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Les acteurs de la formations odontologique

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« Un modèle incohérent ? »

Rencontre avec Dr Charles Micheau, parodontologiste, président de la SFPIO Paris

Notre offre de formation s’adresse à des spécialistes, pointus dans le domaine de la parodontologie et de l’implantologie. On est depuis 2 ans, dans un modèle DPC qui, pour les sociétés scientifiques indépendantes qui ne travaillent qu’avec des bénévoles est irréalisable. Même si l’idée de base est bonne, nous n’avons pas les moyens de mettre en place la logistique d’évaluation des connaissances (questionnaires) avant et après la conférence. On est dans une période de transition ; les séances validantes DPC lors du grand congrès national de l’ADF ne représentent que 20 % des séances du congrès, c’est très peu ! Il faut voir comment le DPC va évoluer dans le temps.

Bien sûr, il faut rendre la formation obligatoire et l’encadrer car je suis universitaire et je me rends compte que le nombre de praticiens qui ne se forment plus est pathétique ! Un journaliste a fait un sondage sur la prise en charge par les dentistes des patients VIH +, c’est scandaleux la méconnaissance totale, ils leur disent : vous êtes VIH+, je ne vous soigne pas! La formation étant obligatoire, il faut une prise en charge financière pour le praticien pour perte d’exploitation car les frais de fonctionnement (assistante…) continuent même s’il n’est pas dans son cabinet. Autant les médecins ont l’habitude d’être payés pour se former, autant les dentistes avaient l’habitude de payer de leurs propres deniers leur formation.

« Un flou sur la formation continue obligatoire »

3 questions à Philippe C., formateur à la SOP

Quelle est la tranche d’âge des participants à vos formations ?

35-50 ans. Avant 35 ans, ils estiment qu’ils n’en ont pas besoin. Après 50 ans, ils se rapprochent de la retraite et ne se forment plus..

sop-logo

Sous quelle forme se présente la formation ?

Nous proposons une formation par cycles réalisés sur plusieurs modules de 3 jours sur 6 mois. Nous acceptons un maximum de 30 personnes par cycles. Sur les formations magistrales, nous avons quand même environ 500 participants mais il y a une petite baisse de la fréquentation peut-être due à la conjoncture économique…

Que pensez-vous de la formation continue aujourd’hui ?

Il y a un flou sur la formation continue obligatoire aujourd’hui. Le système de 800 points sur 5 ans instauré en 2009 marchait bien. Désormais, on prône une formation validante avec contrôle des connaissances pour évaluer l’impact de la formation sur les praticiens. Un questionnaire avant le DPC puis le même questionnaire après mais personne ne recueille les questionnaires. 8000 praticiens sur environ 40000 se forment en DPC, c’est une gestion lourde. On a un organisme avec des budgets insuffisants : 8 millions d’euros par an pour les dentistes alors que la formation est obligatoire (le budget pour la formation des professions de santé est de 130 millions d’euros dont 80 % alloué aux médecins NDLR).

« Un partenariat public-privé »

Dr Reynold DA COSTA-NOBLE, MCU PH, président du CEIOP

La Formation Odontologique Continue doit tenir compte de notre spécificité : Nous sommes à la confluence d’un acte médical et d’un acte pratique.

Deux objectifs de formation me paraissent essentiels :

  • l’hygiène orale et la maintenance
  • l’élaboration du diagnostic et du plan de traitement.

Il est nécessaire de bien maîtriser cette étape avant de passer à la formation pratique (Odontologie
Conservatrice, Chirurgie orale, Parodontologie, Orthodontie, Implantologie, Prothèse).
Celle-ci doit être progressive au moyen de conférences cliniques, vidéos, travaux pratiques sur maquettes, mâchoires animales et pièces anatomiques, démonstration sur patients.

Ainsi il est souhaitable, afin que la formation soit complète, que notre confrère puisse appliquer ce qu’il a appris sur un patient sous le contrôle étroit d’un praticien expérimenté. Le développement d’un partenariat public-privé peut être une bonne solution pour développer cette formation clinique au fauteuil pour le plus grand nombre.

« Intégrer une meilleure approche de l’endodontie »

3 questions à Dr Jean-Philippe MALLET, président de la SFE

La Société Française d’Endodontie (SFE) vous propose un cycle de formation continue pour 2015 sous forme de 3 modules au choix (cours et travaux pratiques) et/ ou une journée scientifique (conférence). L’objectif est d’appliquer dès le lendemain au cabinet dentaire les gestes techniques appris lors des sessions. Quelle est la tranche d’âge des dentistes participant à la formation continue ? On a 2 tranches d’âge : d’abord les 28-34 ans, les trentenaires, des praticiens assez récemment sortis de l’université ou ayant exercé pendant quelques années en collaboration, motivés pour se former, puis les quinquagénaires, qui se remettent en question au travers de l’outil microscope opératoire qui modifie complétement les approches de l’endodontie

Quel est le module le plus demandé ? C’est le module du retraitement endodontique car c’est une énorme problématique. De plus, il est mal reconnu, mal rémunéré, et complexe par son approche du plateau technique. On demande aux praticiens de s’engager sur plusieurs modules pour reprendre les bases. Ressentez-vous une baisse de la fréquentation de ces formations ? Pas forcément car nous savons répondre aux attentes de la formation, nous sommes présents dans les régions ainsi qu’au niveau national et avons besoin d’être au contact des dentistes.

« Success story d’une école de chirurgie »

Témoignage de R. Zadikian, président de AFOPI Campus

L’AFOPI se déploie sur un campus de 800 m2 à Sarcelles Village.qui comporte 10 blocs opératoires, une salle de conférence équipée pour la chirurgie en direct. « L’idée d’une école de chirurgie implantaire est né du constat qu’il est inconcevable aujourd’hui que les omnipraticiens ne posent pas d’implants. C’est pourquoi le fondement même de notre cursus est le compagnonnage clinique et chirurgical. Au delà de la théorie qui dispense les protocoles de départ, les élèves sont plongés en immersion au bloc. 4 jours par semaine, à partir de leur mobile ou leur ordinateur, ils disposent d’un accès à toutes les chirurgies que je réalise. Durant une journée, ils sont également tenus d’amener 2 de leurs patients sur le campus et réaliser une chirurgie en direct. Après la formation, les dentistes formés peuvent venir ou nous consulter autant de fois qu’ils veulent. C’est cette notion de partage prononcé qui a forgé la confiance et la fidélité. »

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La formation en support d’une activité commerciale et vice-versa

Un formateur

D’autres entreprises proposent un soutien technique lors de sessions de Travaux Pratiques dispensées par des sociétés scientifiques. « Notre métier de technico-commercial ne s’arrête pas à la frontière des cabinets. C’est également important de démontrer de la qualité de nos instruments en situation clinique. Les sessions de Travaux Pratiques sont l’endroit idéal pour cela. La formation : c’est passer de la théorie à la pratique ! Par exemple, s’il y a un TP sur les sinus, je viens avec des curettes. Le praticien apprend les bons gestes et se pose les bonnes questions. Les apprenants profitent de l’expérience du praticien enseignant, et souvent, ils achètent les mêmes instruments que lui car ils aiment la philosophie de ce formateur et ils ont une démonstration de réussite. Pour les sociétés scientifiques, le soutien matériel que nous apportons est parfois vital car selon les thèmes abordés, l’instrumentation nécessaire est très coûteuse. C’est un partenariat gagnant-gagnant ! »

5 questions à  Dr Marc ARFI, chirurgien-dentiste, co-fondateur de PREVENTIKALI

Pourquoi le cabinet est-il un endroit à risques pour les problèmes de dos ?

Les TMS ou Troubles Musculo-Squelettiques dont le plus connu est la lombalgie représentent plus de 80 % des maladies professionnelles dans la population générale. Chez le chirurgien-dentiste, ces TMS se développent nettement au delà de la moyenne en trouvant dans l’exercice de l’art dentaire un terrain de prédilection à leur développement.
Le risque 0 n’existe pas dans la profession et la très grande majorité des praticiens sont ou seront touchés durant leur exercice, cela à cause de la pluri-causalité du geste, à cause des postures contraignantes mais aussi de postures statiques maintenues et prolongées. Par son développement sournois, le TMS guette le praticien du début de son exercice jusqu’à sa fin et le met en danger permanent. De la simple gêne au handicap voire l’invalidité, il n’y a qu’un pas et une prévention est plus que nécessaire.

Comment prévenir ses risques ?

La première chose à faire sera d’identifier les facteurs de risques au cabinet dentaire. Ces facteurs sont nombreux et souvent intriqués les uns aux autres.
Il faudra soit les éradiquer soit quand cela n’est pas possible en atténuer au maximum les effets.
Il s’agira souvent de repenser son espace de travail sans avoir pour autant à tout changer. Dans la plupart des cas, quelques petites choses suffiront pour améliorer considérablement la situation.
Contrairement aux apparences, la profession de chirurgien-dentiste est un métier très physique et il conviendra de mettre en place un programme adapté d’exercices pendant et en dehors des périodes de travail.

On nous vante l’intérêt de certains sièges opérateurs comme étant réducteurs de ses problèmes. Est-ce le cas ?

Effectivement le choix du siège opérateur est l’un des éléments fondamentaux dans la prévention des troubles musculo-squelettiques et son choix doit être le résultat d’une réflexion bien menée et non pas celui du hasard ou d’une offre commerciale alléchante.
L’ergonomie est l’adaptation du matériel à l’homme et non pas l’inverse. Bien qu’un certain nombre de critères restent incontournables, le choix de ce siège sera donc largement impacté par la morphologie de son utilisateur.

Existe t’il une statistique identifiant, chez les chirurgiens-dentistes, les problèmes de dos systématiques, invalidants… ?

Les statistiques montrent que le chirurgien-dentiste est touché nettement au delà de la moyenne. Bien entendu, la question de terrain peut accélérer et potentialiser le développement de ces TMS, néanmoins, nous voyons des confrères de plus en plus jeunes se plaindrent de leur dos et cela laisse présager des difficultés et problèmes auxquels nous devront faire face de plus en plus tôt.

Le seul moyen efficace de lutter contre la statistique effrayante est la mise en place d’un système de prévention.

La prévention à ce jour ?

Le Groupe PREVENTIKALI propose aujourd’hui le programme FORM2 mis au point conjointement par un chirurgien-dentiste et un ostéopathe et destiné spécifiquement aux chirurgiens-dentistes.
Cette formation qui alterne conférences et ateliers pratiques, déjà réalisée en 2014 sera de nouveau accessible en 2015 dans les villes de Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg et Nantes.

53 rue de la Chaussée d’Antin – 75009 Paris
01 84 16 94 24 – contact@preventikali.fr – www.preventikali.fr

5 questions à Claude PARODI, Hypnoteeth

En quoi consiste l’hypnose dentaire ?

Dans le mot « hypnose », nous retrouvons cet état de conscience si habituel de l’être humain à côté de la conscience attentive, cet état de conscience appelé la rêverie, la réflexion, la créativité chez l’artiste. Là, le chirurgien dentiste va utiliser et provoquer cette modification de conscience chez son patient pour lui donner une capacité de réduire la douleur et l’anxiété inhérentes à beaucoup de soins dentaires.
Lorsque l’on utilise l’hypnose, en pratique dentaire trois aspects sont abordés : l’état hypnotique, les techniques de communication pour amener cet état et la compréhension du fonctionnement du cerveau.

Une discipline ancienne et qui nous revient aujourd’hui . Pourquoi ?

C’est aujourd’hui grâce aux neurosciences et à des chercheurs comme Rainville, Faymonville qui révèlent comment l’hypnose peut modifier le vécu de la douleur dans son intensité et sa résonnance émotionnelle que l’hypnose nous revient. En hypnose, on constate une diminution significative de l’activité des régions corticales impliquées dans la douleur , et une diminution de l’activité du cortex somatosensoriel primaire et de l’activité du cortex cingulaire antérieur et de l’insula (Faymonville, 2002 ; Rainville, 2004).
De même l’Académie Nationale de Médecine, dans son rapport du 5 mars 2013 reconnaît l’hypnose comme thérapie complémentaire à la médecine.

Que diriez-vous à un praticien sceptique ?

Tout praticien qui s’intéresse à la relation soignant/soigné et ses conséquences sur la bonne santé de son patient ne peut qu’être interpellé par cette pratique si vieille et si jeune, et vouloir l’utiliser, pour gérer la douleur, l’analgésie, les phobies, les nausées, la prise en charge des enfants etc. Cela amène évidemment gain de temps et sérénité dans le travail.

La technique est-elle applicable à tous et par tous ?

Tout le monde est hypnotisable, puisque l’hypnose fait appel à un mode de fonctionnement normal de la conscience. Tout praticien est capable de s’approprier l’outil puisqu’il s’agit d’utiliser des techniques.

Comment expliquez-vous le succès actuel des formations à l’hypnose ?

Le soin dentaire catalyse et la douleur et l’anxiété du patient. Et ce dernier est très souvent prêt à répondre aux propositions du praticien de lui donner un confort mental en mobilisant son imagination, pendant que le soin se fait. De fait, Il existe un véritable engouement pour ces techniques. Rien que l’an dernier le nombre de praticiens diplômés a encore doublé dans notre institut.

Y.Halfon , Drs K.Kaiser ,C.Parodi Hypnoteeth

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