Certaines personnes handicapées n’accèdent pas facilement aux soins dentaires. La CPAM du Morbihan a financé un fauteuil adapté que tous les dentistes peuvent utiliser au Centre hospitalier de Vannes, le CHBA.
«La prise en charge des soins dentaires des personnes handicapées peut être complexe dans le cas, par exemple, où elles ne peuvent pas être installées sur un fauteuil classique», explique le directeur de la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie), Mohamed Azgag. Dans certains cas, il peut aussi y avoir une appréhension particulière du patient. «Nous avons constaté que, finalement, les dents de certains handicapés n’étaient soignées qu’en phase de crise aiguë où, bien souvent, la solution consiste à extraire la dent. À 20 ans, des personnes se retrouvent, ainsi, déjà appareillées», ajoute Mohamed Azgag.
Un fauteuil adapté
En 2006, la CPAM du Morbihan a financé l’achat d’un fauteuil accessible aux handicapés, qui a été installé dans le service ORL du Centre hospitalier Bretagne-Atlantique (CHBA) à Vannes. «Le principe, c’est que, depuis, tout dentiste libéral peut se déplacer à l’hôpital pour venir soigner ses patients handicapés», indique le Dr Jacques Provost, acteur du projet au sein de l’association Vannes aide handicap. Le dentiste souligne que l’intérêt de se déplacer à l’hôpital est que «nous pouvons aussi utiliser le gaz Méopa, un sédatif léger, qui permet d’apaiser un patient qui appréhende les soins. Or, nous ne pouvons pas utiliser cette technique dans nos cabinets». Déjà une quinzaine de patients ont pu avoir accès au fauteuil qui leur est adapté, essentiellement dans le secteur de Vannes.
Une initiative morbihannaise
«Aujourd’hui, nous voulons créer une impulsion pour qu’un plus grand nombre de personnes y ait accès, notamment celles qui se trouvent en établissement. Nous voulons donner plus d’ampleur à ce dispositif en rendant l’accès plus fluide», indique le directeur de la CPAM 56. Car se posent encore notamment des questions de responsabilités et de prise en charge des déplacements. Il s’agit d’une initiative qui n’existe pas dans d’autres départements, soutenue par le conseil général du Morbihan.
Source : Stéphanie Le Bail pour Le télégramme