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SAMEDI 29 NOVEMBRE l 9h00 à 10h30 l LIEU :: salle 351 l CONFERENCE
Responsable scientifique : Frédéric Chamieh l Intervenants : Laurine Birault, Romain Doliveux
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Préambule
Entre guide imprimé et navigation en temps réel, la chirurgie implantaire vit une révolution silencieuse. Cette “battle” entre Laurine Birault et Romain Doliveux illustre deux philosophies : la rigueur planifiée du statique et la liberté contrôlée du dynamique.
Dans un domaine où la précision millimétrique devient une exigence, Laurine Birault défend une vision équilibrée : le numérique ne remplace pas la main du praticien, il affine sa décision.
Au-delà des technologies, c’est bien la maturité clinique qui reste le véritable moteur de la précision.
LFD : Vous participez à une “battle” sur le guidage implantaire. Selon vous, quels sont les critères majeurs pour choisir entre chirurgie statique et navigation dynamique ?
Bien sûr, au-delà de l’équipement et de l’expertise du praticien, le choix entre une chirurgie guidée statique et une navigation dynamique dépend avant tout de la situation clinique propre à chaque patient.
À titre personnel, je privilégie les guides statiques dans les cas d’extraction-implantation immédiate.
Dans ce type de situation, les volumes osseux résiduels sont souvent réduits, ce qui peut compliquer l’obtention d’une stabilité primaire satisfaisante.
L’alvéole d’extraction ou la présence d’un défaut osseux peuvent également entraîner une déviation de l’axe lors du forage, avec un impact potentiel sur le résultat prothétique. Grâce à la douille du guide
statique, le forage est parfaitement contrôlé, ce qui améliore la précision et la stabilité de l’implant. La
main du praticien est ainsi guidée tout au long du geste.
À l’inverse, lorsque la crête est cicatrisée ou que les volumes osseux sont favorables, la navigation dynamique devient particulièrement intéressante. Elle simplifie les étapes pré-implantaires et offre une plus grande souplesse.
D’autres indications sont également pertinentes, comme le comblement sous sinus par voie crestale :
la chirurgie naviguée permet ici un contrôle en temps réel de la profondeur de forage, notamment vis-à-vis
de la corticale du plancher sinusien, un avantage non négligeable. Autre exemple : dans les espaces mésiodistaux très réduits entre deux dents, où l’utilisation d’un guide statique est impossible, la navigation
dynamique s’impose comme une solution efficace.
Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive. L’objectif de cette conférence est justement de partager ces
nuances cliniques et de répondre concrètement à vos questions pour vous aider à choisir la technique la
plus adaptée à chaque situation.
Le numérique offre des outils incroyables, mais il impose aussi de nouvelles exigences. Comment préparer son équipe et son environnement à cette transition technologique ?
La réussite d’une transition numérique repose sur trois piliers essentiels :
Le premier, selon moi, c’est l’accompagnement de l’équipe. Il faut que chacun comprenne le sens de cette transformation et sa valeur ajoutée dans le quotidien du cabinet : gain de précision, de confort, de prévisibilité. Former le praticien sans former l’assistante, par exemple, n’a pas de sens. L’assistante doit maîtriser les flux numériques, les outils de planification, la gestion des fichiers STL ou DICOM… bref, elle devient un maillon technique essentiel du workflow.
Ensuite, il y a le lien avec le laboratoire et le prothésiste. Le numérique ne doit pas créer une distance, mais au contraire renforcer la collaboration.
Travailler en 3D impose un langage commun, des protocoles partagés, et une communication fluide. Le prothésiste devient un partenaire clinique, intégré dès la phase de planification implantaire.
Enfin, il faut adapter l’environnement de travail : un espace de scan bien pensé, une organisation informatique fiable et sécurisée, et surtout du temps dédié à la formation continue. Parce que la technologie évolue vite, et que la vraie clé du succès, ce n’est pas l’équipement, c’est la compétence collective qui l’accompagne.
Enfin, avec votre regard de jeune praticienne engagée dans le numérique, pensez-vous que ces outils changent la manière d’apprendre et de transmettre la chirurgie ?
Absolument, le numérique change profondément la façon dont on apprend et transmet la chirurgie. Ces
outils rendent la pratique moins « opérateur dépendante », ce qui est très rassurant pour les jeunes praticiens. Ils peuvent démarrer plus vite, prendre confiance, tout en assurant une grande précision et une sécurité optimale.
Aujourd’hui, apprendre l’implantologie est bien plus simple et accessible qu’il y a seulement dix ans. C’est
une vraie chance, et ce serait dommage, voire même une erreur, de ne pas en profiter.
Cela dit, il reste essentiel de bien maîtriser les toutes bases de l’implantologie. La technologie ne remplace
ni le jugement clinique, ni les compétences manuelles.
Il faut toujours être capable de reprendre la main et de mener à bien une intervention sans les outils numériques, si la situation l’exige. Pour ceux qui n’ont pas acquis ces compétences fondamentales en amont, s’appuyer uniquement sur le numérique peut vite devenir un dangereux raccourci.

