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LE GENIE DU DOUTE

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Savoir ne pas savoir.

La médecine dentaire aime les certitudes.
Mais les plus grands praticiens savent que le doute est un allié, pas un ennemi.
Il empêche l’orgueil, il maintient la vigilance, il nourrit la curiosité.
Un implantologiste reconnu qui m’a dit un jour : “Je doute à chaque forage. Pas par peur, mais par respect.”
Cette phrase, je ne l’ai jamais oubliée.
Le doute n’était pas un signe de faiblesse, mais de conscience.
Dans la routine, il est facile de se laisser porter par l’expérience.
On a “déjà vu” ce cas, “déjà fait” ce geste.
Mais c’est précisément là que naissent les erreurs.
Le doute intelligent, c’est celui qui force à vérifier une radio, à reposer une question, à appeler un confrère.
Certains ont fait du doute une méthode : ils documentent, ils confrontent, ils se remettent en cause sans cesse.
Ils n’agissent pas dans la peur, mais dans la prudence éclairée.
Le doute efficace, c’est celui qu’on structure.
Prendre deux minutes après un cas complexe pour noter ce qu’on referait différemment vaut toutes les
formations continues. Et partager ce questionnement avec un confrère transforme une hésitation individuelle
en apprentissage collectif.

DANS LA PRATIQUE
Remettre en question, ne pas agir machinalement.
• Oser dire “je ne sais pas encore” au patient : cela inspire confiance, pas le contraire.
• Créer des moments d’analyse avec son équipe : “Pourquoi ce cas s’est-il bien passé ? Pourquoi celui-ci moins ?”
• Tenir un “journal de doute” : noter ce qu’on n’a pas compris tout de suite.

3 SITUATIONS OÙ LE “JE NE SAIS PAS” ÉVITE LA CATASTROPHE
 Le cas trop familier.
Le patient revient “comme d’habitude”, on croit connaître la solution.
– Dire “je vérifie quand même” évite de passer à côté d’un changement silencieux : fracture, décollement, inflammation.
 La demande trop insistante.
Faites vite, je n’ai pas mal.”
– Répondre “Je préfère comprendre avant d’agir” désamorce la pression temporelle et empêche un geste précipité.
 Le plan de traitement flou.
Quand les données radiographiques ou cliniques ne concordent pas.
– Assumer un “Je ne sais pas encore, je veux revoir ça demain” préserve la crédibilité et la sécurité du patient.
Dans ces moments, le doute n’est pas une faiblesse : c’est un garde-fou. Il protège à la fois le praticien, le patient… et la vérité du diagnostic.

“L’expérience ne remplace pas 
le doute, elle l’affine”

 

Franck RENOUARD – Conférence ADF 2018

Le progrès ne vient pas de la certitude,
mais de la remise en question permanente”

François DURET

Conférence IDS Cologne,
2015 – Digital Dentistry Session

 

 

 

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A propos de l'auteur

Patricia LEVI

Directrice de la publication

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