Onze dents, des molaires et des incisives, conservées dans un petit tube transparent. Voici les dents de George Glinos, âgé de 67 ans et habitant de Childwall, un quartier de Liverpool en Angleterre. Faute de pouvoir faire appel à un dentiste depuis la crise du Covid 19, l’homme s’est arraché lui-même ses dents pour abréger ses souffrances. Comme de nombreux Britanniques, George Glinos n’est pas parvenu à avoir un rendez-vous chez un dentiste conventionné. Pour cause, 9 cabinets dentaires sur 10, qui prennent en charge les personnes couvertes par le système de santé public anglais (NHS), n’acceptent plus de nouveaux patients. Et à Liverpool, aucun dentiste n’est disponible pour des patients comme George qui touchent une maigre pension d’État chaque mois.
C’est également le cas de Ferdhi, un homme de 51 ans, qui a pris la difficile décision d’extraire ses dents lui- ême dans des douleurs agonisantes faute de dentiste public à moins de 25 milles de sa ville natale de Wakefield, dans le Yorkshire. Les difficultés d’accès aux soins ne cessent de croître. Ces dernières sont le résultat d’un sous-financement chronique du système de santé par le Royaume-Uni. Selon un rapport du Bureau National de l’Audit, les fonds qui sont injectés dans le système de santé ne permettent de couvrir les besoins que de 50 % de la population.
Le ministère de la Santé anglais avait indiqué que l’amélioration du NHS était une des priorités immédiates et que 50 millions de livres sterling supplémentaires avaient été injectées. Mais, selon une enquête de la BBC, cela n’empêche pas les Britanniques de parcourir vainement des centaines de kilomètres à la recherche d’un dentiste, de s’arracher les dents sans anesthésie, fabriquer leurs propres prothèses artisanales ou encore limiter leur régime alimentaire à manger de la soupe.
Source Le Mirror