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Chirurgiens-dentistes : les 5 lois d’une installation réussie

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Très peu d’heures durant le cursus universitaire sont consacrées à l’installation du chirurgien-dentiste.  Et, il est très difficile voire impossible de trouver des formations continues qui traitent ce sujet. D’où l’intérêt de « lister » les points clés à contrôler avant toute installation.

Quelle différence existe-t-il entre un praticien qui s’épanouit toujours dans son travail après 20 ans (ou plus) de vie professionnelle et celui qui compte les jours le séparant de la retraite ? La réponse tient en peu de mots : il s’agit, dès le départ, de faire le bon choix de sa vie professionnelle. Souvent, l’installation se fait un peu par hasard à l’occasion d’une collaboration, d’un remplacement ou encore d’un départ à la retraite.

Aucune analyse objective préalable, ni aucun comparatif chiffré n’est réalisé. Le risque est alors grand d’aboutir rapidement à une frustration qui vient du décalage entre l’exercice que l’on aimerait avoir et la réalité quotidienne.

C’est pourquoi, la première (et la plus importante) des lois à respecter pour réussir sa vie professionnelle est de clarifier le type de vie que l’on veut vivre.

LOI 1

Choisissez votre vie !

Question curieuse mais en fait cruciale. Ce choix repose sur deux concepts fondamentaux :

La pro-activité : Ce concept repose sur la prise en main de sa vie par l’anticipation. Deux attitudes sont possibles dans la vie : soit on réagit aux événements (c’est la plupart du temps trop tard), soit on anticipe leur venue (c’est la pro-activité). La pro-activité appliquée à l’installation consiste à analyser avec soin tous les paramètres susceptibles d’assurer le succès de votre cabinet plutôt que de s’installer intuitivement.

L’effet Pygmalion : « Il arrive ce que l’on croit. » Il est important de croire que vous avez la capacité de créer le cabinet de vos rêves. Avant toute réussite, il y a, en effet, toujours un rêve. Alors, n’hésitez pas à noter par écrit votre cabinet idéal, et à vous donner les moyens de votre ambition.

LOI 2

Choisissez le bon cabinet

Quel type de cabinet et quel type d’exercice souhaitez-vous avoir ? Omnipratique ? Orienté vers la parodontologie, l’implantologie, voire l’endodontie ? Totalement spécialisé ? En groupe, en solo ? En libéral ou au sein d’une mutuelle ? En ville ou à la campagne ? Les choix possibles sont extrêmement nombreux. Votre cabinet doit réellement vous correspondre. Il est très difficile a posteriori de modifier les habitudes données au départ.

II en va de même pour la conception architecturale des locaux. N’oubliez pas que le cabinet est l’endroit où vous passerez la plus grande partie des 25 années à venir.

Créer, s’associer ou racheter un cabinet ? Il est très difficile de répondre tant les facteurs individuels sont nombreux. Nous nous contenterons ici de quelques remarques de bon sens :

  • Les praticiens qui souhaitent créer doivent investir plus de temps et de réflexion que les autres. Ils doivent établir une solide stratégie et un plan prévisionnel détaillé pour la première année. En effet, celle-ci est une période critique concernant la trésorerie. Il est crucial de connaître précisément son niveau de vie personnel.
  • L’association semble être l’option qui présente le moins de risques financiers. Toutefois, les risques de désaccords existent. Il est recommandé d’être prêt à faire des concessions. Idéalement, nous recommandons une période de collaboration préalable d’une durée de 12 à 18 mois.
  • Enfin, le rachat de cabinet est aujourd’hui une option intéressante en raison de la démographie professionnelle, les cabinets à vendre sont plus nombreux que les acheteurs. Cependant, les patientèles de ce type de cabinet sont généralement vieillissantes et très attachées à leur praticien. Il est prudent de prévoir une perte probable d’approximativement 30 % de patients lors du rachat de ce type de cabinet.

LOI 3

Choisissez bien vos partenaires

Le banquier :

Faites des comparaisons et n’hésitez pas à mettre les banques en concurrence (sauf si vous connaissez déjà de longue date votre banquier et que vous avez une totale confiance et même dans ce cas…).

L’avocat :

N’hésitez pas pour tous les aspects juridiques concernant la création de votre cabinet, à faire appel à un spécialiste. Considérez leurs honoraires comme un investissement utile pour éviter plus tard certains problèmes délicats.

L’expert comptable :

C’est la personne la plus adaptée pour vous guider dans le choix de vos financements (crédit ou leasing, achat ou location, etc.).

L’architecte :

Là aussi, il est plus utile de raisonner en investissement qu’en dépenses. En effet, un architecte spécialisé, vous fera prendre de nombreux raccourcis, vous épargnera de nombreuses erreurs et du stress.

Le distributeur de matériel :

Son rôle est fondamental lors de l’installation, mais aussi tout au long de votre carrière. « Dois-je travailler avec un ou plusieurs dépôts dentaires ? Est-il intéressant de travailler avec des maisons de vente par correspondance ? » La réponse est très délicate. Elle ne peut être que personnelle et dépendra directement des relations que vous aurez avec ce partenaire. Sachez que l’intérêt pour vous, réside dans le fait que vous deveniez un client fidèle pour bénéficier de conditions financières attractives.

Le prothésiste :

Le choix d’un prothésiste est souvent sous estimé. Aussi, la première chose à faire est de décider avec quel laboratoire travailler. Prenez contact et visitez en plusieurs au préalable. Cela vous permettra de connaître les méthodes de travail de chacun. Les laboratoires dentaires sont parfois spécialisés (soit en prothèse fixée, soit en prothèse mobile). Résistez à la tentation de la facilité en acceptant de mettre en bouche des prothèses approximatives. Les mauvais compromis deviennent vite une habitude désastreuse.

Le consultant en organisation :

A ce stade, faire appel à un professionnel de l’organisation peut vous faire gagner de précieuses années de tâtonnement. Un accompagnement par un professionnel expérimenté durant cette phase de doutes et d’interrogations est de nature à vous rassurer dans vos choix.

En revanche, il est crucial de s’entourer d’un consultant ayant les mêmes valeurs et la même conception de la pratique dentaire que vous.

LOI 4

Choisissez avec soin votre personnel

Faut-il démarrer seul ou avec une assistance ? En cas de reprise d’un cabinet, il est recommandé de conserver l’assistante qui connaît bien les patients et les habitudes du cabinet. Mais que doit-il en être si le praticien précédent exerçait seul ou dans le cas d’une création ?

Beaucoup de praticiens démarrent seul leur exercice professionnel. Il ne peut s’agir là que d’une situation transitoire. Dès que le volume de patients devient suffisant, l’assistante apportera une aide considérable dans le développement du cabinet.

LOI 5

Développez un potentiel de patients motivés

Un ouvrage entier serait nécessaire pour développer ce point. Voici toutefois des points-clés qui peuvent vous aider à augmenter radicalement le volume de patients.

Dans la phase de démarrage, il est important que les patients sachent que vous êtes présent. Faites donc savoir autour de vous que vous êtes prêt à recevoir les urgences.

Etudiez soigneusement vos heures d’ouverture pour toucher notamment des personnes qui travaillent et qui manquent de temps pour aller chez le dentiste.

Par ailleurs, il faut savoir qu’il n’y a que deux facteurs majeurs qui interviennent dans le choix d’un praticien pour les patients : l’emplacement et la réputation. Cette deuxième notion est la plus décisive. La réputation semble être générale et subjective. Elle concerne pourtant, de façon tacite, le comportement, le style, l’apparence et les manières du praticien (et de son équipe). En réalité, la vraie question est : « Est-il quelqu’un d’attentionné ? »

Cette question est révélatrice des peurs du patient. Chaque patient souhaite des traitements dentaires de qualité de la part de quelqu’un d’attentionné. L’attention est une chose hautement perçue par les patients. C’est d’elle dont dépendra votre réputation et le bouche à oreille sur votre cabinet.

Cet article n’a pas la prétention d’aborder de façon détaillée les différents aspects d’une installation. Certains aspects (conception architecturale, ergonomie, aspects cliniques, etc.) ont d’ailleurs, volontairement, été passés sous silence. Cependant, les règles et les points-clés fondamentaux décrits, si vous les respectez bien, vous éviteront de nombreuses erreurs ayant des conséquences durant de longues années. Il ne vous reste plus qu’à vous armer de courage et à retrousser les manches !

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A propos de l'auteur

Dr. Edmond BINHAS

Fondateur de la Binhas Global Dental School


Adresse : 183 Avenue Charles de Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine, France

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