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Des arguments dans le prolongement de ceux de Michel ABBOU…

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La dentisterie dite « moderne » tend à être la plus conservatrice possible.

Ce principe est basé sur une attitude et une volonté de la part des praticiens de porter atteinte le moins possible aux tissus durs de la dent (l’émail et la dentine).

Les immenses progrès de la chimie dans l’élaboration des produits et systèmes de collage permettent à l’heure actuelle d’éliminer les tissus durs cariés et infiltrés sans obligatoirement faire de cavités rétentives qui demandent de pénétrer plus avant dans la matière amélaire et dentinaire. Ces cavités ont été édictées par les principes de Black et Marmasse, et l’objectif était d’optimiser la durée de vie des obturations dans le respect de la vitalité pulpaire, et ne concernaient que les obturations foulées (amalgame).

Nous pouvons et nous devons certes dans certaines situations cliniques, faire des fraisages afin d’améliorer une insertion de crochets d’une prothèse adjointe partielle par exemple, ou pour une correction du plan occlusal.

Avant la démocratisation de l’implantologie, nous avons connu des situations de délabrement dentaire très mutilantes, notamment pour la réalisation de bridges scellés.

Ce principe consiste à faire une préparation clinique mutilante sur les dents adjacentes au secteur édenté afin de s’en servir de piliers de bridge. Le bridge collé ou bridge Maryland ou Cantilever développé dans les années 80 était une alternative au bridge classique et à la prothèse adjointe.

Ce bridge concerne essentiellement les secteurs antérieurs.

Les indications sont bien établies, et les différents auteurs ont apporté des variantes dans leurs préparations afin d’augmenter à la fois la surface de collage et l’incidence mécanique pour optimiser la tenue des ailettes plaquées sur les faces palatines.

L’erreur est de faire plusieurs ailettes sur 2, voire 3 dents adjacentes, c’est le meilleur moyen d’augmenter le risque de décollement.

Certains auteurs ont eu l’idée de faire des trous dans les ailettes métalliques pour assurer le collage avec du composite ou de la colle qui ressortait légèrement en surface.

Photo Docteur Franck Lasry 1984

On a toujours cherché en plus du traitement chimique des surfaces dentaires et prothétiques une incidence mécanique.

Les contre-indications essentielles sont :

-la supraclusion et l’absence d’espace avec les antagonistes qui pourrait demander une préparation et donc un délabrement dentaire important

-les para fonctions : pulsion linguale, bruxisme, parodontite accompagnée de mobilités dentaires.

Le principal critère d’indication de l’implantologie est de ne pas porter atteinte aux dents adjacentes.

Hormis quelques contre-indications médicales exceptionnelles (radiothérapie de la sphère ORL ou maladies rares), la pose d’implant reste la seule solution qui préserve l’intégrité des dents voisines.

Le bridge collé mono ailette (BCMA) concerne le secteur antérieur qui ne présente pas d’obstacles anatomiques, et les techniques d’apports osseux sont parfaitement codifiées.

C’est une évolution majeure dans la conception du remplacement d’une incisive latérale supérieure qui est sa meilleure indication.

Néanmoins, et comme l’explicite parfaitement le Docteur Michel Abbou dans son argumentaire, les indications restent limitées de par les exigences d’absence totale de contrainte ou même de contacts dans l’occlusion statique et dynamique notamment en protrusion.

Reste que les auteurs de la revue de littérature « il était une fois…le bridge collé en extension » relèvent la nécessité de faire des préparations et donc de toucher à l’intégrité de la dent adjacente, l’incisive centrale en général qui est préférée à la canine pour des raisons de contraintes.

Il est prouvé que l’absence de stimulation ostéo-gingivale entraine une résorption de la crête édentée avec une incidence esthétique et anatomique. La pose d’implant ultérieure devra alors être accompagnée d’une greffe osseuse et conjonctive.

La préparation gingivale au niveau du contact du cantilever à l’aide d’une fraise boule diamantée ou d’un laser à faible puissance, et la compression a minima de cet élément céramique en extension peut laisser croire qu’une stimulation gingivale se met en place et perdure. Cette observation n’engage que ma réflexion, et rien n’est scientifiquement prouvé.

Un cas d’implants en remplacement de 2 incisives latérales supérieures à la fin d’un traitement orthodontique chez un homme de 18 ans en 2007.

12 et 22 remplacées par 2 coques en résine collées sur un fil de contention.

Pose de 2 implants et mise en esthétique immédiate Avril 2007

15 ans post opératoire Janvier 2022

Chirurgie et prothèse : Docteur Armand Benjoar Laboratoire Claude Valtin 2007

 

Notez la stabilité gingivale autour des implants à 15 ans.

Pouvons-nous estimer à si long terme une stabilité esthétique et mécanique avec un BCMA ?

L’indication de l’implant reste donc le premier choix. Néanmoins, le BCMA peut être une alternative à la prothèse adjointe provisoire en termes de confort à condition de ne faire aucune préparation sur la dent support.

 

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A propos de l'auteur

Dr. Armand BENJOAR

Chirurgien-Dentiste Paris 75009
Ancien Attaché d’Enseignement à la Faculté
Ancien Attaché en Parodontologie à l’Hôpital de Tonnerre
Membre du Syndicat National des Parodontologistes et Implantologistes

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