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Dr Marc Collavini

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Un point important est la possibilité d’obtenir un Platform-Shifting des piliers prothétiques afin de mettre à distance la jonction pilier implant du contact osseux, ceci pour créer une distance biologique évitant la résorption osseuse.

Quels sont les critères de choix d’un bon implant ?

A ce jour, il me semble que 5 critères permettent de déterminer un “bon implant’’.

La forme : il doit avoir la forme d’une vis cylindroconique, auto-taraudante. L’intérêt majeur réside dans la stabilité primaire importante procurée par cette morphologie, même en présence d’une situation osseuse défavorable ; de plus il sera plus facile à déposer en cas de problème contrairement à des implants tridimensionnels ou lames. Son pas de vis devra être progressif, moins prononcé au niveau de son col afin de diminuer le stress osseux au niveau de la corticale, et plus agressif à l’apex afin d’assurer un ancrage maximal.

Le matériau : le titane, l’alliage de titane, la céramique et plus récemment la zircone peuvent être utilisés pour la fabrication des implants. Un groupe d’experts s’est réuni lors du 2e consensus européen de l’EAO en février 2009 afin de déterminer si la céramique ou la zircone pouvait être une alternative valable au titane.

Une revue de littérature sur plus de 340 articles n’a pas permis de mettre en évidence une supériorité quant à l’ostéointégration des implants en céramique par rapport à ceux en titane. Les données scientifiques et cliniques des implants en céramique et notamment en zircone ne sont pas suffisantes à ce jour pour les recommander comme une alternative aux implants en titane.

L’état de surface : il est à ce jour unanimement reconnu que les implants en titane à état de surface rugueux présentent le meilleur taux de succès. Cette rugosité peut être obtenue par différents procédés, les plus fréquents étant par un traitement de surface par soustraction de type mordançage à l’acide pour la microrugosité, et sablage pour les macros porosités. Certains fabricants proposent également un traitement par oxydation, le but de chacun étant d’obtenir le meilleur pourcentage de contact osseux avec la surface de l’implant.

La connexion prothétique : deux types de connexion permettent de faire la liaison entre la partie prothétique et l’implant : soit externe ou interne. Les principes élémentaires de la mécanique préconisent à ce jour de privilégier la connexion interne. Cette dernière pourra se faire de différentes manières, afin d’assurer en parallèle une action d’indexation anti-rotationnelle du pilier prothétique. Des formes à crantages internes, hexagonales, octogonales voire coniques indexées permettent de répondre à ce cahier des charges. Aujourd’hui, la connexion interne la plus hermétique et mécaniquement stable est conique. En effet, elle ne présente aucun micro gap contrairement à toutes les autres ; cette particularité lui procure une herméticité absolue et une transmission des forces homogènes à l’implant. Un dernier point important est la possibilité d’obtenir un Platform-Shifting des piliers prothétiques afin de mettre à distance la jonction pilier implant du contact osseux, ceci pour créer une distance biologique évitant la résorption osseuse (Fig. 1).

Dimension des implants : il est important d’avoir une diversité dimensionnelle en diamètre et longueur afin de pouvoir répondre à un maximum d’indications. Bon nombre d’études ont montré que le taux de succès des implants courts (inférieur ou égal à 8 mm) est identique dans certaines conditions aux implants longs. Les diamètres réduits (plus ou moins 3 mm) trouvent également leurs indications dans certaines situations (espaces réduits, crêtes étroites).

Existe-t-il des différences fondamentales entre les implants de grande marque et ceux des marques de notoriété moindre mais toutefois très engagées dans l’implantologie ?

Il existe à ce jour plusieurs centaines de marques différentes d’implants distribuées dans le monde. Certaines disparaissent, d’autres perdurent, la problématique lorsque l’on opte pour une marque de moindre notoriété est de savoir si elle existera encore dans 10, 15, 20 ans voire au-delà afin de pouvoir assurer en cas de problème le service nécessaire pour le remplacement d’un élément défectueux. Les grands systèmes ne présentent pas de différences notables en termes de coût ; en présence d’un prix de revient inférieur de plus de 40 % à 50 %, nous sommes en droit de nous interroger sur le sérieux des études, des recherches et développements réalisés en amont par le fabricant avant la commercialisation du produit. Je pense que nos patients, si on leur laissait le choix, préféreraient l’utilisation de systèmes et matériaux éprouvés en sachant que le coût en sera légèrement majoré.

Les implants courts (5/6 mm) sont-ils aussi fiables que les implants longs ?

Il a toujours été dit que le rapport clinique couronne-implant devait être égal ou inférieur à 1. Un certain nombre d’études à ce jour démontre le contraire ; celle de T. Bruggenkate et coll. en 1998, de Friberg et coll. en 2000, de J.P Bernard et coll. en 2004, celle de F. Renouard et coll. en 2005, montrent un taux de survie identique à ceux des implants longs. Se pose toutefois le problème des complications prothétiques plus fréquentes sur ces rapports couronne-implant défavorables, notamment en présence de forces latérales. Les implants à état de surface rugueux sont à l’origine de ces bons résultats, il reste cependant à le démontrer par un nombre d’études plus important et sur une période de contrôle plus longue.

Selon vous, les matériaux dits « de nouvelle génération » tels que la zircone… offrent-t-ils les mêmes conditions (maniabilité, pérennité, fiabilité…) que le titane ?

Une revue de littérature lors du 2e consensus de l’EAO 2009 a permis de comparer les piliers en titane et en zircone. Sur une période d’étude avoisinant les 5 ans, il n’y a pas eu de différence significative entre le titane et la zircone en terme d’échec : le taux de survie de couronnes tout céramique sur des piliers zircone est le même que celui de couronnes céramo-métalliques sur des piliers titane. D’un point de vue biologique, les 2 matériaux sont parfaitement tolérés, il faut toutefois noter que l’étude de Rimondini L et coll. en 2002 a montré une nette réduction de la colonisation bactérienne autour des piliers en zircone.

L’intégration esthétique de la zircone sera bien évidemment supérieure à celle du titane en présence d’un biotype très fin ou le grisé du titane transparaît au travers de la muqueuse péri-implantaire (Fig. 2).

Il faudra davantage d’études sur la zircone pour pouvoir tirer des conclusions comparatives entre celle-ci et le titane.

Quel(s) implant(s) posez-vous ?

Je suis depuis plus de 20 ans utilisateur des implants du système Dentsply Friadent et je pose actuellement des implants Xive® dans toutes les situations où la stabilité primaire est difficile à obtenir et en mise en charge immédiate (Fig. 3).

J’utilise également l’implant Ankylos®, dans les situations exigeantes d’un point de vue esthétique, en présence d’un biotype défavorable, car sa connectique cône Morse et son Platform Shifting me garantissent une excellente intégration tissulaire et une grande pérennité dans le temps (Fig. 4 et 5).

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A propos de l'auteur

Dr Marc Collavini

Exercice exclusif en implantologie à Mulhouse
DU Implantologie
DU Expertise bucco dentaire
Expert DGOI /AFI
Attaché au département de chirurgie buccale à la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg

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