La Dentisterie Esthétique est vieille (ou jeune !) d’un demi- siècle environ et n’était pas considérée comme une spécialité à part entière au début, mais simplement comme l’art de faire de « belles dents ».
Plusieurs d’entre nous peuvent témoigner du changement intervenu depuis lors.
Depuis que j’ai fondé en 1983 la Société Française de Dentisterie Esthétique (SFDE, première société d’Esthétique Dentaire en Europe) puis cofondé en 1986 l’Académie Européenne de Dentisterie Esthétique (EAED), tous les pays Européens ont emboité le pas et contribué à sensibiliser nos confrères, puis à les former, à ce qui est devenu une spécialité reconnue et enseignée.
Progressivement, il n’est pas un congrès qui n’ait pris l’Esthétique comme thème, pas un journal qui n’en fasse régulièrement des numéros spéciaux.
Mais la technologie évolue, bouscule nos habitudes, et modifie nos protocoles ; l’intrusion révolutionnaire des ordinateurs, l’évolution des céramiques, des techniques de collage, l’irréversible tendance vers le sans métal, ainsi qu’une meilleure connaissance de la biocompatibilité ont projeté la Dentisterie Esthétique moderne dans une autre dimension.
Cela impacte évidemment nos traitements au quotidien : logiciels, algorithmes, intelligence artificielle, cone beam, empreintes numériques, robotisation… nous plongent dans un autre univers.
Cette évolution vers le numérique, du design à la fabrication, est irréversible : il nous revient cependant d’y incorporer la dose indispensable d’humanité pour conserver à l’Esthétique Dentaire le côté naturel, et individuel, qui contribue au charme et à l’originalité de chaque patient, faisant de leur sourire une vraie « signature ».
Les techniques analogiques n’ont pas vécu leurs derniers jours, et aucun wax-up virtuel ne remplacera jamais totalement le manuel, dans certaines indications et entre les mains de certains professionnels.
Toute mutation réclame raison et équilibre pour acquérir ses lettres de noblesse.