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Gestion du stress au cabinet dentaire : prévenir l’épuisement professionnel

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Dans un quotidien où tout va à toute vitesse et dans un contexte socio-économique anxiogène, le nombre de personnes qui s’avouent stressées ne fait qu’augmenter d’année en année. dans 36 % des cas, le facteur déclenchant est lié à la vie professionnelle.
le dentiste et son équipe ne sont pas épargnés par le phénomène de stress : emploi du temps surchargé, postures au fauteuil contraignantes, bruit des machines et des instruments, chiffre d’affaires à réaliser, charges et impôts à payer, équipe à manager, patients parfois difficiles à satisfaire, vie professionnelle qui empiète sur la vie privée,…l’épuisement professionnel ou burn-out guette. heureusement, il est possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard. mais par où commencer ?

LE STRESS ET MOI

La première étape consiste à comprendre le phénomène du stress et à faire son autodiagnostic.
Le stress est un phénomène d’adaptation de l’organisme face aux situations du quotidien. Il est nécessaire et indispensable. Par l’activation du système nerveux sympathique (sécrétion de l’hormone adrénaline), nous passons à l’action, nous surmontons les obstacles et parfois même, nous nous dépassons.
Vient ensuite le temps du retour à la normale et de récupération par l’activation du système nerveux parasympathique (sécrétion de l’hormone noradrénaline). Ressentir ce stress de façon occasionnelle est normal et sans conséquence. C’est du « bon » stress. Par contre, se sentir dans un état de stress récurrent voire permanent est le signe qu’un stress chronique s’est installé. Le cerveau se sent en danger permanent et déclenche une phase de résistance (sécrétion de l’hormone cortisol). L’organisme est dans un état d’activation permanent. Il puise dans les réserves, sans temps de récupération. Ce « mauvais » stress empêche d’avancer et de se réaliser. Il est néfaste pour notre santé et notre efficacité professionnelle. Si ce stress persiste pendant des mois voire des années, il peut conduire à l’épuisement professionnel ou burnout.
Les symptômes du stress chronique sont autant physiques que psychiques comme : problèmes de concentration, insomnies, problèmes digestifs, douleurs chroniques, tensions musculaires, tremblements, hypersensibilité au bruit, irritabilité, émotions à fleur de peau, difficultés relationnelles, perte de motivation et de sens, … Heureusement, il est possible de reprendre le contrôle sur son stress. Or, pour changer les choses, il faut d’abord savoir ce qu’il y a à changer. Prenons un petit instant pour faire le point.

Exercice pratique : je fais un autodiagnostic sur mon stress.
• Quels sont les symptômes du stress chez moi ?
• Quelles sont les éléments déclencheurs de mon stress ?
• Qu’est-ce que je ressens dans mon corps ?
• Qu’est-ce que je me dis dans ma tête sur moi ou sur
les autres quand le stress monte ?
• Comment je me comporte quand je suis stressé ?
• Et qu’est-ce que je fais pour apaiser mon stress ?

TECHNIQUES ANTI-STRESS POUR REPRENDRE LE CONTRÔLE

La deuxième étape consiste à reprendre le contrôle sur son stress grâce à des techniques psychocorporelles.
Les techniques de respiration, les étirements ou la méditation de pleine conscience sont des exemples de
pratiques efficaces avec un effet immédiat : détente du corps et calme du mental.
Le message envoyé au cerveau est « Tout va bien ! ».
Cela active le fonctionnement du système nerveux parasympathique. Le métabolisme se ralentit et la
récupération de l’organisme peut commencer.
Voici un échantillon de ces trois techniques.

Nota Bene : les exercices qui suivent ne se substituent pas
à une prise en charge médicale si nécessaire.

– LA RESPIRATION
C’est le meilleur antidote contre le stress. En temps normal, la respiration est un phénomène automatique
auquel nous ne prêtons pas attention. En cas de stress, le souffle est court et saccadé. On va donc reprendre
le contrôle sur sa respiration en cherchant à allonger volontairement l’inspiration et l’expiration.

La respiration, le meilleur antidote contre le stress !

Exercice pratique : la respiration 2/4, 3/6, 4/8
Position de départ : Installez-vous confortablement en position assise, vos pieds posés bien à plat au sol, le dos redressé mais pas crispé en appui contre le dossier de la chaise, les épaules relâchées et les mains posées sur vos cuisses. Fermez les paupières si vous le pouvez, ou bien baissez le regard vers le sol.
• Prenez conscience de votre respiration au niveau des narines, sans chercher à la modifier : sentez l’air qui entre à l’inspire et qui sort à l’expire (environ 5 respirations).
• Suivez le trajet de l’air dans l’espace du buste. A l’inspiration l’air entre par le nez, descend dans la
gorge et emplit vos poumons, observez le nombril qui avance ; à l’expiration, observez le nombril qui
recule tandis que les poumons se vident, que l’air remonte dans la gorge et ressort par les narines.
(environ 5 respirations).
• Puis vous allez commencer à allonger les temps d’expiration. Tout ceci doit se faire en confort, sans
vous sentir essoufflé. Votre respiration doit rester fluide et aisée.
• Inspirez sur 2 temps puis expirez sur 4 temps. (Faites-le 5 fois).
• Maintenant, inspirez sur 3 temps et expirez sur 6 temps. (Faites-le 5 fois).
• Si c’est confortable pour vous, inspirez sur 4 temps et expirez sur 8 temps. (Faites-le 5 fois).
• A présent, cessez de contrôler le souffle. Inspirez et expirez librement et profondément, à plein poumons. Ressentez les sensations de la respiration dans le corps. Ressentez la détente dans tout votre corps.
• Vous pouvez ouvrir vos yeux, vous étirer avant de reprendre vos activités plus sereinement.

-LA MÉDITATION DE PLEINE CONSCIENCE
Méditer en pleine conscience consiste à porter volontairement son attention sur ce qui se passe en
soi, dans l’expérience de l’instant présent, sans jugement et sans chercher à modifier ce qui est là.
C’est une pratique scientifiquement validée pour ses bénéfices sur la réduction du stress. Elle permet à
chacun de prendre du recul et de comprendre comment il fonctionne pour pouvoir passer de comportements conditionnés et automatiques (mode « réaction ») à des comportements plus choisis et adaptés (mode « réflexion »).

La méditation, une pratique scientifiquement validée.

Exercice pratique : méditation « le bouton pause » : comment je me sens ?
Position de départ : J’arrête tout ce que je suis en train de faire et je m’assois dans une position assise confortable, droite et digne. Mes pieds sont posés à plat sur le sol, mon dos est redressé sans tension, mes
bras sont relâchés et mes mains posées sur les cuisses.
• Je ferme les yeux si je le peux, si je le souhaite. Je peux aussi garder les paupières mi-closes.
• Et je vais observer tout ce qui se passe en moi, juste là, juste maintenant, sans modifier quoi que ce soit
de ce qui est là. Comment est-ce que je me sens ?
• D’abord, je porte mon attention sur les sensations corporelles. Y a-t-il des sensations particulières dans
certaines parties de mon corps ? Chaleur, fraîcheur, picotements, ou peut-être absence de sensations,
j’accueille les sensations corporelles qui se présentent, tout est bienvenu.
• Puis je vais placer mon attention sur l’état émotionnel dans lequel je me trouve. Qu’est-ce que je ressens en ce moment ? Colère, joie, agacement, inquiétude, jalousie, amour, excitation, ennui, ou tout autre chose… J’accueille l’émotion agréable ou inconfortable qui se présente en ce moment, sans chercher à la modifier. C’est l’émotion de l’instant.
• Puis, je vais maintenant déplacer mon attention sur les mouvements de mon mental. Est-ce c’est agité de mille pensées ? Ou bien est-ce que c’est calme ?
J’observe avec bienveillance le va et vient de mes pensées, sans les repousser, et sans m’y attacher non plus.
• Puis doucement, je vais déplacer mon attention sur ma respiration, là où je la sens le mieux. Je peux placer ma main sur la partie du corps pour mieux sentir les mouvements de ma respiration dans mon corps. Peut-être que je la sens dans mon ventre, qui se gonfle à l’inspiration, qui se dégonfle à l’expiration. Ou peut-être que je la sens davantage dans ma poitrine, je perçois les côtes qui s’écartent à l’inspiration et qui se rétractent à l’expiration. Ou peut-être que je la sens plutôt au niveau de mes narines, je sens l’air qui entre à l’inspiration, l’air qui sort à l’expiration. Je reste quelque instant relié à mon souffle, respiration après respiration.
• Et si des pensées s’invitent et si mon attention se détourne de l’observation de ma respiration, je le note simplement. Puis avec détermination et bienveillance, je ramène mon attention sur les sensations de ma respiration, encore et encore. J’inspire, je sens que j’inspire, j’expire, je sens que j’expire.
• Quand ce sera le moment pour moi, je pourrai doucement ouvrir mes yeux, m’étirer et reprendre le cours de mes activités.

-LES ÉTIREMENTS
Les troubles musculo-squelettiques chez les chirurgiens-dentistes sont localisés principalement au niveau des cervicales (53%), des épaules (41%) et des lombaires (31%). Le stress exacerbe ce phénomène. Il est recommandé de pratiquer des étirements du cou et de la colonne vertébrale tous les jours. Ainsi, nous libérons les tensions musculaires accumulées ce qui génère une sensation de bien-être. De plus, en amenant régulièrement notre attention sur les sensations du corps, nous comprenons mieux ce qui s’y passe et nous savons mieux quoi faire pour prendre soin de nous. Cela peut se faire à heure fixe chaque jour, entre chaque patient ou en rituel d’équipe le matin avant de démarrer la journée.

Exercice pratique : étirer sa colonne vertébrale dans toutes les directions.
• Cet exercice peut se pratiquer debout ou assis sur une chaise. Position de départ : Les pieds sont posés
bien à plat sur le sol, écartés de la largeur du bassin.
Les bras sont relâchés, mon dos est redressé, la poitrine s’ouvre vers l’avant, le sommet de la tête pousse vers le ciel, le menton en direction de la gorge
• Je ferme les yeux un instant. Je prends conscience des points de contact de mes pieds avec le sol. Je prends conscience de ma respiration, le souffle entrant et sortant par les narines. Puis je prends une profonde inspiration, et j’expire longuement.

Les étirements, savoir prendre soin de soi.

Mouvement 1 : étirement vers le haut.
Inspiration : je monte les deux bras à la verticale par le devant du corps et je m’étire jusqu’au bout des doigts, Expiration : je ramène les bras le long du corps par les côtés (le faire 3 fois)
Mouvement 2 : inclinaison latérale.
Inspiration : je monte le bras droit à la verticale en cherchant l’étirement du flanc droit, Expiration : je m’incline en demi-lune vers la gauche, Inspiration : je ramène le bras droit à la verticale, Expiration : je descends le bras le long du corps. Idem avec le bras gauche. (Le faire 3 fois de chaque côté)
Mouvement 3 : extension et flexion.
Inspiration : je monte les deux bras à la verticale par le devant du corps, je contracte les fessiers et j’ouvre les bras en V, le menton vers le ciel, la poitrine ouverte, en extension arrière. Expiration : je ramène le buste et les bras vers l’avant et je passe en flexion avant, la tête et les bras complètement relâchés et ballants vers le sol. Inspiration : je monte les deux bras à la verticale par le devant du corps et je m’étire jusqu’au bout des doigts. Expiration : je ramène les bras le long du corps par les côtés (le faire 3 fois)
Mouvement 4 : rotation.
Inspiration : je place les mains à la taille en poussant le sommet de la tête vers le ciel. Expiration : je pivote le buste vers la gauche en gardant les pieds à plat sur le sol. Inspiration : je ramène le buste dans l’axe en poussant le sommet de la tête vers le ciel. Expiration : je pivote le buste vers la droite, Inspiration : je ramène le buste dans l’axe, (le faire 3 fois de chaque côté).
• Je prends un instant les yeux fermés pour ressentir les sensations corporelles le long de la colonne vertébrale.
Je ressens peut-être de la détente dans le corps.
• Puis je prends une profonde inspiration, et j’expire longuement. J’ouvre les yeux et je reprends mes activités.

LES CONDITIONS DE TRAVAIL AU CABINET
La troisième étape consiste à faire un état de lieux du fonctionnement du cabinet pour repérer les éventuels facteurs de stress.
Les techniques psychocorporelles sont efficaces mais si les conditions de travail ne sont pas bonnes, elles ne suffiront pas à réduire durablement le stress. Une réflexion globale sur des questions d’organisation, de management, de communication ou encore d’ergonomie au sein du cabinet est indispensable, tant sur le plan collectif qu’individuel. En améliorant la qualité de vie au travail, on augmente la performance du cabinet. Et en agissant en prévention de l’épuisement professionnel, plutôt qu’en réparation, cela est beaucoup moins coûteux pour l’entreprise.

Exercice pratique : un plan d’action anti-stress                                                                                                   Quels sont parmi les points suivants les éléments à améliorer au sein de mon cabinet ?
 Quelles solutions concrètes puis-je mettre en place pour améliorer cela ?
 Qu’est-ce que je m’engage à mettre en place tout de suite ? et d’ici 3 mois ?

SUR LE PLAN COLLECTIF ? 
• Postures de travail, ergonomie des équipements.
• Organisation des espaces, déplacements dans le cabinet.
• Environnement sonore, luminosité, température, odeurs.
• Gestion des rendez-vous, gestion des urgences, gestion des patients difficiles.
• Gestion comptable, gestion des stocks et des commandes, paiement des factures, encaissements,
télétransmissions, bulletins de paie.
• Relations au sein de l’équipe, management, communication…

SUR LE PLAN INDIVIDUEL ?
• Hygiène de vie : sommeil, alimentation, pratique d’une activité physique et sportive, suivi médical,
consommation de substances toxiques.
• Confiance en soi, perfectionnisme.
• Gestion du temps et des priorités, équilibre vie professionnelle/vie personnelle, congés.
• Place des écrans, utilisation du téléphone et des réseaux sociaux.
• Relations sociales, activités de loisirs et culturelles…
Ergonomie, management, communication, une réflexion globale indispensable…

Ergonomie, management, communication,
une réflexion globale indispensable…

CONCLUSION
Réduire le stress au cabinet dentaire pour éviter l’épuisement professionnel, c’est possible ! Après avoir identifié les symptômes du stress, on veillera d’abord à s’accorder des temps de pause quotidiens pour réguler son stress en pratiquant des exercices de respiration, des étirements ou de la méditation. Ensuite, on explorera plus globalement le fonctionnement du cabinet pour repérer les causes du stress et apporter les changements nécessaires.

Bibliographie – Sitographie
– Méditer jour après jour, Christophe André,
Editions L’iconoclaste.
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/sante-mentale

Formation gestion du stress au cabinet dentaire pour éviter le burn-out
28-29 septembre 2023 à Bordeaux
www.gad-center.com

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A propos de l'auteur

Fanny Durand

Spécialiste en Gestion du stress
Formatrice en Développement personnel & Efficacité professionnelle
Formatrice GAD Center

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