à 100 € rend accessible le don ou le prêt de cette camera pour suivre le patient et procéder à un rappel si besoin en est.
De votre smartphone, vous pouvez examiner l’évolution de la cicatrisation, du traitement d’orthodontie, d’éventuels désordres. Cela correspond à une consultation à distance, mais cela évite surtout d’encombrer votre carnet de RDV de patients hypochondriaques que vous pourrez rassurer à distance.
LA PHOTOGRAMMÉTRIE EST DANS TOUTES LES BOUCHES MAIS RECOUVRE DIFFÉRENTS DOMAINES D’APPLICATION
C’est évident, vous allez entendre parler de photogrammétrie et toutes les caméras de toutes les marques vont vous dire qu’elles font de la photogrammétrie, même votre smartphone peut le faire…! (cf. Pic Dental qui le propose) Et c’est vrai…!
Pourquoi ? Parce que par définition la photogrammétrie consiste à créer une image 3D à partir d’une série de clichés 2D, et donc toutes les caméras peuvent le faire.
Mais la précision n’est pas au rendez-vous ainsi que la rapidité d’acquisition, les systèmes les plus évolués tel que Micron Mapper, I-cam et PIC, obtiennent une acquisition en quelques secondes avec une précision de quelques microns (5-20).
Les caméras se prévalent de la même précision mais avec un temps d’acquisition beaucoup plus long, souvent in vitro, sur 4 implants uniquement dans le secteurs antérieurs et idéalement positionnés pour que les scan-flag (scanbody de photogrammétrie) soient très visibles. Il faudra aussi prendre en compte la fréquence de calibration des caméras qui peut être chronophage et introduire si elle n’est pas faite régulièrement des imprécisions importantes.. Egalement très important avant de vous lancer, il faut apprécier la taille des scan-flag qui peuvent être difficiles à utiliser en bouche. Autre paramètre, la compatibilité de la connexion entre scan-flag et piliers multi-units, dans la plupart des modèles la référence MU Nobel est compatible.
L’intérêt réel de la photogrammétrie est dans l’usinage d’armature rigide passive lors de la réalisation de prothèse d’usage sur des implants ostéointégrés.
Pour la mise en charge immédiate, nul nécessité de prendre une empreinte photogrammétrique à 5 microns si votre imprimante n’est de son côté précise qu’à 50 ou 60 microns ! Votre caméra intra-orale sera suffisante.
Le coût des systèmes évolués cités ci-dessus s’étalonne entre 20 et 35 K€ selon les offres commerciales.

Photogrammétrie “Flag Pic”.HEIC,Photogrammétrie PICSmartphone. HEIC,Photogrammétrie Smartphone.HEIC,SHINING 3D.HEIC,TUPEL 3D 1.HEIC,TUPEL 3D 2.HEIC,TUPEL 3D.HEIC
LES IMPRIMANTES
A l’IDS, elles étaient partout, sur tous les stands c’est l’explosion !
De plus en plus performantes, de moins en moins chères (800 € à 7 K€) et de plus en plus faciles d’utilisation. Certaines offrent même la possibilité d’être multicouches, multi couleurs, le maquillage devient inutile !
Elles s’introduisent dans l’enceinte du cabinet dentaire et là réside la réelle évolution de nos cabinets dentaires dans les années futures. Il y a fort longtemps, les cabinets dits de pointe, avaient créée des laboratoires dans leur structure mais cela demandait des prothésistes hautement qualifiés et des investissements très importants, avec des contraintes techniques limitatives en termes d’offre de choix prothétique.
La révolution digitale permet maintenant de pouvoir revisiter ce concept.
Une assistante dentaire ou un jeune prothésiste stagiaire permettent l’utilisation optimale des imprimantes. La maintenance et l’entretien de ces imprimantes sont devenus très simples et ne demande pas d’être un professionnel de la prothèse. Les hotlines sont efficaces et cela fera partie des critères de choix lors de votre acquisition.
Question : où se situe le travail du prothésiste ? dans le travail de conception prothétique. Cette étape est
externalisée vers des laboratoires, sans contraintes de distance ni d’horaires. Pour exemple, le travail pourra être fait dans un fuseau horaire qui vous permettra de prendre l’empreinte en fin de journée et dès le matin suivant d’avoir reçu votre projet à lancer dans l’imprimante.
Seul « travail manuel » à effectuer en chair-side : le détourage des picots d’impression, le polissage et un maquillage de surface si nécessaire. Ces étapes peuvent être réalisées par une assistante dentaire formée ou un stagiaire en prothèse.
LES USINEUSES DE PLUS EN PLUS ACCESSIBLES
Si les imprimantes vont rapidement devenir une évidence dans les cabinets dentaires, il en ira de même des usineuses qui se démocratisent, s’automatisent et dont le coût est de plus en plus accessible.
Le « coeur de métier » des usineuses n’est plus le métal, qu’elles continuent à pouvoir réaliser mais elles sont surtout destinées à usiner des « galettes » de produits « tendres ».
La gamme de ces matières est de plus en plus étendue : Zircone, Bio-HPP, Zantex, PMMA,etc
Toutes ces matières peuvent être utilisées en bouche pratiquement sans post traitement, au pire une cuisson dans un four, comparable à ce que font depuis longtemps les utilisateurs de Cerec.
La différence majeure (actuelle) entre usineuse et imprimante réside dans la durée de vie et d’utilisation en bouche. Pour les imprimantes, nous sommes plutôt dans la prothèse provisoire-temporaire ; pour les usineuses les prothèses sont d’usage (définitives). Au niveau tarif, pour exemple la très performante Bredent à 8 tiroirs de galettes en stock se situe à 35 K€.
L’ÉVOLUTION DES NORMES DES DISPOSITIFS MÉDICAUX
Les technologies évoluent de manière vertigineuse mais les normes ne suivent pas !
La France et l’Europe sont devenues les championnes du monde toutes catégories confondues des « Normes ». Les contraintes et limitations qu’elles nous imposent sont démesurées et échappent au bon sens et à une évaluation pertinente du risque.
Malheureusement, il est difficile d’y échapper, les imprimantes et les usineuses ne pourront pas s’y soustraire. Est-ce une raison pour ne pas se lancer dans cette évolution de nos cabinets dentaires ?
Certainement pas, plus nous serons de cabinets utilisateurs, plus nous aurons du poids pour faire infléchir adapter, assouplir les normes et plus pragmatiquement pour saturer les contrôleurs administratifs.!
LES ROBOTS N’ONT PAS ENCORE ÉMERGÉ À L’IDS
Très sincèrement, je pensais voir émerger en grand nombre les robots dentaires à l’IDS, ce ne fut pas le
cas. Les normes Européennes sont trop contraignantes et freinent l’apparition de nouvelles technologies. Il
va falloir sortir du vieux continent pour connaître les dernières évolutions de Neocis avec son Yomi qui
s’honore déjà de 70 000 implants posés.