Vous songez à vous installer ? C’est une étape-clé, souvent symbolique. Mais attention : ce n’est pas une ligne d’arrivée. C’est un départ, et pas des moindres. Le cabinet que vous allez créer, reprendre ou intégrer deviendra votre espace de travail quotidien pour les années – voire les décennies – à venir. Il va structurer bien plus que votre activité clinique. Votre rythme de vie, vos échanges professionnels, votre relation avec les patients, tout en sera imprégné. Et n’oubliez pas : cela aura inévitablement un impact sur votre vie personnelle. Je vous conseille donc de ne pas confondre installation et précipitation.
LA VRAIE QUESTION À VOUS POSER EST : “POURQUOI S’INSTALLER ?”
Avant toute chose, demandez-vous : pourquoi maintenant ?Dans quelles conditions ? Quels types de soins souhaitez-vous proposer ? Quelle place voulez-vous accorder à la technique ? Et surtout : à qui voulez-vous offrir vos compétences, et dans quel cadre ? Je vous invite ici à réfléchir sincèrement à votre niveau d’engagement personnel. Bien sûr, devenir son propre patron séduit par la promesse de liberté. Mais rappelez-vous : cette liberté s’accompagne de responsabilités importantes, qu’elles soient financières, cliniques ou humaines.
Posez-vous ces questions sans détour. Trop souvent, des praticiens s’installent parce qu’une opportunité “intéressante” surgit. Pourtant, ce qui brille sur le papier peut perdre de son éclat dans la réalité. Et un exercice mal aligné avec vos aspirations finit tôt ou tard par engendrer frustration, lassitude, voire démotivation. Vous verrez qu’à long terme, la satisfaction professionnelle dépend autant de ce que vous faites que de la cohérence entre ce que vous vivez et ce que vous avez réellement choisi de vivre. Gardez en tête une chose essentielle : ce n’est pas le cabinet qui doit déterminer votre pratique. C’est bien l’inverse.
CRÉER, S’ASSOCIER OU REPRENDRE ? FAITES LE CHOIX QUI VOUS CORRESPOND VRAIMENT
Créer un cabinet, s’associer, reprendre une structure… ces trois options sont très différentes, aussi bien sur les plans organisationnel, humain que financier. Je vous déconseille fortement de penser que l’un de ces choix est “meilleur” par principe. Tout dépend de votre projet.
La création offre une liberté totale, oui. Mais elle exige aussi une capacité de projection solide, une gestion rigoureuse du prévisionnel, et une vision claire dès le départ. Si vous aimez construire à partir d’une page blanche, cela pourrait être pour vous.
L’association peut rassurer : elle offre un cadre déjà structuré. Mais assurez-vous que les valeurs et les ambitions soient vraiment partagées.
Quant à la reprise, elle vous permet de partir d’un existant, ce qui est un atout. Mais attention : vous devrez composer avec une patientèle, une équipe, et des habitudes déjà bien installées. Je vous conseille ici d’évaluer sans complaisance ce que vous pouvez garder, transformer ou abandonner –tout cela sans perturber les équilibres utiles au bon fonctionnement du cabinet.
Dans tous les cas, posez-vous cette question-clé : est-ce que ce choix vous rapproche du cabinet que vous rêveriez de diriger dans 5 ou 10 ans ? Si la réponse est floue, prenez le temps de creuser. Peut-être faut-il ajuster votre projet avant d’aller plus loin.
L’ALIGNEMENT EST VOTRE MEILLEURE ASSURANCE CONTRE LES FRUSTRATIONS
Un cabinet rentable sur le papier, mais qui vous épuise ou vous lasse, n’est pas un cabinet équilibré. Vous verrez qu’il est toujours plus difficile de corriger la trajectoire après quelques années que de partir sur de bonnes bases. Je vous encourage donc à viser dès le départ une structure alignée avec vos valeurs, vos attentes, et votre vision de la profession.
L’alignement n’est pas un luxe, c’est un levier stratégique. Vous vous en rendrez compte : lorsque vous êtes en phase avec votre exercice, vous prenez de meilleures décisions. Vous instaurez une confiance naturelle avec vos patients. Vous construisez une vraie cohésion d’équipe. Et même dans les périodes tendues, vous saurez pourquoi vous faites ce que vous faites. Cela crée un socle solide, qui favorise l’efficience, la sérénité et la durabilité.
S’INSTALLER, C’EST AUSSI BIEN S’ENTOURER
Ne cherchez pas à calquer ce que les autres ont fait. Je vous le dis : s’installer, c’est oser choisir. Et assumer. Cela signifie aussi s’entourer de partenaires fiables : architectes, experts-comptables, avocats, consultants…Entourez-vous de personnes qui respecteront votre vision, qui la serviront sans la déformer. Attention cependant à l’effet “expert” : un bon partenaire ne vous impose pas ses idées, il vous aide à concrétiser les vôtres.
LE FACTEUR HUMAIN : UN PILIER À NE SURTOUT PAS NÉGLIGER
L’équipe que vous allez rejoindre ou constituer n’est pas un simple rouage. C’est un véritable pilier de votre réussite. Trop de praticiens minimisent ce point. Pourtant, je vous assure qu’une assistante compétente, engagée, formée à vos méthodes, est une alliée précieuse. Elle joue un rôle crucial, y compris sur le plan relationnel.
Si vous reprenez un cabinet, garder l’assistante en place, au moins temporairement, peut être très utile. En cas de création, vous pouvez commencer seul, mais cette phase doit rester transitoire. Travailler seul ne signifie pas être plus libre : cela veut souvent dire être plus exposé. Ne restez pas isolé.
CONCLUSION : INSTALLEZ-VOUS, MAIS FAITES-LE PLEINEMENT !
L’installation est un acte structurant. Elle mérite mieux qu’une suite de formalités ou une réponse rapide à une offre alléchante. Elle mérite un projet clair, cohérent, incarné. Ce cabinet que vous allez créer ou reprendre n’est pas juste un lieu d’exercice : c’est votre outil de travail, votre environnement quotidien, le reflet de votre engagement. Vous y passerez une grande partie de votre carrière. Alors, je vous invite à prendre le temps de le façonner. Une installation réussie, ce n’est pas seulement bien démarrer. C’est s’engager dans une trajectoire fidèle à ce que vous voulez vraiment faire de votre métier.
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