La notion de dentisterie numérique est très actuelle et trouve toute sa place dans notre pratique, encore plus depuis que la boucle numérique est fermée. En effet, cette boucle qui comprend des phases de diagnostic, de chirurgies, d’enregistrements mais aussi d’intégration de nos restaurations prothétiques est maintenant complète grâce à la dentisterie 4D. (fig. 15 du cas clinique).
Si nous listons les éléments propres à ce type de dentisterie, nous pouvons collecter des fichiers au sein de trois familles. La famille 2D qui comprend les photos (endo et exo-buccales), les radios (status et panoramique) et qui permet déjà de réaliser des projets esthétiques afin de valider cette maquette avec le patient. Ainsi la vidéo fait également partie intégrante de cette famille 2D. (fig. 12 du cas clinique).
La famille 3D comprend quant à elle tousles éléments de type scanners intra oraux, radios type cone beam ou examens tomodensitométriques. ces deux éléments ensemble permettent ainsi de réaliser des actes spécifiques comme la chirurgie numérique qu’elle soit guidée ou naviguée. Enfin le facescan ou scanner facial tend à se développer et permet ainsi d’obtenir des fichiers 3D sources d’éléments diagnostiques intéressants. (fig. 13 du cas clinique).
Enfin, depuis maintenant plusieurs années, la famille de la 4D permet, grâce à une analyse de la dynamique mandibulaire, d’analyser mais également de créer des restaurations prothétiques en travaillant non plus sur des articulateurs virtuels mais bel et bien sur l’avatar du patient en ajoutant la notion de temps à la troisième dimension. L’export de toutes ces données au laboratoire de prothèse permet de gagner notamment en précision pour toutes nos restaurations prothétiques. (fig. 14 du cas clinique).
L’ensemble de toutes ces données qui permet de virtualiser nos patients constitue ce que l’on peut appeler un bilan numérique complet comprenant des éléments diagnostiques mais également des éléments de proposition thérapeutique.
La difficulté réside dans nos pratiques quotidiennes d’organiser la récolte de ces données de façon reproductible sans oublier un élément particulier tout en évitant la notion de sur traitement.
C’est dans cette optique qu’a été créé le concept 2D3D4D. (fig. 16 du cas clinique).
Le concept 2D3D4D est un concept thérapeutique et également un concept de communication ou d’éducation thérapeutique pour le patient. Dans une optique de réaliser un co-diagnostic et ainsi impliquer davantage le patient dans le traitement. Il permet, grâce à une rationalisation des examens, d’organiser l’obtention de ce bilan numérique complet.
Ce bilan s’intègre plus largement dans l’organisation et la présentation d’un plan de traitement. Il permet, en s’appuyant sur des éléments précis de ce bilan numérique complet, d’expliquer, d’argumenter auprès du patient afin de comprendre les apports d’un tel traitement. Il est également articulé avec l’organisation administrative du cabinet en ce qui concerne les parties secrétariat et financières de cette prise en charge. Enfin, ce bilan numérique complet à travers le concept 2D3D4D permet d’échanger avec toutes les parties prenantes du traitement qu’elles soient orthodontistes, chirurgiens ou hygiénistes.
Prenons l’exemple d’un cas clinique pour illustrer cette méthode de travail.
BIBLIOGRAPHIE
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