Jusqu’ici, l’absence ou la perte de dents définitives était considérée comme irréversible. Ce nouveau médicament, testé avec succès sur des souris, change la donne et pourrait offrir une alternative non invasive aux
prothèses et implants dentaires.
Normalement, les humains ont 32 dents définitives, mais 1 % de la population souffre d’anodontie congénitale (absence totale de dents) ou d’oligodontie (absence de plus de six dents). À l’opposé, 1 % présente une hyperdontie, due à la croissance d’un troisième ensemble de dents, une capacité perdue au cours de l’évolution.
Des chercheurs des universités de Kyoto et Fukui ont découvert des « bourgeons endormis » de ce troisième ensemble. Leur stimulation pourrait permettre une régénération dentaire similaire à celle observée chez certains animaux, comme les requins.
Katsu Takahashi, directeur du département de dentisterie et de chirurgie buccale de l’hôpital de Kitano, et son équipe ont identifié une voie génétique prometteuse dans leur étude parue dans Science Advances. Ils ont développé un anticorps monoclonal ciblant le gène responsable. Initialement destiné aux enfants de 2 à 6 ans souffrant d’anodontie, ce traitement pourrait aussi traiter la perte de dents pathologique ou traumatique.
La croissance des dents dépend de molécules comme la BMP et la voie Wnt. Les chercheurs ont ciblé l’USAG-1, une protéine inhibant ces voies.
En bloquant USAG-1, ils ont réactivé la croissance dentaire chez les souris et les furets, générant une nouvelle dent après une seule administration.
En collaboration avec la start-up japonaise Toregem Biopharma, les chercheurs passeront aux essais cliniques. La première phase, prévue de septembre 2024 à août 2025, impliquera 30 hommes âgés de 30 à 64 ans, chacun manquant au moins une dent. Si l’efficacité et l’innocuité sont confirmées, une seconde phase concernera des enfants de 2 à 7 ans
souffrant d’hypo- ou oligodontie congénitale Ciblant principalement les personnes souffrant d’oligodontie — une condition que l’on croyait jusqu’à récemment irréversible, le médicament pourrait être disponible dans le commerce dès 2030. À terme, l’équipe espère également proposer le traitement aux personnes à qui il manque des dents en raison d’une blessure ou de caries, et qui désirent se passer de prothèses.
UN MÉDICAMENT PROMETTEUR POUR LA RÉGÉNÉRATION DENTAIRE
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