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DU NÉGATOSCOPE AU DENTISTE AUGMENTÉ

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D’abord la première des constatations « Non, ce n’était pas mieux avant ! »
Bien au contraire, pour cela ré-ouvrons la porte des cabinets dentaires et d’implantologie d’avant les années 2000 et particulièrement la salle dédiée à la chirurgie, appelée pompeusement bloc de chirurgie.
Que voyons-nous ? des murs recouverts de négatoscopes, avec des celluloïds des dernières interventions placardés dessus. Plus le chirurgien-dentiste veut paraître compétent au plus il en met !
Un scialytique ou deux c’est mieux, ça fait plus Pro.
Installer un pseudo flux laminaire comme en chirurgie viscérale. Une caméra Sony motorisée et télécommandée pour épater la galerie.
Je critique, je me moque, j’ironise mais au fond n’ai-je pas fait de même ? Et n’est-ce pas mon propre cabinet que je viens de vous décrire !
Les progrès depuis 20 ans ont été fulgurants.


C’est dans le domaine de l’imagerie dentaire que les progrès ont été les plus importants.
L’imagerie dentaire a connu des avancées significatives au cours des deux dernières décennies.
L’apparition de la première 3D Newton à la fin du siècle dernier et les premières commercialisations des CBCT début des années 2000 avec l’explosion commerciale dans les années 2010. Les CBCT ont permis un bon en avant en rentrant directement dans les cabinets dentaires.

1. IMAGERIE NUMÉRIQUE
L’adoption de la radiographie numérique a révolutionné l’imagerie dentaire. Contrairement aux films traditionnels, les capteurs numériques permettent une exposition réduite aux radiations, une qualité d’image supérieure et un accès instantané aux résultats. Un échange avec des confrères. L’émergence du langage DICOM.

2. TOMOGRAPHIE AXIALE COMPUTÉRISÉE (TAC)
La TAC puis abrégé en CT. a été intégré dans le domaine dentaire pour permettre une visualisation 3D
des structures anatomiques. Cela est particulièrement utile pour la planification d’implants et dans le traitement des problèmes orthognatiques. Mais cette technique était réservée aux cabinets de radiologie ce qui freinait le développement et nous ne pouvions les examiner que sur des planches radiologiques issues de ces clichés. Nous utilisions des gabarits transparents pour choisir l’implant adhoc, avec toutes les imprécisions dues aux erreurs d’échelle entre les clichés et les gabarits.

3. IMAGERIES 3D ET CONE BEAM CT
L’imagerie par Cone Beam CT (CBCT) offre une vue tridimensionnelle détaillée des dents, des os et des tissus mous.
Cette technologie va véritablement révolutionner le diagnostic, le plan de traitement pour les implants et mettre en évidence les obstacles anatomiques : V3, Sinus, artères.
Déjà passionné de planification implantaire j’ai vite franchi le pas pour investir dans un CBCT Planmeca ProMax dont l’investissement représentait 230 000€ ! début des années 2000. De quoi calmer les ardeurs de beaucoup d’implantologues.
Est-ce que je peux regretter cet investissement, certainement pas !
Il m’a permis d’accéder à des plans de traitement complexes et à les faire accepter par mes patients.

4. SYSTÈMES DE PLANIFICATION CHIRURGICALE ASSISTÉE PAR ORDINATEUR
Ces systèmes permettent aux praticiens de simuler des procédures chirurgicales, comme les implants, en utilisant des images 3D. Cela améliore la précision des interventions et réduit les risques pour les patients.
Cette technologie que j’ai eu la chance de pouvoir utiliser dans les années 2002 ainsi que le privilège d’être intégré à la Simplant Academy en 2005, m’ont permis de progresser et d’utiliser des ancrages osseux qui n’étaient pas envisageable avec une 2D.


Les guides statiques « Matérialise » étaient déjà d’une grande qualité. Nous avions le choix en fonction du cas clinique de guides statiques qui pouvaient être à appuis dentaires, muqueux ou osseux. Matérialise a longtemps gardé l’exclusivité sur les appuis osseux ce qui m’a permis d’aborder des cas complexes d’édentés complets maxillaires et mandibulaires. De nos jours les All-On-X sont rentrés dans des procédures courantes mais à cette époque pourtant très proche ceux qui la pratiquaient passait pour des « aventuriers ».
Est venu se rajouter le volet prothèse que nous avons pu intégrer grâce à la technologie du Dual-Scan, superposition de DICOM sur DICOM.

5. TECHNOLOGIES DE CAPTURE D’IMAGES INTRA-ORALES
Les caméras intra-orales ont gagné en popularité, fournissant des images en temps réel des dentitions.
Elles améliorent la communication entre le dentiste, le patient et le laboratoire, elles servent d’outil d’évaluation diagnostic. A ce stade, il n’y avait pas encore de rapprochement entre l’imagerie médicale et les empreintes optiques.
2 langages devaient être mis en relation : DICOM et STL, ce fût chose faite et une étape capitale franchie.
Car non seulement le dentiste implantologue peut analyser les structures osseuses mais il peut dès lors adapter la position des implants en fonction du projet prothétique. Tout devient possible dans l’enceinte même du cabinet dentaire !
J’ai expérimenté cela en réalisant 3D+Empreinte optique+modélisation de la prothèse + usinage du guide+ chirurgie + usinage de la prothèse et collage sur Ti Base+ pose dans la même séance à l’aide du système Cerec, c’est chronophage ! Il manquait un maillon… les imprimantes laser. Elles sont arrivées et ont apporté une nouvelle (r)évolution.

6. LE GUIDAGE DYNAMIQUE
La neurochirurgie et l’ORL ont permis un développement du guidage dynamique qui remplace dans leur domaine des cadres métalliques chirurgicaux pour atteindre des zones intracrâniennes. Cette technologie adaptée au dentaire se développe à grande vitesse et nous ouvre les portes de la réalité augmentée et de la robotisation partielle. J’utilise le système Navident depuis 5 ans pour tous mes actes implantaires mais aussi pour réaliser les volets osseux intra sinusien, les résections apicales et des confrères endodontistes l’utilisent pour accéder à des canaux calcifiés.
Jusqu’alors le chirurgien-dentiste regardait et suivait son geste sur un écran, c’est le côté perturbant de ce type de chirurgie. L’apparition des lunettes connectées résout ce dilemme entre regarder en bouche et regarder un écran en même temps, c’est chose faite et une nouvelle avancée technologique est accessible.
Le chirurgien-dentiste contrôle en permanence la progression du forage et du vissage de l’implant mais peut également définir une zone de tolérance au-delà de laquelle le moteur stoppe: angulation, profondeur, précision de l’impact, c’est le Roboguard.

7. LE SCAN FACIAL
La communication avec le laboratoire a toujours constitué « le maillon faible » entre le dentiste et son patient. Le technicien de laboratoire travaille sur un modèle parfois quelques photos qui viennent compléter les informations mais au fond peu d’éléments pour se représenter le sourire et la morphologie du patient.
La vulgarisation des scanner 3D nous permet maintenant de transmettre ces informations au laboratoire qui en retour va pouvoir nous fournir des propositions prothétiques esthétiques que nous allons présenter au patient.

8. AVANCÉES EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
L’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’analyse d’images dentaires est en plein essor. Des algorithmes d’IA aident à détecter des caries, à diagnostiquer des maladies parodontales et à classer les images pour une évaluation rapide. Mais pas que ! Tracé de la courbe panoramique, tracé du nerf mandibulaire, segmenter les différentes structures anatomiques, automatiser des opérations booléennes telles que des avulsions programmées, pré-planifier les implants, superposer automatiquement DICOM-STL.

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CONCLUSION
Nous voilà arrivés à notre « dentiste augmenté ». Ces avancées en imagerie dentaire, allant de la numérisation à l’utilisation de l’IA, ont non seulement amélioré la précision des diagnostics, mais aussi optimisé le traitement et rehaussé l’expérience du patient.
À mesure que la technologie continue d’évoluer, il est probable que nous assisterons à d’autres innovations qui transformeront encore davantage le paysage de l’imagerie dentaire.

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A propos de l'auteur

Dr Jacques VERMEULEN

Post-graduate de prothèse, Tufts University
Diplômé en implantologie et implantologie basale, Faculté de Nice, France

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