RETOUR VERS LE FUTUR

La bioémulation est avant tout une affaire de philosophie de traitement : préserver la biologie pour mieux la reproduire.
Une philosophie qui depuis plusieurs années est devenue le fer de lance de la dentisterie contemporaine et dont les principes peuvent de nos jours s’appliquer à toutes les spécialités (extraction préservation-implantation en chirurgie – thérapeutiques non extractionnistes en orthodontie …).
Dans un contexte où la médecine dans son ensemble est de plus en plus influencée par la prise en charge du patient dans sa globalité, il est légitime de se demander si le concept de bioémulation de l’organe dentaire peut s’appliquer à l’ensemble de la denture et ses arcades ?
Car privilégier les thérapeutiques les moins invasives lors de nos soins est devenu une évidence, il est donc temps de réfléchir différemment la prise en charge de nos réhabilitations globales.
Et si la prothèse n’était plus l’élément central de nos reconstructions afin de devenir un élément strictement cosmétique ?
Et si la fonction n’était plus assurée par la prothèse mais par une autre discipline ne nécessitant aucun coût tissulaire : l’orthodontie ?
En effet, l’expansion du digital ainsi que le développement de dispositifs orthodontiques mieux acceptés par les adultes, nous permettent aujourd’hui de penser les dentures de nos patients non pas comme une problématique figée (ou seule la prothèse permettrait de solutionner à la fois l’esthétique et le fonctionnel) mais comme une situation qu’il nous est possible de modifier en profondeur.
Ainsi, en intégrant la composante « temps » à notre réflexion, l’objectif n’est plus de construire un projet prothétique, mais de revenir à un état initial sain et fonctionnel avec une composante restauratrice la plus réduite possible.
Un retour vers le futur…
Car je pense que l’avenir de notre profession s’écrira irrémédiablement dans les pas de cette logique conservatrice ou le compromis thérapeutique, souvent couteux en tissu dentaire, ne sera plus une fatalité mais bien une exception.
Un grand merci à ceux qui ont participé à ce numéro et qui partagent cette volonté d’offrir à nos patients une dentisterie éthique, certes axée sur l’esthétique mais jamais au détriment de la santé dentaire.