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Les Conseils de Deborah : Exercice libéral : gardons le moral !

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A l’âge de 8 ans, je savais déjà qu’un jour j’aurai une blouse blanche ! Pendant que certains garçons rêvaient des exploits de Batman… moi, je trouvais que la plus belle mission était de soigner, de guérir et de redonner le sourire !

Certains de mes amis de fac ont cherché en sortant des postes dans des centres de santé. Pour les uns, la prise de risque de l’exercice libéral faisait peur, d’autres voyaient dans leur métier une dimension très sociale. Ce type de structure était rassurant et le statut de salarié plus compatible avec les contraintes d’une vie familiale. La grande majorité d’entre nous a choisi d’être un professionnel de santé libéral. Comme moi, à un moment de notre vie, nous avons choisi un emplacement, avons fait des emprunts lourds et avons souhaité rester libres de nos arbitrages, de notre emploi du temps et de nos collaborateurs… Liberté d’entreprendre, indépendance et libre-arbitre sur mes choix et orientations thérapeutiques, développement et fidélisation de ma patientèle, tels étaient et restent mes souhaits.

La petite entreprise…

Chef d’une petite entreprise de santé, je le suis, c’est indéniable… Mais libéral… ? Le terme convient-il vraiment dans un exercice si encadré et administré par les caisses d’assurance maladie (demain sans doute par les assurances complémentaires) et où les contraintes sociales, économiques et professionnelles ne cessent de croître ? Nous sommes-nous trompés ? Avons-nous sous-estimé l’évolution de ces contraintes ? Et ce n’est pas fini ! Qui peut encore croire que l’assurance maladie continuera à payer les soins et les prothèses comme elle le fait actuellement ? Il est fort probable que nos patients participeront de plus en plus dans le futur, directement ou par le biais de leurs complémentaires, à la prise en charge de leur santé bucco-dentaire. Le défi sera d’informer, motiver et impliquer nos patients car seuls des clients motivés, autonomes et exigeants auront envie de prendre en charge leurs soins.

Agir sur le temps

“Pas grand chose à faire” me direz-vous et vous aurez partiellement raison. En effet, sur le contexte social et politique votre influence est limitée. Mais avez-vous exploré toutes les pistes de changement au sein de votre cabinet qui dépendent de vous et qui conditionnent votre plaisir, votre confort de travail, votre efficacité ? Prenons un exemple parmi d’autres, la plupart d’entre nous se plaint en formation de la pression engendrée par l’agenda… Comme si, la nuit, quelqu’un de malveillant s’était introduit malicieusement dans le cabinet pour le remplir ! S’il est bien un sujet sur lequel nous, praticiens libéraux, pouvons agir c’est bien notre emploi du temps !

Vous avez sûrement constaté que chaque rendez-vous génère un temps incompressible et incontournable de : “bonjour – au revoir -installez-vous – mettez là votre manteau – je vais vous faire une ordonnance … une feuille de soins – crachez – claquez – rincez-vous – je vous note votre prochain rendez-vous” et à peine parti, il faut débarrasser le plateau – décontaminer la zone de soins … le fauteuil – trier les déchets – mettre à décontaminer – remettre un plateau – installer le suivant… Bref, un cabinet qui reçoit 20 patients par jour, consacre en moyenne 12 minutes par patient, soit 4 heures de temps improductif à ces tâches indispensables.

De la théorie à la pratique

Combien de soins pourrions-nous avancer en gagnant ne serait-ce que 2 heures par jour, soit 40 heures par mois, plus de 400 heures par an ?! Je vous laisse faire votre propre calcul… A la vue de ces chiffres plus qu’éloquents, limitons à présent le nombre de rendez-vous à 8 par jour, nous n’avons plus que 1h30 de temps improductif lié à l’accueil de chaque patient ! Outre ce constat arithmétique, que dire de la fatigue et du stress du praticien qui n’a pas d’assistante ? Le soir, il doit faire sa “sté” ou arriver plus tôt le matin pour préparer ses plateaux de la journée.

Poursuivons nos calculs… avec un Chiffre d’Affaires moyen au cabinet de 100 euros de l’heure, nos 400 heures de dentiste utilisées à bon escient représentent tout de même 40 000 euros de Chiffre d’Affaires en plus par an ! Et même si ce n’est pas le sujet aujourd’hui, pour ceux qui avaient encore un doute sur le “coût” de l’embauche d’une assistante : le salaire d’une assistante qualifiée est de 1 280 euros brut minimum… la vôtre, en la rémunérant 1 500 brut, soit 2 400 euros par mois charges comprises, “ça ne vous fera que“ 28 800 euros par an, sans parler du confort et de la sérénité en plus ! Ne serait-il pas salutaire d’avoir une approche plus comptable de ce poste de “sté” qui ne va qu’en s’accentuant… et c’est normal ! Plus on multiplie les plateaux, plus on augmente la quantité des produits et fournitures nécessaires… et plus notre cabinet passe de temps à ces tâches ! Je vous entends déjà me rétorquer : “Et que fait-on des rendez-vous manqués quand on n’ a que 6 ou 8 patients par jour ?” Question pertinente parmi d’autres qui elle aussi a ses réponses… Retrouvons-nous au prochain numéro ou en formation d’organisation (par exemple) !

Bonne mise en œuvre !

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