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LE POINT DE CONTACT EN PROTHÈSE UN POINT CLÉ POUR L’ESTHÉTIQUE ET LA FONCTION

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POINT DE CONTACT INTERPROXIMAL EN ZONE ESTHÉTIQUE

POINT DE CONTACT INTERPROXIMAL ET ESTHÉTIQUE GINGIVALE EN SECTEUR ANTÉRIEUR
L’esthétique gingivale en secteur incisif est directement fonction du point de contact entre les dents ; Celui-ci détermine les conditions pour avoir un bon niveau de papille. Cela permet à la gencive de protéger parfaitement le joint corono-périphérique de nos prothèses (couronnes en céramique ou zircone) et de conserver un bon niveau de papille interdentaire (Tarnow).
Lorsque le point de contact inter-incisif est trop serré au niveau du bloc antérieur, on peut voir apparaître des douleurs liées aux forces de pression s’apparentant à des forces orthodontiques.
Cette tension excessive peut engendrer à court terme un mouvement orthodontique des incisives (quand leur phénotype parodontal est fin) et créer une rupture d’arc c’est à dire une migration de la dent dont le parodonte est le plus faible qui finira par se déplacer et sortir de l’arc esthétique du bloc incisivo-canin.
Lorsque ce point de contact inter incisif est au contraire insuffisant, on observe souvent des micromouvements des dents par défaut de point de contact.
En effet les mouvements occlusaux dynamiques de propulsion et de diduction peuvent s’avérer iatrogènes à moyen terme et augmenter le risque de descellement de nos couronnes en céramiques.
On peut aussi parfois voir apparaitre des fractures coronaires avec bris de l’élément cosmétique voire même des fractures radiculaires quand les couronnes sont porteuses d’un tenon radiculaire.
De plus, un point de contact inter-incisif insuffisant peut aussi engendrer un désordre parodontal en lien avec une accumulation du biofilm et un envahissement de plaque bactérienne en zone interdentaire avec un retentissement sur la texture et le volume de la papille inter incisive.
La papille peut ainsi soit subir une érosion, soit a contrario croître anormalement : hyperplasie gingivale en regard du diastème engendré par l’absence de point de contact.
Ces hyperplasies s’observent souvent au niveau des papilles des canines quand le point de contact interproximal est insuffisant.
A moyen terme, on peut voir apparaître une migration de l’incisive et une perturbation occlusale pouvant aboutir à une anomalie du guidage antérieur avec des interférences antérieures délétères dans le temps.
À long terme, une poche parodontale peut s’observer accompagnée des symptômes associés (inflammation, accumulation de plaque, saignements gingivaux, douleurs au brossage, aspect rouge violacé de la gencive marginale pouvant s’avérer très disgracieux sur le plan esthétique…).

POINT DE CONTACT INTERPROXIMAL EN SECTEUR POSTÉRIEUR : RÉPERCUSSIONS OCCLUSALES ET PARODONTALES

IMPACT SUR LA FONCTION
Idéalement les crêtes marginales des molaires et prémolaires doivent être parfaitement alignées avec une tension « juste suffisante » entre les points de contact inter proximaux des dents afin d’assurer une vraie continuité du bol alimentaire lors de la mastication.
Cette continuité est aussi un élément important pour l’auto-nettoyage des dents grâce à l’absence d’interruption du bol lors du broyage des aliments. C’est grâce à la régularité des surfaces de contact et l’alignement de la hauteur des crêtes marginales que la fonction masticatrice est physiologique.
Un mauvais réglage du point de contact en secteur molaire risque à court terme d’engendrer à la fois des problèmes parodontaux et occlusaux.
En effet, si le point de contact inter proximal manque de tension en secteur postérieur, on observera rapidement un tassement alimentaire associé à une inflammation gingivale qui avec le temps risque d’engendrer des complications douloureuses : le syndrome du septum.
De plus, si ce syndrome du septum n’est pas pris en charge à temps, on observera une répercussion sur l’attache gingivale en regard des faces interproximales des molaires avec à terme la survenue d’une poche parodontale pouvant être associée à une lésion intraosseuse (LIO) avec défaut vertical ou angulaire.
Lors du scellement ou du collage d’une couronne en céramique, il est important d’être attentif aux rapports inter proximaux, particulièrement au point de contact de la dent prothétique avec ses dents collatérales.
En effet, si la dent prothétique est trop large et le point de contact excessif (mauvais réglage des points de contact interproximaux par le laboratoire de prothèse : excès de tension) la dent ne sera pas parfaitement insérée lors du scellement ; On observera alors un scellement ou un collage de la céramique en malposition dans les trois sens de l’espace avec par voie de conséquence une surocclusion associée à un défaut d’ajustage de la céramique sur ses limites.
Cet excès de pression interproximale engendre donc un défaut de sertissage de la céramique au niveau des limites de la préparation corono-périphérique ; cette imprécision représente un risque d’étanchéité de la prothèse avec à moyen terme un risque accru d’infiltration bactérienne (risque de reprise de carie, risque de descellement suite à l’infiltration). De plus, le surplomb observé entre la couronne et la préparation corono-périphérique peut aussi engendrer à moyen terme une zone de rétention du biofilm avec des blocages du bol alimentaire sous le point de contact responsable d’inflammation gingivale en regard des papilles.
Si lors du collage ou du scellement de la céramique, la pression interproximale est insuffisante entre les
dents postérieures et la couronne (céramique trop étroite livrée par le laboratoire de prothèse : tension
insuffisante) nous observerons très rapidement un tassement alimentaire pouvant aboutir à un syndrome
du septum ; le patient reconsultera pour des douleurs en lien avec ce défaut du point de contact. Il faudra
alors déposer la nouvelle céramique afin de reconstruire un point de contact avec une tension suffisante permettant de passer le fil dentaire avec une pression adaptée (le fil de soie ne doit pas casser au passage du point de contact tout en montrant une légère résistance au passage de celui-ci).

CONTROLE DE LA TENSION INTERPROXIMALE AU NIVEAU DU POINT DE CONTACT

Il est d’usage d’utiliser un silicone de pression positionné en interproximal pour vérifier les points de contacts interproximaux lors de l’essayage d’une couronne en céramique ou d’un bridge pour contrôler les forces de contact.
Je trouve que l’utilisation de cette technique de test de la tension du point de contact interproximal est assez aléatoire car bien souvent lors de la désinsertion de la prothèse (une fois la polymérisation du silicone) on observe bien souvent un déchirement ou un étirement de ce silicone qui rendent imprécis la lecture de la zone de pression au niveau de la céramique.
L’enjeu est de soustraire la tension excessive au bon endroit par un fraisage avec une fraise flamme bague rouge puis jaune montée sur turbine ou contre-angle rouge. La soustraction devant se faire à basse vitesse pour éviter de se retrouver avec un point de contact insuffisant.
Par ailleurs, quand le point de contact interproximal est insuffisant, c’est le passage du fil dentaire qui, sans pression, va nous permettre de décider de renvoyer la céramique au laboratoire de prothèse pour regonfler le point de contact.
Il est à noter que ces problèmes de défaut de point de contact sont de plus en plus rares aujourd’hui avec les protocoles d’empreinte numérisées…
De plus, quand les préparations corono-périphériques ont été réalisées correctement avec une bonne lecture du moignon et de ses limites prothétiques et quand le laboratoire de prothèse a bien respecté la quantité d’espaceur pour une parfaite insertion en passivité de la céramique, le défaut de tension au niveau du point de contact est plus rare.
En effet, lorsque l’espacement entre l’intrados de la couronne et le moignon préparé est suffisant (80 à 100 microns), l’insertion de la couronne est totalement passive et bien souvent les erreurs de tension de point de contact sont de ce fait moins fréquentes.
Lors du rendez-vous de scellement, si la tension du point de contact interproximal reste excessive lors de l’essayage de la céramique et si le fil dentaire ne passe pas, passe en force ou se déchire au passage tellement les forces de serrage sont importantes, je conseille un tour de main facilitant les réglages du point de contact.
J’utilise une feuille de papier marqueur d’occlusion de 80 à 100 microns positionné parallèlement à la surface de contact lors de l’insertion de la céramique afin de marquer précisément la zone de tension et retoucher la céramique dans la zone où la friction est excessive. Ce « tip » est très simple d’exécution et facilite grandement l’appréciation de la tension au niveau du point de contact.
Personnellement, je soustrais très progressivement par petites touches après de nombreux tests de réinsertion de la céramique pour réévaluer au fur et à mesure la pression et obtenir la tension idéale. La zone à soustraire est révélée par un excès de point rouge ou bleu du papier marqueur d’occlusion sur la zone de contact (face proximale) de la céramique.


Visionnez les mini-vidéos step by step de ce tour de main

ETAPE 1 Voir

ETAPE 2   Voir

ETAPE 3 – Voir

ETAPE 4 – Voir

ETAPE 5 – Voir

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A propos de l'auteur

Dr. Pascal KARSENTI

DESU PARO - Marseille
DU Chirurgie mucogingivale Marseille
DU Implantologie et esthétique - Evry
DU Chirurgie pré-implantaire – Nice

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