ETUDE DE L’EFFICACITÉ DES MESURES INSTAURÉES CONTRE LE VIRUS EN FRANCE

Des chercheurs français de l’université et du CHU de Bordeaux, de l’Inserm et d’Inria ont utilisé un modèle mathématique et des données départementales pour évaluer l’efficacité des mesures contre le Covid-19 en France. Ils ont constaté que le confinement et le couvre-feu ont significativement réduit la transmission du virus, avec le premier confinement ayant l’effet le plus marqué (réduction de 8 4%). Les fermetures d’écoles ont également contribué à une diminution (15 %) mais de façon plus limitée. Une simulation a montré que l’absence de vaccination aurait entraîné un nombre beaucoup plus élevé de décès et d’hospitalisations. En revanche, un déploiement rapide des vaccins aurait pu éviter un tiers des décès et les trois quarts des hospitalisations.
Les chercheurs soulignent l’importance d’une stratégie de vaccination précoce en prévision de futures pandémies. Une prise de décision rapide lors de résurgences épidémiques pourrait avoir un impact significatif sur le nombre de décès évitables. Toutefois, l’étude présente certaines limites, notamment l’omission de la structure d’âge dans l’estimation de l’efficacité du vaccin, ainsi que d’autres mesures telles que la fermeture des commerces non essentiels et l’effet des gestes barrières. Les résultats ne peuvent pas être directement généralisés à d’autres pays.
Rodolphe Thiébaut, professeur en Santé Publique au centre de recherche Bordeaux Population Health, souligne la cohérence des données de son étude avec d’autres recherches, y compris celles de l’OMS, montrant l’impact majeur du confinement et de la vaccination.
Leurs simulations montrent qu’en l’absence de vaccination, la France aurait pu connaître 159 000 décès supplémentaires et 1,48 million d’hospitalisations de plus. Avec un déploiement plus rapide des vaccins, jusqu’à 71 000 décès et 384 000 hospitalisations auraient pu être évités. Le Pr Thiébaut insiste sur l’importance d’une mise en oeuvre rapide des vaccins dès le début d’une pandémie et souligne l’efficacité potentielle des mesures de confinement précoce, notant qu’un confinement une semaine plus tôt aurait pu éviter 20 000 décès.