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Cône Morse et connexion conique

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Le cône morse repose sur l’emboîtement de deux éléments dont les parois ne sont pas parallèles mais convergentes. Ce concept développé par Stephen Morse est très utilisé dans l’industrie pour fixer entre elles des pièces ; l’emboîtement de cônes normalisés à 5 % (soit 3° de conicité environ) s’oppose par les forces de friction ainsi créées à la désolidarisation. On parle de soudure à « froid ».

Dans le domaine de la dentisterie, afin de pouvoir procéder aux étapes de pose et dépose des différents piliers (cicatrisation, transfert d’empreinte, essayage) sans bloquer définitivement la pièce dans l’implant, on ne recourt généralement pas à une véritable soudure à « froid » ; les angles varient généralement entre 5 et 11°, ce qui permet de les qualifier d’autobloquants, soulageant la vis de transfixation et de bénéficier des avantages d’une connectique conique.

Une plus grande surface de contact interne donc une friction et une rétention accrues

À diamètre égal, un « cône Morse » aura une surface de friction 4 à 6 fois supérieure à celle d’une connexion hexagonale (Fig. 1 et 2).

Cette friction accrue permet de résister aux micromouvements et aux forces de dévissage qui accentuent la colonisation bactérienne et la cratérisation supracrestale.

Il est à noter que cette résistance aux micromouvements est nécessaire au placement sous-crestal de l’implant, avantage aux yeux de certains auteurs. Profitant de la quasi-soudure à « froid », certains fabricants ont été jusqu’à supprimer les vis de transfixation des piliers permettant de proposer des implants très courts (inférieurs à 6 mm).

Un emboîtement plus facile permettant un centrage optimal

La mise en place s’en trouve facilitée à tel point que certains auteurs considèrent que son aspect intuitif ne rend plus nécessaire la radio de contrôle de positionnement du pilier.

L’ajustage nécessite une moins grande tolérance

Il permet d’obtenir un hiatus moindre entre les éléments. Il serait de 30 μm pour une connectique à plat et de 0,8 nm pour une connexion conique. Il a été démontré que la taille de ce hiatus influence considérablement la cratérisation supracrestale.

Le « cône Morse » transmet les forces occlusales

Ceci de façon homogène tout le long de l’implant, sans surcharge au niveau péricrestal alors que l’hexagone générera une surcharge dans les premiers millimètres cervicaux, au niveau de l’os crestal. Il faut également préciser que le « cône Morse » induit une réduction du diamètre de pilier, ce qui aboutit au concept de « platform switching » et par conséquent à une augmentation de la toile de col de l’implant diminuant les microdéformations et donc les contraintes transmises à l’os péricrestal.

Cette connectique permet une réduction du diamètre du pilier au contact de l’implant

Elle laisse ainsi une épaisseur disponible pour les tissus mous plus importante avec un impact esthétique positif.

le-cône-morse

Fig. 1 : le cône morse (partie supérieure de la jonction) permet une étanchéité entre le pilier et le col de l’implant Fig. 2 : la jonction polygonale favorise l’apparition de micromouvements

Conclusion

En conclusion, la connectique conique a un comportement mécanique qui a des conséquences biologiques, osseuses et gingivales.

L’inconvénient majeur du cône Morse est l’absence d’indexation, ce qui nécessite une clef de repositionnement élaborée au laboratoire. Pour pallier cet inconvénient certains fabricants ont rajouté une indexation apicale.

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A propos de l'auteur

Dr. Thomas FORTIN

Maître de conférences des universités
Praticien hospitalier
Exercice privé à Bourgoin Jallieu

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