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Wax-up traditionnel  un espace de création en voie d’extinction ?

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Dans un monde dans lequel tout va de plus en plus vite, où il faut avoir terminé avant d’avoir commencé, et où l’on néglige des étapes pourtant indispensables à un travail de qualité, il peut être bon, plutôt que de sans cesse convoiter le matériel dernier cri qui fera encore et toujours plus vite que le précédent, de revenir à des valeurs plus simples, des techniques largement éprouvées, des protocoles et des matériaux qui offrent encore de belles possibilités artistiques et esthétiques.

Le wax-up et l’étude esthétique font partie de ces étapes fondamentales, et qui devraient être systématiques à toutes réalisations prothétiques esthétiques.

Ce wax-up qui s’élabore à l’aide d’éléments photographiques, de vidéos, mais aussi et surtout en fonction des exigences et désidératas exprimés au cabinet par les patients.

Il est difficile au laboratoire de concevoir un projet adapté et de qualité sans ces éléments de base.

Pour cela, la disponibilité, l’ouverture et la qualité d’écoute et de concertation du binôme praticien/prothésiste est donc prépondérante pour la transmission de ces exigences.

Le laboratoire participe de l’aspect technique, de la faisabilité, du choix de certains matériaux plutôt que d’autres, en fonction de leurs possibilités esthétiques et de leurs limites techniques, de leur facilité de mise en œuvre au cabinet comme au laboratoire.

Il précisera le cas échéant, les épaisseurs requises selon les fabricants et indiquera le type et les préparations optimales adaptées au cosmétique en fonction du substrat, du design, de sa solidité, et du résultat attendu.

On réalise ce Wax-up, soit à l’ancienne de manière traditionnelle, soit numérique. on oppose d’ailleurs souvent ces deux techniques sous l’unique aspect de leurs rentabilités respectives, privilégiant le numérique pour son gain de temps et sa répétabilité.

Or, il est un point rarement abordé, qui est celui du plaisir que l’on peut éprouver à travailler une matière ou un matériau, de le façonner, de le modifier pour lui donner une forme de “vie”, d’apprécier sa texture, sa couleur, sa fragilité, sa dureté, sa souplesse, sa maniabilité, sa noblesse, ses qualités optiques, son odeur, sa beauté,…

Créer un objet bel et bien réel et physique procure une satisfaction indicible et un sentiment de plaisir incomparable à celui de concevoir ce même objet sur un écran d’ordinateur ou une tablette. La dimension de profondeur réelle fait aussi toute la différence, même si l’objet final semble identique.

Ce plaisir a été le moteur, pour bon nombre de mes confrères et moi-même, du choix de leur métier. L’imperfection relative du travail de la main, et l’artisanat de façon plus générale, restitue une dimension naturelle, vivante et authentique.

Même s’il existe une grande quantité de bibliothèques numériques de formes, celles-ci participent néanmoins à une standardisation et une uniformisation des sourires qui n’est pas forcément le souhait de chacun.
Pour autant, cela ne signifie pas que nous sommes hermétique à l’outil numérique en tant que tel, mais nous ne l’utilisons au quotidien que pour usiner les armatures zircones et les provisoires toujours issus de Wax-up 100 % faits main.

En réalité, le choix des moyens et de la méthode importent peu. Chacun utilise l’outil qu’il préfère et maîtrise le mieux. C’est le résultat qui compte.

Pour revenir au Wax-up, nous échangeons par mail et téléphone nos points de vue au travers de photos prises de celui-ci au laboratoire, et nous modifions le cas échéant, avant l’envoi du travail au cabinet pour la présentation du projet au patient sous forme de Mock-Up.
Le modèle primaire est dupliqué pour en conserver un exemplaire que nous gardons intact et qui servira de référence et de comparaison. Un duplicata du Wax-up est également réalisé et conservé au laboratoire, au cas où il y aurait un incident pendant le transport.

La validation en bouche, décisive et incontournable elle aussi, via un Mock-up (matérialisation résine effectuée en bouche à l’aide d’une gouttière issue du Wax-up) sera dans un premier temps esthétique. La validation de la fonction, nécessitant des informations d’occlusion et l’enregistrement de mouvements fonctionnels, interviendra si besoin et le cas échéant dans un second temps à l’issue d’une période de test en bouche.

Dès lors que le projet esthétique est validé, on peut estimer avoir réalisé 80 % de l’aspect purement créatif d’une réhabilitation car hormis la stratification du cosmétique, toutes les étapes suivantes seront abordées sereinement car essentiellement techniques et basées sur les critères précis et définis par le Wax-up.

Notre métier est, depuis quelques années, en proie à de profonds changements avec l’apparition de nouveaux matériaux et l’utilisation quasi exclusive du numérique. depuis l’apparition de la zircone, nous avons progressivement perdu un savoir-faire ancestral de métallurgie.

Tous les matériaux mis à notre disposition actuellement sont désormais usinables ou imprimables ce qui rendra obsolètes, voire prohibées, toutes autres techniques. Nous espérons qu’il y aura toujours un espace de liberté pour la création et le travail manuel.

Cas n°1

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Fig. 1 – Wax-up.

fig 2

Figs. 2 et 3 – Clefs silicones pour la réalisation des inlays core et armatures.

fig 3

Fig. 4 – Sculpture des armatures en cire avant pressée des lingotins MO.

fig 4

Figs. 5 et 6 – Quatre antérieures terminées sur disilicate de lithium.

 

Cas n°2

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Fig. 1 – Cas initial. la patiente souhaite fermer les diastèmes. / Fig. 2 – Cire de diagnostique (Wax-up). / Fig. 3 – Cuisson de connexion sur revêtement réfractaire. Très légères préparations. / Fig. 4 – Résultat final.

cas 2-1

Fig. 5 – Résultat à 12 mois.

Cas n°3

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Fig. 1 – Cas initial. / Fig. 2 – Wax-up. / Fig. 3 – Réalisation de facettes feldspathiques sur revêtement réfractaire. Aucune préparation des supports (no-prep) / Fig. 4 – Résultat final (juste après collage).

Cas n°4

cas 4

Fig. 1 – Modèles initiaux. / Figs. 2, 3 et 4 – Wax-up avec légère élévation de la dimension verticale.

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Fig. 5 – Gouttière pour Mock-up et provisoires.

Cas n°5

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Fig. 1 – Cas initial. / Fig. 2 – Wax-Up pour facettes et chips 12,13,22,23 no-prep. / Fig. 3 – Rendu céramique sur revêtement réfractaire. / Fig. 4 – Vue palatine. A noter le chip mésio-palatin sur la 23 destiné à fermer l’espace sombre et recréer la fonction.

cas 5-1

Fig. 5 – Résultat final.

 

Cas n°6

cas 6

Fig. 1 – Cas initial. / Fig. 2 – Wax-up. Le projet est de reconstituer le bord incisif en conservant l’exacte forme de ses dents initiales. / Fig. 3 – Préparations a minima. / Fig. 4 – Facettes feldspathiques sur revêtement réfractaire. /

 

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Fig. 5 – Résultat final.

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A propos de l'auteur

Pascal FAVORY

Prothésiste dentaire
Meilleur Ouvrier de France

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