De nombreux squelettes Mayas ont été retrouvés avec des incrustations de pierres précieuses dans des cavités spécialement creusées à cet effet dans l’émail et la dentine. Cette pratique, qui revêt certainement une signification rituelle ou culturelle, semblait courante entre avant J.-C et 900 après J et ce indifféremment du genre ou du statut social des individus. Jade, turquoise, or, jais…
Jusqu’ici la science pensait que ces ornements n’étaient qu’esthétiques, mais des archéologues leur ont découvert des vertus pour la santé bucco-dentaire. C’est ce que suggère une étude publiée le 19 mai dernier dans la revue Journal of Archaeological Science: Reports. L’équipe de scientifiques américains met notamment en avant les propriétés anti-bactériennes du “ciment” utilisé pour les fixer.
Après l’analyse de huit dents provenant de trois sites archéologiques Mayas de la période classique au Guatemala, à Belize et au Honduras, les chercheurs ont découvert que ce “ciment” est non seulement incroyablement adhésif (il a permis aux pierres précieuses de rester en place pendant plus de mille ans) mais ses composants combattent les caries et réduisent les inflammations et infections dans la bouche.
Cet ancêtre du dentifrice est principalement composé de goudron de pin aux propriétés anti-bactériennes bien connues. Les scientifiques ont aussi décelé dans la mixture des restes de sclaréolide, un composé végétal lui aussi anti- bactérien et antifongique (qui traite les mycoses). Dernier ingrédient du “ciment” : des huiles essentielles de plantes de la famille de la menthe anti-inflammatoire.
Ces résultats n’ont pas vraiment surpris les archéologues. De précédentes recherches avaient mis en lumière la parfaite hygiène bucco-dentaire des Mayas. Cette civilisation amérindienne avait pour habitude de se limer les dents et d’arracher les dents abimées par les caries. Cette analyse vient confirmer de nouveau “le haut degré de sophistication de la pratique dentaire des anciens Mayas”, rapportent les chercheurs.
