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Remplacement d’une incisive centrale maxillaire par un implant monobloc

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L’édentement unitaire antérieur est une situation très souvent délicate à gérer et le chirurgien-dentiste doit alors garder à l’esprit les enjeux aussi élevés que les espérances de la femme ou de l’homme qui le consulte en projetant alors sur lui autant d’espoirs que d’anxiété. Il apparait alors que la solution d’un implant unitaire en zone esthétique avec mise en charge immédiate est un choix thérapeutique motivé par la concordance de facteurs certes cliniques, mais aussi psychologiques.

Techniquement, les critères de réussite buccaux sont connus, et tout préalable est leur bonne évaluation : environnement osseux rendant possible la prévision d’une bonne stabilité primaire, occlusion avec un bon calage postérieur et un recouvrement rendant permettant le contrôle fonctionnel de la restauration provisoire afin de réduire ou limiter les forces transversales sur l’implant, une ligne du sourire et une situation muco gingivale compatible avec l’esthétique espérée.

Pour le patient, la mise en charge immédiate apporte, grâce à la solution provisoire fixe, un maximum de confort et d’esthétique, gage de qualité de vie avec une sécurité dans ses relations affectives et professionnelles. Tous ces avantages réduisant les contrariétés et le stress associé au traitement.

La décision s’équilibre entre les cas où il convient de rester prudent, et ceux où, au contraire, les éléments sont si favorables qu’ils justifient l’engagement du praticien.

Dans ce cas, sa volonté à trouver une solution rapide avec une esthétique temporaire acceptable pour un résultat prévisible doit faire idéalement écho avec l’accord de son patient qui doit être bien conscient de sa nécessaire participation au succès du traitement.

situation-initiale-première-consultation-dentaireEn effet, il faut bien qu’il comprenne que le prix à payer est le respect des recommandations quant à la prudence masticatoire dans les 6 premières semaines. La situation est d’autant plus vraie avec la technique MIMI® grâce à laquelle la pose de l’implant sera vécue par le patient comme une intervention d’une apparente simplicité au vu du temps nécessaire et de l’absence de suites opératoires et de sutures.

Voilà une situation clinique qui étaye mes propos, l’histoire commune d’un accident de piscine à quelques jours des congés annuels tant espérés : fin juillet 2010, première consultation d’un homme de 25 ans très inquiet pour son incisive centrale supérieure droite mobile suite à un choc accidentel. Le diagnostic est formel, l’extraction s’impose, le patient accuse le coup, rentre chez lui pour revenir quelques heures plus tard conscient de ne pouvoir rester dans cet état.

dent-21-radio-initialeLa journée a été propice à la réflexion, en quelques heures il a réalisé un véritable travail de deuil: d’abord assommé par la mauvaise nouvelle, il a eu rapidement sa colère accusant à tort et en premier lieu, le confrère qui avait réalisé la couronne il y a des années. Ensuite, il y a eu les inévitables demandes de compromis comme la demande de prescription de l’antibiotique miraculeux pour enfin se résoudre à la perte de sa dent. Il confirme d’ailleurs la suspicion de fêlure antérieure au traumatisme ayant remarqué une fistule depuis quelques mois et dont il s’accommodait très bien. La situation maintenant acceptée, plus rien ne s’oppose à l’extraction soigneuse au périotome de la 21, remplacée provisoirement par une dent en résine collée à la 22, solution temporaire que j’accompagne de conseils d’usage, respectueux et prudent.

Trois mois plus tard, il se présente en consultation, la provisoire est toujours en place, gage du respect de mes recommandations et de sa bonne coopération, et il souhaite une solution durable. Le principe d’un implant est acté, néanmoins les données de l’équation cumulent la difficulté de refaire une provisoire fiable tout au long du traitement chirurgical et prothétique, avec la situation financière de mon jeune patient à la recherche du meilleur rapport efficacité/ coût et son appréhension vis a vis d’une nouvelle chirurgie dans la zone de son incisive qu’il voudrait éviter pour ne pas avoir à se remémorer son traumatisme estival. Pour compliquer, il est peu disponible, une situation sociale itinérante en fonction d’emplois saisonniers et donc la gestion du temps est une contrainte supplémentaire.

situation-post-extranionnelleJ’opte pour la technique MIMI® (Méthode d’Implantation Minimalement Invasive) très développée en Allemagne que je pratique depuis 2009 et dont le principe est la pose en transgingival (flapless) d’un implant monobloc ou deux pièces de la marque Champions® implants. Mon expérience de plus de 400 implants avec cette technique « simplifiée » avec iconographies de A à Z, ne me fait pas regretter mon choix.

Dans ce cas, l’utilisation d’un monobloc permet une phase prothétique qui se fait soit directement sur la tête de l’implant, soit en interposant un « Prep-Cap », pièce en zirconium ou en titane clavetée/cémentée afin de gérer le profil d’émergence et de corriger l’axe jusqu’à 12 degrés.

À l’époque, les implants monoblocs étaient les seuls disponibles dans la gamme, épaulés depuis le printemps 2011 par l’implant deux pièces R(E)volution® qui, s’il est dédié à la même technique chirurgicale, permet de ne pas avoir à gérer la mise en charge immédiate.

La technique MIMI® offre une alternative pour une chirurgie implantaire simplifiée.

Elle consiste à préparer le lit implantaire par un forage transmuqueux avec un foret pyramidal de 2mm de diamètre à vitesse lente (300t/min).

On obtient ainsi une cavité osseuse contrôlable avec une sonde parodontale dans un concept de chirurgie dit « en trou de serrure » ou « Schlüsselloch » dans le texte original. Après vérification de l’intégrité du forage osseux, la préparation passe par l’utilisation d’expanseurs osseux de 2,4 et 3 mm afin de dilater la cavité comme le feraient des ostéotomes sauf que dans ce cas, l’usage d’une clef dynamométrique permet de connaitre la résistance osseuse et d‘anticiper le couple de serrage de l’implant. À aucun moment, le périoste n’est lésé et les suites opératoires sont quasiment inexistantes. Selon le type d’os, différents protocoles de préparation permettent d’arriver à obtenir une bonne condensation osseuse garant d’un couple de serrage initial satisfaisant pour un implant de 3,5 ou bien si nécessaire de 4,5 au 5,5 mm. Dans ce cas, un implant New Art Monobloc en 3,5 mm/16 mm de chez Champions-Implants est placé avec un couple de serrage de 60 N.

Une fois l’implant posé, un Prep Cap droit en zirconium est claveté et scellé avec du verre ionomère (GC Fuji 9) et immédiatement retouché en bouche.

Une provisoire est réalisée, un compromis esthétique est accepté que ce soit en forme ou en fonction : calage au niveau des points de contact et sous occlusion fonctionnelle avec vérification du guidage incisif qui ne doit pas se faire sur cette dent.

Il convient de lui préciser que la phase de remodelage osseux dans les 6 semaines impose une prudence masticatoire. La bonne coopération du patient est indispensable dans la mise en charge immédiate, et en cas de doute, ça ne coûte pas grand-chose de le revoir après la pose à 3 semaines ou de faire appeler par une assistante pour lui remémorer les conseils d’usage pendant la phase de cicatrisation osseuse, car à ce moment-là, il aura tellement intégré l’implant dans son quotidien qu’il pourrait relâcher sa vigilance.

implant-monobloc-placé-en-mimi

dent-provisoire-avec-mise-en-charge-immédiateEn principe, j’attends 7 semaines pour passer aux empreintes puis à la prothèse d’usage mais les déplacements de mon patient ont fait que je le revois que 6 mois plus tard.

La finalité du traitement passe alors par une empreinte directe et la mise en place d’une couronne céramo-céramique simplement scellée sur le Prep Cap en zirconium. L’examen radiologique final témoigne de la bonne intégration implantaire avec déjà un gain osseux significatif au niveau des micros-spires coronaires.

Mon patient est heureux du résultat et plébiscite la technique MIMI® qui, en un minimum de contraintes et de séances, lui a permis de retrouver son incisive centrale …et son sourire.

couronne-céramo-céramique-définitive

La technique MIMI® permet de réduire les 3 grandes considérations qui limitent l’accès aux traitements implantaires : l’appréhension de l’intervention, le temps et l’argent.

Même si ce ne sont que des rationalisations avancées pour justifier la non-acceptation initiale, il s’avère que logiquement lorsque l’on propose plus simple, sans incisions ni sutures, avec des suites opératoires moindres et moins de rendez-vous, pour un coût global minoré et bien, sans surprise, les patients préfèrent cette alternative.

Cela est confirmé et pas d’hésitation non plus chez ceux qui ont eu droit aux deux types de chirurgie, conventionnelle par lambeau et MIMI®.

Avec la MIMI®, l’acceptation globale du traitement est facilitée, car réellement l’intervention est moins invasive et plus respectueuse de la bouche de nos patients qui en retrouvent immédiatement après l’anesthésie, l’usage fonctionnel et émotionnel, que ce soit pour parler, travailler, ou vivre leur intimité.

Reste le chirurgien-dentiste qui peut voir son image écornée par cette rationalisation opératoire et son narcissisme affecté par le côté simplifié de l’intervention quand ce n’est pas directement le patient qui nous dit que ça a l’air facile.

Ne pas hésiter à faire le rapprochement avec la chirurgie endoscopique où il ne faut pas oublier que l’abord minimal a toujours comme condition la connaissance et l’expérience de la chirurgie classique. Ainsi la MIMI® redevient une évolution moderne et retrouve ses qualificatifs de performance et de virtuosité.

Dans la pratique d’un chirurgien-dentiste généraliste qui intègre l’implantologie au quotidien, nombreux sont les cas qui peuvent être traités en MIMI®, que ce soit en mise en charge immédiate ou différée, offrant ainsi à travers ces processus de simplification, des solutions ouvertes au plus grand nombre.

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A propos de l'auteur

Frédéric LORENTE

Chirurgien-dentiste

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