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Les CCDeLi

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Fin 2016. Les négociations autour de l’avenant 4 à la convention se terminent sans accord des parties. Marisol Touraine impose son règlement arbitral après avoir préparé la possibilité d’y avoir recours en amendant l’article 75 du PLFSS 2017 lors d’une session parlementaire de septembre… Le vase déborde à torrents. 30 ans d’abandon de la chirurgie dentaire par les pouvoirs publics et une dérive semblant inéluctable vers une dentisterie low cost prodiguée par des structures de production à grande échelle et dotées de forces de vente. A quand le prochain « Dentexia »?

Après avoir constaté qu’une trop grande proportion de nos consœurs et confrères acceptent les contraintes toujours plus fortes par manque d’information, isolement et boudent les actions des syndicats jugés inefficaces (à tort ou à raison?), quelques praticiens d’Ille et Vilaine, en appui au mouvement étudiant et universitaire du début de l’année 2017, lancent les CCDeLi (Cellules de Coordination des Dentistes Libéraux).

Rapidement, des dizaines de confrères sur l’ensemble du territoire, trouvant le mode d’action proposé pertinent, fondent à leur tour les cellules de leurs départements et aident à la constitution du Collectif national. Tous sont liés par une Charte définie initialement et cadrant les champs d’actions consensuels, sans empiéter sur les prérogatives de nos syndicats représentatifs ou pousser les praticiens vers des actions illégales. Les CCDELI sont un outil. Cet outil apporte la possibilité, pour chaque praticien de France, de recevoir les informations complètes sur le règlement arbitral, de juger de la gravité de cette mesure pour notre exercice, et de s’y opposer de manière simple, efficace et coordonnée à l’échelle nationale. L’occasion pour chacun d’entre nous de signifier son refus d’aller plus en avant dans la dégradation de la prise en charge des soins bucco-dentaires en France.

Les CCDeLi ne sont pas un nouveau syndicat, ni une nouvelle force de proposition, ce que certains peuvent ou ont pu leur reprocher. Elles ne sont pas une structure établie, mue par des personnalités fortes, prête à faire le travail pour les autres en bousculant « enfin » les codes. Elles n’ont pas de représentants élus ni de bureau national, pas d’avocats ni de juristes, mais des chefs de file répartis sur l’ensemble du territoire, praticiens ordinaires et motivés. Elles sont un regroupement de volontés, au contact direct, et n’ont de sens que si chacun participe au mouvement. elles sont un rempart contre les politiques délétères n’ayant de considération que pour les chiffres en oubliant l’essence de notre profession : soigner l’humain, consciencieusement et avec éthique.

L’ambition de ce mouvement est alors de porter à la connaissance de tous les praticiens libéraux de France les tenants et aboutissants de la punition infligée à la profession par le règlement arbitral. Plafonds, revalorisations insignifiantes et clauses de sauvegarde. Rien en faveur des innovations (pourtant légions dans notre secteur). Rien en faveur de la prévention. Une déconnexion toujours plus marquée avec les enseignements et les progrès de la science. Les premières cellules activées ont alors proposé, en parallèle de l’information des praticiens, quelques actions simples à mettre en oeuvre comme l’arrêt des télétransmissions et l’envoi aux CPAM locales de demandes d’informations concernant le déconventionnement. Il fallait signifier aux autorités et aux cadres de l’UNCAM qu’une ligne rouge avait été franchie et que l’ensemble des praticiens libéraux du territoire refusent cette injustice. Deuxième objectif : toucher la sphère politique en profitant des élections législatives pour établir des contacts solides avec les candidats à la députation.

Informer des dangers, mobiliser le plus grand nombre et ancrer la problématique des soins bucco-dentaires dans les réflexions au sein du futur gouvernement, de l’assemblée nationale et du sénat. Grâce à ce mode de fonctionnement et cette vision fédératrice, les mobilisations du mois de Juin ont eu un écho important auprès des politiques (environ 15 000 praticiens ont participé aux actions organisées par les CCDELI). De nombreux députés nouvellement élus et de sénateurs ont intégré la nécessité d’une refonte de notre système de soins dentaires et un très grand nombre de maires ont connaissance des risques encourus par leurs communes si la profession continue à subir de telles attaques (désertification médicale, scandales sanitaires, perte du praticien « de famille » etc). Aujourd’hui, il reste encore énormément de travail à accomplir. La reprise des négociations peut donner l’impression que la mobilisation n’est plus nécessaire. Que les syndicats sont dans les conditions adéquates pour sortir la profession de cette profonde ornière. Mais il n’en est rien. Nous devons tous rester extrêmement vigilants. Le jeu politique actuel peut nous mettre sur deux pentes : L’une étant la même que la précédente et repoussant notre exercice toujours plus loin dans le non-sens conventionnel. L’autre, bien différente, profitant des objectifs présidentiels avoués, misant sur notre capacité à démontrer la formidable ressource que représente notre secteur en ce qui concerne l’innovation et la création d’emplois.

Réclamant, de façon large et coordonnée, un cadre conventionnel actuel et actualisable et offrant la possibilité d’une médecine bucco-dentaire moderne, préventive et accessible à tous.

Exigeant que soient préservées notre éthique professionnelle et notre capacité à rester des praticiens actifs, consciencieux et soucieux de se former régulièrement, pour le bien de nos patients. C’est le travail de tous. Ce travail doit être fait maintenant, pendant les négociations, en collaboration avec nos syndicats et nos représentants politiques locaux. Un virage est possible. Ne soyons pas résignés ou trop peu ambitieux.

L’implication du plus grand nombre est nécessaire. A chacun de prendre ses responsabilités et d’aller chercher l’exercice qu’il souhaite pour demain! Rejoignez vos CCDELI locales.

Ccdeli.fr/

 

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A propos de l'auteur

Olivier Ogereau

Co-fondateur des CCDeLi

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