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La prothèse implantaire simplifiée

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Le traitement de l’édentement à l’aide de prothèses implantoportées est devenu un exercice quotidien dans de nombreux cabinets dentaires français.

Depuis 30 ans l’évolution du matériel, des matériaux et des protocoles permet aujourd’hui de simplifier ces traitements à condition de remettre en cause les paradigmes de l’implantologie Branemarkienne et le confort de ses habitudes. Dans quel but ? À sécurité et pronostic équivalent, la simplification permet des économies de 3 ordres. Premièrement, l’économie de temps de main-d’oeuvre au cabinet dentaire, tant pour le chirurgien-dentiste que pour les assistantes. Deuxièmement, une économie de main-d’oeuvre et de matériaux au laboratoire de prothèse. Troisièmement, l’emploi de fournitures économiques limite les coûts du traitement.

Les économies ainsi réalisées permettent à prix de vente équivalent d’augmenter la marge bénéficiaire pour le cabinet dentaire ou de répercuter cette baisse sur le prix de vente au patient pour être plus concurrentiel ou encore de répartir ce bénéfice entre le cabinet et le patient : c’est la vision gagnant-gagnant de l’implantologie économique.

Notons, sans que cela soit l’objet de cet article, que des simplifications de l’ensemble de la partie chirurgicale permettent d’envisager dans ce domaine des économies de temps, de main-d’œuvre et de fourniture. À ce sujet voir l’article : « Diminuez vos contraintes opératoires » de Frédérique Lorente dans le Dentoscope N° 136 de juin 2014.

À l’aide d’un exemple clinique, nous proposons de se familiariser avec la prothèse implantaire simplifiée réalisée grâce au système « Champions Implants ». La gamme (R)évolution est tout à fait semblable aux systèmes classiques, avec l’implant qui comporte une connexion conique à 9,5° complétée par un hexagone indexant 6 positions du pilier. Cette connexion est étanche aux bactéries et provoque un blocage de type « Cône Morse ».

Les piliers (R)évolution émergent de l’implant avec un diamètre plus petit que celui-ci et dessine le plateforme switching favorable à la stabilité tissulaire.

Les piliers se déclinent selon plusieurs hauteurs transgingivales (1 mm, 3 mm et 5 mm) et plusieurs angulations (0°, 15°, 22,5 et 30°) pour s’adapter aux différentes situations cliniques avec un minimum de retouches. Le pilier assure la rétention par scellement de la couronne. Il existe dans la gamme un pilier de collage de la superstructure permettant le rattrapage d’axe sur un pilier à deux étages ou le transvissage de la couronne.

Cas Clinique

Remplacement de 26 par une prothèse implantoportée unitaire. L’implant précédent est devenu mobile trois ans après sa mise en fonction. La technique de pose sans lambeau et par condensation osseuse (MIMI) permet la pose d’un implant de 10 mm incliné dans le volume osseux sous sinusien résiduel Radio 1 – 2.

sinusien reduisel

Le Shuttle

L’innovation technique majeure est la présence dans l’implant d’une pièce transgingivale nommée Shuttle (navette, en anglais) livrée montée avec chaque implant. Son rôle est quadruple : porte implant, vis de cicatrisation, support de gingivaclix (conformateur gingival), support de transfert d’empreinte Fig. 1 – 2 – 3 – 4.

le Shuttle fait fonction

Fig. 1 : le Shuttle fait fonction de porte implant. Fig. 2 : le Shuttle fait fonction de vis de cicatrisation.
Fig. 3 : le Shuttle support de gingivaclix. Fig. 4 : le Shuttle support de transfert d’empreinte.

L’empreinte

Le transfert repositionnable à usage unique en résine PEEK se clipse directement dans le Shuttle et reste dans l’empreinte.

Au laboratoire, on y clipse un analogue muni d’un Shuttle. Cette technique est indiqué pour 1à 3 implants, soit la grande majorité des cas. Selon l’espace entre la crête implantée et la dent antagoniste, il faut ajourer le porte empreinte (peu de hauteur) Fig. 5 ou en cas de hauteur suffisante, il est possible d’envisager une empreinte de type « mordu » Fig. 6.

Bénéfice avec le Shuttle

Bénéfice : avec le Shuttle, lors de la réalisation de la séance d’empreinte, pas de démontage de la vis de cicatrisation, pas de vissage du transfert dans l’implant ni de contrôle de son positionnement par radio, pas de revissage de la vis de cicatrisation. Cette séance exclusivement supra gingivale n’entraine aucun désagrément pour le patient. D’autre part il n’y a pas de contamination de la connectique implantaire. Ces transferts permettent une grande souplesse des techniques d’empreintes, pour un coût modique, avec une précision excellente même si les axes implantaires sont divergents.

Au laboratoire

Dans les cas simples sans enjeu esthétique fort, il est possible de réaliser des modèles de travail sans fausse gencive. L’étendue de la gamme des piliers permet de s’adapter à de nombreux cas sans modifications Fig. 7 – 8 – 9.

Dans ce cas, l’empreinte est scannée, la construction de la dent se fait virtuellement Fig. 10 – 11 et elle est usinée en zircone préfrittée Fig. 12. La dent est teintée dans la masse puis a lieu le frittage et le maquillage Fig. 13 – 14.

construction virtuelle de la dent.

Fig. 7 : l’analogue clipsé dans le transfert retenu dans l’empreinte. Fig. 8 : le modèle de travail sans fausse gencive. Fig. 9 : le choix du pilier selon deux critères : la hauteur transgingivale et l’angulation. Ici respectivement 3 mm et 15°. Fig. 10 : l’image du modèle scanné. Fig. 11 : la construction virtuelle de la dent. Fig. 13 : la dent en zircone préfrittée. Fig. 14 : la dent après cuisson et maquillage.

Bénéfice : pour le laboratoire, réaliser un modèle sans fausse gencive, avec des retouches du pilier a minima, sans clé de repositionnement représente une économie de main-d’oeuvre. La fabrication de l’élément prothétique en CFAO permet une économie de l’ordre de 30 % par rapport à la construction en céramo-métallique avec un résultat esthétique acceptable pour les secteurs postérieurs. Le prix des pièces prothétique, piliers, analogue, vis, Shuttle, varie de 2 à 10 fois moins cher que dans les systèmes classiques.

Le scellement

Au cabinet, les étapes sont : dépose du Gingivaclix, dévissage de la vis du Shuttle qui servira pour la pose du pilier, dépose du Shuttle avec l’outil dédié Fig. 16, mise en place du pilier dans la position repérée par une marque vestibulaire au laboratoire Fig. 17, serrage manuel puis avec la clé dynamométrique à 30 N/cm du pilier, vérification de l’adaptation de la couronne, contrôle des points de contacts, vérification de l’occlusion, obturation du puits de vis au ciment temporaire, scellement de la couronne et élimination du ciment Fig. 18.

vue palatine de la prothèse

Fig. 15 : la dépose du Shuttle n’intervient que le jour de la pose de la prothèse. Fig. 16 : le repère vestibulaire permet de trouver facilement la position indexée du pilier. Fig. 17 : vue palatine de la prothèse le jour du scellement. La limite pilier/dent dans cette zone est volontairement supra gingivale. Fig. 18 : lors du contrôle 8 mois après le scellement de la prothèse.

Conclusion

Cette technique de restauration prothétique simplifiée permet de proposer dans les cas simples des traitements économiques. Pour les patients, cela représente au moins 25 % de réduction par rapport aux prix pratiqués dans le cadre des cabinets dentaires classiques, favorisant l’acceptation des devis et plus de patients ont ainsi accès à la prothèse sur implant.

Remerciements

Au laboratoire Cérazur, à Tours pour la qualité des travaux fournis et son engagement dans la démarche d’amélioration continue.

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A propos de l'auteur

Dr. Jérôme UNGER

Omnipraticien

Un commentaire

  1. Bonjour,

    Avec un tel profil d’émergence, ne craignez vous pas des complications à moyen terme?
    Pourquoi avoir choisi un implant aussi étroit pour une molaire?
    Le niveau osseux sur la dernière radio vient du fait d’une perte osseuse après implantation ou d’un mauvais enfouissement ?

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