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EVIDENCE-BASED DENTISTRY & ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE Congruence synchrone OU Décalage temporel ?

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Si on devait énoncer une caractéristique bien française en termes de politique, et de politique médicale en particulier, c’est bien la constante différence entre les bonnes intentions officielles et les pratiques effectives. Pour ne rester que sur le champ médical, en nous concentrant sur sa seule composante médico-bucco-dentaire, j’avoue avoir été bien interpellé par l’édito de notre consoeur Frédérique d’Arbonneau dans le numéro 26 de l’ID de juin 2022. On y apprend ainsi que la médecine par la preuve se serait imposée dans nos universités au tournant des années 90…

Une affirmation en regard de laquelle je m’inscris en faux, spécifiquement dans le domaine de l’implantologie.
Cette spécialité a certes imposé son efficacité par la preuve dans la plupart des pays anglo-saxons dès la fin des années 80, mais elle ne s’est immiscée (par la petite porte) en France que par l’audace et la témérité de certains praticiens isolés que l’on qualifiait volontiers de frondeurs, voire de dissidents à l’époque. J’ai eu personnellement la chance de participer à la création (fin 1986) du 1er service parisien d’implantologie à Garancière… Mais ce n’était alors qu’un sous-département sous l’égide du bien-établi service de chirurgie. d’autres services d’implantologie se sont ensuite constitués à Lyon, Marseille ainsi que dans d’autres métropoles sur le même modèle que notre service parisien abrité sous timide couvert d’Association Universitaire d’Implantologie.
Il faut bien l’avouer : nous étions des intrus que la doxa universitaire scrutait d’un mauvais regard, en l’attente du moindre faux-pas pour nous jeter l’opprobre.

Quoi qu’on en dise, à l’instar du Quai d’Orsay et sa ligne politique étrangère officielle inflexiblement indépendante
du pouvoir exécutif en place, l’université française obéit à des règles qui relèvent d’un conservatisme presque orthodoxe de sorte que les choses ne bougent que très lentement… Et certainement pas au même rythme que celui de l’avènement des nouvelles donnes scientifiques.


J’ai déjà eu l’occasion de dénoncer cet immobilisme dans un article que j’avais publié en 2016 :
LE BON SENS CLINIQUE ENVERS ET CONTRE LES DOGMES INSTITUTIONNELS
http://online.fliphtml5.com/huvk/tfke/?fbclid=Iwar0laHbaPuewqu7ZdMY9NkLcz8meK9bce hVtOEFztjoy7JmzOHdEcJ6Ey-I#p=12 ).
Ce conservatisme de prudence face à l’implantologie trouvait son acmé dans la déclaration sur le tard d’un de nos illustres professeurs de prothèse… En 2009 (Journal de la SOP n°2 du mois de février), soit quelques 24 ans après la publication des travaux de l’Ecole Suédoise qui décrivaient pourtant par le menu des résultats impressionnants après 15 années de recherches et applications cliniques sur le concept d’implantologie ostéointégrée.
Vingt-quatre ans de retard sur les données acquises de la science, soit une vingtaine de promotions de praticiennes et praticiens qui ont été formés dans l’ignorance, voire dans le déni de cette discipline universellement reconnue…
Avec tout le respect que je voue à nos enseignants universitaires (un corps auquel j’ai moi- même appartenu), je veux ici tout de même leur rappeler qu’ils ont le droit et même le devoir de remettre sans cesse en cause notre héritage scientifique et médical, mais en aucun cas celui de réécrire l’Histoire en s’appropriant des vertus non méritées !

Note de la rédaction

Le sujet de ce second volet en termes de CONTROVERSES CLINIQUES ayant été posé par le docteur Michel ABBOU, nous aurons le plaisir de publier dans notre prochain numéro dédié à la formation continue à paraître le 10 janvier prochain.
l Les réactions argumentées de 2 praticiens enseignants en exercice : Dr Jacques VERMEULEN et Dr Pascal KARSENTI.
l L’arbitrage du Professeur Patrick MISSIKA, notamment sur les aspects juridiques de cette problématique. Nous accorderons également un droit de réponse au docteur Frédérique d’ARBONNEAU, auteure de l’édito à l’origine de cette controverse.

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A propos de l'auteur

Dr. Michel ABBOU

Exercice en implantologie et parodontologie à Paris
Ex-Enseignant aux DU de Paris VII et Corté
Fondateur et directeur scientifique de Si-Ct MIEUX

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