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Première installation : une aventure maîtrisée

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L’aménagement du cabinet de chirurgien-dentiste est, au-delà d’une solution technique et organisationnelle, l’expression matérielle de l’éthique dans laquelle le dentiste conçoit la pratique de son métier. Au-delà de sa fonctionnalité, il est indispensable que la mise en œuvre spatiale du cabinet soit le fruit de choix réfléchis et rigoureux faisant la synthèse d’une multiplicité de paramètres techniques, esthétiques, psychologiques. Cet article vise à vous orienter sur les critères architecturaux à considérer lors de votre première installation. Il s’agit de donner ici aux jeunes dentistes quelques clés de réflexion sur des sujets tels que l’ergonomie, le choix des mobiliers et matériaux, la maitrise des ambiances, l’accessibilité ou le contrôle de l’air dans un cabinet dentaire. Nous vous proposons également d’aborder brièvement les circonstances de votre collaboration avec un architecte qui sera un interprète précieux de votre Idée vers sa matérialisation.

ACCESSIBILITÉ

Depuis la rue jusqu’à la salle opératoire, ne négligez aucune étape du parcours du patient qui doit s’orienter facilement grâce à la signalisation et éviter tout accrochage avec le voisinage (ce qui peut être un problème récurrent pénible). Conformément à la loi, le cabinet doit être soumis aux réglementations des personnes à mobilité réduites. Les passages de portes de 90 cm, les hauteurs de poignets, les installations sanitaires doivent être dimensionnées en conséquence, afin que tout un chacun puisse accéder à l’ensemble des services du cabinet. Aussi, les locaux doivent répondre scrupuleusement aux règles de sécurité incendie en respectant par exemple les largeurs des dégagements et couloirs, la signalisation des sorties et affichage des moyens de secours.

ERGONOMIE

Dans un cabinet dentaire, les espaces sont structurés par des machineries très spécifiques, mises en œuvre par des entreprises expertes. Mais l’agencement de ces machines entre elles, leur positionnement dans la pièce, reste à définir.

D’un point de vue global, soyez attentifs à faire communiquer les différentes salles du cabinet en étudiant et en économisant les trajets qu’auront à effectuer quotidiennement les patients d’une part, et les personne travaillant dans le cabinet d’autre part (au minimum le secrétaire, l’assistant dentaire, et le dentiste). Il est impératif de privilégier les trajets fluides, sans obstacles, (par exemple proximité WC et salle d’attente) en prenant en compte les nécessités des patients à mobilité réduite.

Du point de vue des tâches pratiquées, prenez garde à préserver la santé du dos et des yeux des professionnels. Pour cela, il est important de bien penser les distances et les angles qui serons confortables pour votre pratique ; réfléchissez à la position des sources de lumière, ainsi qu’aux gestes que vous effectuerez à répétition pour la prise en mains des différents outils.

Le point névralgique de la question de l’ergonomie dans le cabinet, sera le positionnement du fauteuil dans la salle opératoire en fonction des données morphologiques – dimensions, orientation,…- de celle-ci.

MOBILIER, MATÉRIAUX

Technique versus esthétique, le mobilier et les matériaux mis en œuvre dans un cabinet dentaire ont la lourde tâche de faire coexister des caractéristiques parfois contradictoires.

Concernant-les-arts-graphiques

D’une part, asepsie et antisepsie étant des mots d’ordre élémentaires pour un cabinet médical, la propreté et l’hygiène doivent être mises en évidence par des matériaux lisses et clairs faciles à nettoyer, permettant d’apercevoir rapidement les zones de salissure. Ainsi les surfaces rugueuses et les joints sont à éviter au maximum sur les surfaces exposées, car ils favorisent l’emprisonnement et la multiplication des germes. Faïences, peintures hydrofuge, résines de synthèse sont les matériaux favorables pour les revêtements et plans de travail des cabinets médicaux. En particulier, les résines de synthèse moulées, telles que le Corian, sont très utiles pour le mobilier nécessitant un nettoyage fréquent comme par exemple les lavabos (à pédale ou à détection de présence pour éviter le contact avec les mains).

D’autre part, il est essentiel d’étudier les caractéristiques acoustiques des matériaux de revêtement utilisés. Attention, les surfaces lisses préconisées pour le nettoyage sont aussi des surfaces réfléchissantes pour le son. Optez pour des portes isophoniques limitant la propagation des conversations ou des sons de machines et de mugissements vers la salle d’attente.

Choisissez des tiroirs aux glissements fluides sans clic et clac récurrents et assourdissants. Les matériaux de revêtement du sol, s’ils doivent être facilement nettoyables ne doivent pas pour autant être glissant ni amplifier les bruits de talon des femmes coquettes. Choisissez des sols antidérapants, par exemples des sols vinyle alliant résistance, facilité de nettoyage et absorption sonore.

Par ailleurs, le point déterminant de l’architecture d’un cabinet dentaire est sa capacité à apaiser l’angoisse ontologique des patients. Le choix des couleurs de revêtements et des formes de mobilier joueront pour cela un rôle important, notamment dans l’espace clé de la salle d’attente, des toilettes, ou du secrétariat.

Adoucissez les formes en évitant les angles aigus et les effets d’encombrement ou de désordre. Ne lésinez pas sur la qualité et le confort des fauteuils de la salle d’attente, où les matériaux plus domestiques tels que le bois et les tissus pourront aussi faire partie des possibilités. Pour l’ensemble du cabinet, soyez attentif à ce qui sera visible par le patient et ce qui pourra n’être visible que par les professionnels.

Concernant les arts graphiques : peintures, sculptures etc.., sans s’imposer agressivement au patient, une proposition graphique in situ peut donner un ton singulier à votre cabinet. L’œuvre originale d’un artiste-graphiste apportera un atout de singularité à l’ensemble de vos locaux, au-delà des solutions certes sûres et apaisantes de l’accrochage traditionnel de tableaux abstraits ou paysagers sur les murs.

Il s’agit d’épargner la fatigue du praticien puisque sa sollicitation visuelle est un facteur majeur de son travail.

LUMIÈRE ET COULEURS

 

La maîtrise des ambiances, est un élément clé servant le confort visuel et psychologique des praticiens et des patients. Pour cela, il faut faire un choix réfléchi sur les couleurs des matériaux ainsi que sur les 3 paramètres complémentaires de l’éclairage : les intensités des sources lumineuses, leur orientation et leur valeur chromatique.

D’une part, il s’agit d’épargner la fatigue du praticien puisque sa sollicitation visuelle est un facteur majeur de son travail. En particulier la lampe du champ opératoire, émettant une lumière froide de forte intensité risque de contraster avec la lumière ambiante de la salle environnante et ainsi provoquer des phénomènes d’aveuglement chez le praticien. Pour éviter les différences d’éclairage trop importantes et les gymnastiques répétées et fatigantes de la pupille et de la rétine, il convient d’équilibrer les intensités des zones d’éclairement, ainsi que les valeurs chromatiques présentes dans un même champ de vision. Le problème des contrastes lumineux dans une zone donnée s’applique également pour toutes les tâches nécessitant de regarder des écrans informatiques.

Les transitions lumineuses d’une salle à l’autre, par exemple le passage de la salle opératoire à la salle de radiographie, sont aussi à étudier dans une logique de progression lumineuse douce.

D’autre part, il s’agit d’apaiser le patient en évitant tout élément qui pourrait l’agresser visuellement. Évitez toute couleur vive telle que le rouge, ou les bleus et verts trop saturés. Il est préférable de rechercher des couleurs pastelles apaisantes telles que le vert ou les ocres. Si les couleurs sombres sont à proscrire, évitez l’aseptisation excessive par le blanc neutre qui peut être facteur d’angoisse.

Conformément aux règles de la perception, privilégiez les couleurs chaudes pour les parties basses sols et murs (bruns, orangés pastel) et les couleurs plus froides pour les plafonds (blancs cassés, bleutés).

Par ailleurs, par soucis d’économie d’énergie et pour un meilleur contrôle des températures du cabinet, l’utilisation de lampes à faible consommation est fortement recommandée. Aussi, si vous avez la chance d’accéder à des sources de lumière naturelle, exploitez au mieux cette opportunité, puisqu’il n’est pas de meilleure lumière pour l’œil humain – ainsi que pour son âme – que celle du soleil.

CHAUFFAGE-VENTILATION-CLIMATISATION

La qualité du système CVC (Chauffage, Ventilation, Climatisation) doit être irréprochable dans un cabinet dentaire, puisque il en va d’une incidence directe sur la santé des patients et du personnel.

La propreté de l’air doit ainsi être maitrisée par un système équilibré régulant la pression, l’humidité et la température de l’air. Des bureaux d’études spécialisés feront pour vous les calculs de dimensionnement des gaines d’aération et de climatisation. En complément du système CVC, une bonne isolation thermique vous permettra de limiter les déperditions d’énergie et de faire des économies sur vos dépenses mensuelles.

S’ENTOURER DES BONS PROFESSIONNELS

Au vu des divers aspects évoqués dans cet article, la tâche est bien complexe pour un jeune dentiste qui veut s’installer à son compte. Il doit pourtant considérer cette étape déterminante et s’entourer de personnes compétentes pour l’accompagner. A partir d’une multiplicité de paramètres, de contraintes techniques et financière l’enjeu est bien sûr de vous permettre de réaliser vos envies dans les meilleures conditions.

Le rôle de l’Architecte est de vous accompagner dès votre choix du lieu où vous exercerez jusqu’à votre installation. Pour cela, il prend d’abord connaissance de votre programme, votre budget, vos intentions. A partir de ces présupposés, il propose un projet qu’il représente par le moyen de plans, dessins en perspective, maquettes et notes.

Puis, sur la base de ce projet, il consulte des entreprises spécialisée (et qu’il aura choisi fiables au niveau des assurances et des qualifications) mises en concurrence, qui chiffreront leur possible prestation.

Après comparaison et vérification des différents devis proposé, l’architecte sera apte à vous conseiller sur les meilleures prestations et coordonnera le suivi du chantier de réalisation tout en régulant les avancées budgétaires.

Enfin, l’architecte assure la bonne finition des installations et vous remet les plans de récolement correspondant à vos locaux finalisés.

GARANTIES

Une fois votre chantier achevé, vous serez assurés par une « garantie de parfait achèvement » qui mettra l’entreprise dans l’obligation de réparer les éventuels malfaçons (travaux mal réalisés) ou de travaux non exécutés selon la commande de l’Architecte dans l’année qui suit l’achèvement du chantier. Puis, les 10 années suivantes seront couvertes par une garantie décennale dommage-ouvrage (pour 10 ans) qui vous assurera en cas de sinistres durant cette période.

CONCLUSION

Il y a autant d’organisations spatiales possibles que de dentistes qui exercent, sans parler des aléas des sites choisis et des contraintes budgétaires. La conception méticuleuse de votre cabinet incluant et reliant fonctionnalité, esthétique et confort sont un passage obligé pour la réussite de votre activité. Nous développerons les sujets abordés ici dans de futurs articles, en espérant réussir à vous guider autant que possible dans votre nouvelle aventure que nous vous souhaitons enrichissante.

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A propos de l'auteur

Nehama COHEN-AZOULAY

Architecte HMONP


Téléphone : 06 32 26 75 23

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