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Soins dentaires : “C’est la loterie pour savoir combien je vais payer”

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“Soins dentaires : avez-vous constaté des abus ?” Plus de cinquante lecteurs du Monde.fr ont répondu, lundi 25 novembre, à l’appel à témoignages lancé après la parution d’une étude du Collectif interassociatif sur la santé faisant état de nombreux dépassements illégaux d’honoraires pratiqués par les dentistes. Nous en publions une sélection.

“J’ai renoncé au soin”, par Mario, 42 ans, chercheur, Nancy
“J’ai consulté un dentiste, puis un deuxième pour une couronne. Quand j’ai lu les prix et le remboursement [de la]caisse primaire, je me suis demandé si je n’allais pas demander un prêt à la consommation à la banque ! “Si le patient n’est pas satisfait, il est libre d’aller voir un autre dentiste.” Tout à fait vrai, sauf que je n’ai ni le loisir ni la latitude professionnelle de consulter tous les dentistes de France et de Navarre… Et encore, j’appartiens à une tranche de la population que certains qualifient d’aisée. J’ai renoncé au soin.”

“C’est la loterie pour savoir combien je vais payer”, par Gwen, 21 ans, étudiant
“Cela fait maintenant quatre mois que j’essaie de me faire opérer des dents de sagesse. J’aurai au total pris dix rendez-vous avec différents médecins (trois chez mon dentiste, deux radios, une prise de sang, un anesthésiste, deux chirurgiens dentistes), et à chaque fois c’est la loterie pour savoir combien je vais payer. 85 euros le dentiste, 90 euros la radio toute bête (remboursée à 23 euros par la Sécu), 650 euros pour l’opération (prix Sécu : 206 euros), etc. En tout, j’aurai déboursé près de 1000 euros pour une opération toute bête. Mieux vaut ne pas être malade.”

“Mon dentiste m’a facturé deux détartrages”, par Sarah, 26 ans, Essonne
“J’ai pris rendez-vous l’été dernier pour un simple détartrage. Mon dentiste avait beaucoup de retard dans ses rendez-vous. Il m’a prise avec une heure de retard et il y avait encore trois patients dans la salle d’attente à 19 heures. Après avoir nettoyé les dents du haut, il m’a demandé s’il pouvait terminer mon détartrage lors d’un autre rendez-vous la semaine suivante pour compenser son retard. J’ai accepté pour l’arranger. Cependant, la semaine suivante, je me suis rendu compte qu’il m’avait facturé deux détartrages, alors qu’il n’en avait fait qu’un seul, en deux fois, pour sa propre convenance.”

“Je ne paie pas davantage, mais la Sécu se fait allègrement dépouiller”, par Vania
“Quand, il y a encore une décennie, mes rendez-vous chez le dentiste étaient une épreuve de courage de trente minutes, avec torture (certes sous anesthétie locale), et effort pour en finir d’un coup, désormais mon praticien câline doucement mes dents pendant quinze minutes, avant de me donner deux rendez-vous supplémentaires pour continuer le boulot. Je ne paie pas davantage, mais la Sécu, elle, se fait allègrement dépouiller au passage !”

“J’ai dû me mettre en difficulté avec ma banque”, par Marie , 47 ans, éducatrice spécialisée, Yvelines
“Je viens de subir une intervention dentaire qui avait un caractère urgent pour soigner une carie sous un bridge et qui touchait l’os. Résultat : intervention de 200 euros non remboursée par la Sécurité sociale et encore moins par la mutuelle ! Je demande à mon chirurgien dentiste la raison de ce non-remboursement, et elle m’explique que la Sécurité sociale n’a pas changé ses codes de tarification depuis de nombreuses années (1956) et que cet acte a un nouveau code non reconnu, qui n’entre dans aucune case, donc pas remboursé ! Je n’ai pas les moyens financiers actuellement, j’ai dû me mettre en difficulté avec ma banque. Je n’avais pas le choix, vu la douleur, et si j’avais attendu je risquais de perdre le bridge. Je trouve cela scandaleux dans notre société actuelle ! Je suis pourtant salariée avec un revenu modeste mais correct, seule avec un enfant et en instance de divorce, je cotise depuis des années pour la Caisse primaire d’assurance-maladie !”

“Déçue, je suis allée voir un cabinet mutualiste”, par Bénédicte, 29 ans, éducatrice spécialisée, Montrouge
“Un dentiste de Montrouge (Hauts-de-Seine), dans un très joli cabinet, s’occupait il y a quelques mois d’un banal détartrage, coûtant tout de même 160 euros ! Mais, généreux, ce monsieur me propose, pour cette première séance, d’enregistrer deux paiements afin que je sois remboursée deux fois (et seulement par la Sécurité sociale, ma mutuelle ne fonctionnant pas avec ce spécialiste…).

Suite à cela, après quelques douleurs, un rendez-vous m’est imposé pour corriger des caries, jusqu’ici indolores. Quinze jours plus tard, je me rends à nouveau chez le dentiste : même tarif mais sans la même générosité (160 euros, non remboursés par la mutuelle), et un geste raté me rappelant ce qu’est une douleur dentaire. Déçue et ne sachant pas quelles suites je pouvais donner, je suis allée voir un cabinet mutualiste.”

“Une visite à 100 euros”, par Bartolomeo, 40 ans, chercheur universitaire, Paris
“Ma fille, 7 ans, a la chance d’avoir une grand-mère dentiste, qui la soigne. Elle avait commencé un traitement, mais elle ne pouvait pas le continuer (la grand-mère habite dans un autre pays). Nous avons amené notre fille pour continuer les soins chez une dentiste du 12e arrondissement de Paris, qui n’a fait qu’une visite de vingt minutes (avec radio et nettoyage, inutile) pour une somme de 100 euros . Il a aussi dit qu’il faudrait faire encore deux ou trois visites. La grand-mère dit que vingt à trente minutes seraient suffisantes pour tout faire.”

“Une infection dentaire est un luxe que seuls les riches peuvent se payer”, par Marie, 53 ans, Marseille
“J’ai dû consulter un dentiste spécialisé pour intervenir sur une dent dévitalisée qui s’était infectée. J’ai dû attendre deux mois et demi pour avoir un rendez-vous. Un premier pour  faire des radios,  un second deux mois et demi plus tard, et on vous met sous antibiotique en attendant. Résultat : l’infection gagne du terrain, un abcès apparaît et grossit… J’ai payé 580 euros et on ne m’a pas donné de feuille de soin, car pas de remboursement par la Sécurité sociale. J’en conclus qu’une infection dentaire est un luxe que seul les riches peuvent se payer. Pour ma part, je gagne un peu plus que le smic et je n’avais pas le choix.”

“Le dentiste me décomptait systématiquement plusieurs consultations”,par Maidi, ingénieur à Grenoble
“Je suis le patient d’un dentiste en qui j’avais confiance. (…) J’ai remarqué que même si les soins se passaient bien, il me décomptait systématiquement plusieurs consultations. Par exemple, un détartrage réalisé en une consultation mais facturé en trois. J’ai eu du mal à croire que c’était possible. D’autant qu’on culpabilise régulièrement les patients en déremboursant des soins alors que les praticiens ne sont jamais soumis à des contrôles.”

Source : Le Monde

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