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Je suis un professionnel Grand Public

Le digital au service de la reconstruction faciale et corporelle SOIGNER LE CORPS ET L’ÂME

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Présentez-vous ? Quel est votre parcours ?

Je suis Prothésiste Dentaire et Epithésiste. Je suis installé à Paris depuis 1994. J’ai démarré en travaillant comme prothésiste dans différents laboratoires et cabinets dentaire avant de créer ma propre structure en 2004, l’Atelier Julien MONTENERO. J’ai rapidement investi dans une machine d’usinage et en 2010 je me suis lancé dans l’épithèse en suivant les cours du DU de Prothèse Maxillo Faciale dont j’ai été diplômé en 2011. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à utiliser les outils numériques et notamment les scanners faciaux Artec® pour mes travaux et à transposer mes connaissances du dentaire pour la reconstruction faciale. (fig. 1)

 

fig-1Quelle est votre activité aujourd’hui ? Quelles relations entretenez-vous avec le numérique ?

Aujourd’hui, j’ai une activité de passionné. Je travaille avec des praticiens formidables sur des reconstructions globales complexes et de plus en plus en plus sur les travaux d’épithèses faciales. Mon quotidien s’articule entre bridges transvissés, épithèses d’oreilles, de nez (fig. 2) et même de seins.

Le scannage de modèles et l’empreinte optique, les scanners faciaux, les usineuses et les imprimantes 3D sont mon quotidien. C’est cette chaîne numérique qui nous permet aujourd’hui d’apporter des solutions extraordinaires à nos patients. Je me rappelle, lorsque j’ai débuté avec ces outils en 2010, la mise en œuvre, la qualité des résultats et les coûts rendaient la systématisation des process complexes et assez peu cost-effective.

Aujourd’hui, tout change, les cartes sont rebattues car les technologies sont matures et les coûts d’équipement sont bien plus contenus que par le passé, notamment avec l’arrivée de sociétés telle que Formlabs qui ont permis de démocratiser l’impression 3D.

Ces nouveaux outils ont-ils modifié vos relations avec vos clients ? Avec vos patients ?

Les deux sont bluffés par le potentiel de ces outils. Aujourd’hui, tous nos prototypages, nos mockup, nos essais esthético-fonctionnels sont créés numériquement. C’est la garantie d’une adaptation parfaite tant esthétique dans le visage du patient que dans la fonction, notamment grâce à des outils tels que le ModJaw® qui me permettent de travailler sur un avatar 3D du patient (fig. 3). le fait de travailler sur des logiciels nous permet d’échanger bien plus simplement avec des copies d’écran ou des maquettes 3D. Les patients sont rassurés de voir la puissance de ces outils et je pense que cela renforce la confiance et la bienveillance que l’on a à leur égard.

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Figure 2 : impression 3D partielle d’un visage

Atelier JM, c’est beaucoup de recherche et de développement ? Quelles en sont les grandes lignes actuellement?

En 2010, lorsque j’ai démarré mon DU de PMF, créer une épithèse d’oeil en créant un miroring de la partie contra-latérale était sidérant techniquement mais coûtait une fortune et ne pouvait pas s’inscrire dans la réalité économique de ce type de reconstruction.

Aujourd’hui, avec la réduction des coûts de ces technologies et notamment de l’impression 3D et des scanner faciaux, ces workflows que j’avais mis au point à l’époque peuvent être généralisés et nous permettent par exemple de numériser au préalable le nez, l’oreille, l’œil ou le sein qui va subir une ablation et de reconstruire ensuite ad integrum le patient après la chirurgie. le bénéfice est énorme pour ces patients.

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Figure 3 : avatar 3D d’un patient

Imaginez-vous votre exercice sans ces technologies ? Qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui pour améliorer vos process ?

Clairement non ! Ce sont des technologies matures, beaucoup plus abordables maintenant, qui nous permettent aujourd’hui des prouesses, à des coûts raisonnables, par exemple d’imprimer un patient en taille réel comme avec la Form3B L (fig. 4 et 5).

J’ai la chance d’avoir un champ professionnel immense actuellement. Je suis ambassadeur Formlabs pour la recherche et le développement biomédical, j’ai aussi intégré l’équipe du service de chirurgie Maxillo faciale du CHU de Nantes, ce qui est une chance énorme pour moi de pouvoir m’exprimer et appliquer mes protocoles numériques pour aider le plus grand nombre de patient mutilés par la vie.

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Figure 4 : impression 3D d’une tête complète

Je pense que l’avenir est à l’intelligence artificielle, notamment je crois beaucoup aux algorithmes qui nous permettrons de reconstruire des parties du corps mutilées grâce à un apprentissage, car malheureusement, nous ne pouvons pas toujours scanner les patients préalablement aux chirurgies et aux accidents et il n’est jamais aisé de recréer ce qui a été détruit ou perdu.

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Figure 5 : FormLabs Form 3B L

Propos recueillis par le Dr Thibaud CASAS

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A propos de l'auteur

Julien MONTENERO

Prothésiste dentaire Maxillo facial et Epithésiste
Diplômé de la Faculté de Paris VI Diplôme de prothèse faciale appliquée
Atelier J’m 46, rue de Lévis Paris
www.atelier-jm.fr

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