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Du l’inlay-core couronne au bio-mimétique du Cerec au prothésiste dans le cabinet

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Présentez-vous ? Quel est votre parcours ?

Je suis chirurgien-dentiste, installé dans la Tarn et Garonne. J’ai passé ma thèse d’exercice en 2008, puis après trois ans de collaboration, j’ai repris un cabinet sur Moissac avec mon épouse Virginie.

A la sortie de la faculté et lors de mes collaborations, je n’avais pas accès au numérique, c’était un sujet abstrait pour moi. Très rapidement après mon installation, le jeune praticien que j’étais avait des difficultés à être reproductible en prothèse fixée. Cela a été pour moi une période de grosse remise en question. Avec Virginie, nous avons eu les mêmes problèmes. Je côtoyais des utilisateurs Cerec® (fig. 1) qui m’ont convaincu de franchir le pas.

Figure 1 : usineuse système CEREC

Quelle est votre activité ? Quelles relations entretenez-vous avec le numérique ?

J’ai une activité d’omnipratique et d’implantologie. Depuis plusieurs années, j’ai fortement orienté mon activité vers le minima invasif et le bio-mimétique. Pendant toutes ces années, j’ai pu manipuler plusieurs systèmes de prise d’empreinte optique, d’usinage et d’impression 3D, je vais y revenir.

Qu’est-ce qui vous a fait franchir le cap du numérique et particulièrement de l’empreinte optique? Comment avez-vous choisi votre système ? Comment l’utilisez-vous ?

J’ai la chance d’être soutenu en permanence par Virginie pour les investissements. Force d’être deux, comme je vous le relatais précédemment, j’ai sauté le cap du numérique car je n’étais pas satisfait des résultats que j’obtenais en prothèse fixée. Je rejetais la faute sur les laboratoires et les discussions avec mes amis utilisateurs du Cerec® m’ont conforté dans l’idée que l’acquisition d’un tel système serait la solution miracle à tous mes problèmes.

Dès les premiers jours, en voyant sur l’écran en taille XXL l’allure des préparations que j’envoyais au laboratoire, j’ai compris que le problème venait de moi. Pour la première fois, je voyais et comprenais ce qui n’allait pas. Cela a été extrêmement formateur, j’ai modifié fortement ma pratique pour améliorer les préparations, comprendre les matériaux et leurs spécificités pour mieux les choisir alors qu’avant je laissais le prothésiste choisir pour moi.

S’en est suivie une période de plénitude ou je pensais mes problèmes réglés. C’est alors que de nombreux problèmes sont survenus : fractures de couronnes et d’inlays, descellements. La lune de miel était passée et le ciel s’assombrissait de nouveau. Un nouveau déclic fut celui du congrès imagina dental qui se tenait à Monaco en 2016. J’ai rencontré David Gerdolle (fig. 2), praticien installé en suisse. Une phrase m’a marqué :

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Figure 2 : Dr David Gerdolle

« Etre étanche c’est comme être enceinte, on l’est ou on ne l’est pas ». Je me suis donc formé à la dentisterie biomimétique pour améliorer la pérennité de mes restaurations. S’en est suivie une période de plénitude de courte durée car les prothèses produites étaient maintenant bien collées, pérennes, mais avec des morphologies peu flatteuses, globuleuses, des sillons pas suffisamment marqués. C’était l’anatomie générée par le système Cerec qui ne me convenait pas car trop éloigné de la qualité de ce qui est produit en laboratoire. En parallèle, j’avais atteint les limites techniques de ce que la caméra de prise d’empreinte Omnicam permettait.

J’ai donc commencé à étudier le marché. La bibliographie et les retours des praticiens m’ont naturellement fait me pencher vers les systèmes 3Shape Trios et notamment la caméra Trios 4 Move (fig. 3). Cela a été une révolution, car la qualité de prise d’empreinte est devenue excellente. J’envoyais les empreintes au laboratoire et enfin, j’avais des ajustements et des morphologies en adéquation avec mes attentes.

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Figure 3 : caméra 3Shape TRIOS 4 Move

En parallèle, j’ai fait l’acquisition d’une usineuse de laboratoire, la VHF Z4 (fig. 4) qui me permet d’usiner sur place des éléments d’une grande qualité. Je délègue la modélisation des pièces prothétiques et avec Virginie, nous avons fait le choix d’intégrer un prothésiste à nos côtés.

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Figure 4 : usineuse VHF Z4

Ce nouvel outil a t-il modifié votre relation avec le laboratoire de prothèse ?

Énormément ! Je pense que c’est la clé. L’empreinte optique m’a ouvert les yeux sur les insuffisances des

« L’impression 3D est aussi un outil que nous utilisons au quotidien, car elle aide à developper la créativité, qui est l’essence même de notre métier »

préparations et des travaux que j’envoyais au laboratoire. la remise en question est permanente et aujourd’hui, j’échange chaque jour avec mon laboratoire Argoat prothèse dentaire, par le biais de captures d’écran ou de sessions TeamViewer html exocad.

Avez-vous d’autres composants dans votre chaine numérique ? Si oui lesquels ?

Tout à fait. Au début, nous avions un CBCT petit champ de chez Planmeca. Nous avons évolué sur un CBCT 8×8 (fig. 5), ce qui nous a permis de fusionner les données radiographiques et les numérisation intra-orales pour systématiser la chirurgie guidée.

 

fig-5Figure 6 : imprimante FormLabs Form3B

Lorsque nous sommes sortis du système Sirona pour l’implantologie, le plus grand gain a été l’acquisition du logiciel 3Shape Implant Studio. C’est un outil très puissant mais extrêmement simple qui nous a permis de rationaliser nos cas et de booster notre productivité. Pour la première fois, nous avons à faire à un logiciel qui nous aide alors que jusqu’ici c’était l’inverse, nous devions aider le logiciel pour obtenir le résultat escompté.

L’impression 3D est aussi un outil que nous utilisons au quotidien, car elle aide à développer la créativité, qui est l’essence même de notre métier, notamment pour l’impression de wax-up, de modèles d’étude et de guides en tous genres. J’apprécie la simplicité d’utilisation des imprimantes Formlabs. Nous avions la Form2 et aujourd’hui nous sommes passés sur la Form 3B (fig. 6).

fig-6

Figure 6 : imprimante FormLabs Form3B

Imaginez-vous votre exercice sans cet outil ?

Non ! C’est essentiel pour moi, je ne conçois plus mon exercice sans et je trouve que le binôme dentiste/ prothésiste n’a jamais été aussi proche que depuis que ces technologies font partie de nos vies.

Encore une fois, avec Virginie, nous n’avons pas mis longtemps pour nous décider à ajouter les données de mouvement de la mâchoire avec le ModJaw (fig. 7 et 7b) ainsi que les données faciales avec le Bellus 3D. Ce sont des données qui sont à mon avis essentielles à communiquer au laboratoire. Je me rends compte avec le recul que je demandais beaucoup trop au laboratoire sans en donner assez et le numérique selon moi comble ce gap.
Propos recueillis par le Dr Thibaud CASAS

fig-7

Figure 7 et 7b: dispositif ModJaw®

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A propos de l'auteur

Dr. Emmanuel CHATILLON

Chirurgien - Dentiste DCES Biologie de la bouche
Exercice privé à Moissac (82)

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