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La prothèse numérique au laboratoire

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Aujourd’hui, il n’est plus possible de douter de la nécessité pour les laboratoires d’acquérir par le biais de l’investissement un certain nombre d’outils nécessaires à la communication et à la fabrication, comme gages de performance. Il serait illusoire de penser, sauf à ce que le chef d’entreprise soit proche d’une fin de carrière, que les seuls moyens de fabrication conventionnels d’antan puissent parvenir à placer un laboratoire dans la course à une relative compétitivité.

En ce sens, la dernière décennie a apporté au monde dentaire une multitude de développements donnant accès à des nouveaux domaines de compétences, à de nouvelles voies, à de nouveaux matériaux, alliant qualité, biocompatibilité, résistance mécanique et propriétés optiques au service de l’esthétique. Le retour en arrière n’est aucunement envisageable au regard des avancées technologiques effrénées qui à la fois peuvent faire peur, par la rapidité avec laquelle ils peuvent devenir performants comme obsolètes mais qui en même temps nous propulsent dans un monde cyber dentaire, numérique, palpitant et ouvrant des horizons infinis.

Un investissement d’excellence

La question est comment faut-il gérer l’investissement, comment faut-il organiser l’entreprise, en bref comment faut-il gérer tout cela en fonction de ses propres priorités ?!

Notre laboratoire, très orienté sur une esthétique personnalisée, se devait d’acquérir les outils nécessaires pour gagner en temps et en efficacité. Il a porté son choix sur la délocalisation d’une partie de sa production en utilisant la fiabilité industrielle dans les techniques avancées sans alliage (technologie de frittage des poudres céramiques – oxyde d’aluminium et oxyde de zirconium) en restant toutefois autonome dans toute la partie conceptuelle grâce à l’acquisition de scanners.

Un regard sur les dix dernières années de partenariat avec Nobel Biocare, aventure qui a commencé en nous équipant de leur système Procera (1er scanner à palpation modèle 40), et je reste aujourd’hui convaincu que les prothésistes dentaires peuvent allier nouvelles technologies aux techniques artisanales tant le concept présente de nombreux avantages.

Quand on a les mêmes objectifs et les mêmes valeurs, décider d’une collaboration avec un fournisseur de système de CFAO en solutions dentaires, qui plus est l’un des pionnier et leader actuel mondial des solutions dentaires esthétiques et innovantes, ne fait nul doute. C’est pour cela que nous avons choisi d’investir dans le système CFAO de Nobel Biocare, avec aujourd’hui son évolution : Nobel ProceraTM. Il est aujourd’hui temps d’en dresser un bilan en commençant par vous expliquer la manière dont cela s’est traduit dans notre organisation.

Differente-phases-d-usinage

Fig. 1 : Différentes phases d’usinage. Zircone pré-frittée Procera®. Fig. 4 : Scannage d’un PIB 4 dents.

Préparer son labo : s’organiser et se former

Comme tout partenariat, cela implique des efforts mutuels dès le départ et la mise en place de relations de travail professionnelles solides et pérennes :

  • Formation du personnel dédiée au scannage : les logiciels de scannage sont particulièrement conviviaux et intuitifs (quelques heures de formation ont suffit), le logiciel ProceraTM respecte les étapes labo d’un prothésiste dentaire qui sont retranscrites dans le logiciel pour faciliter sa prise en main.
  • Investissement dans un équipement informatique de haute technologie dédié et mutualisation de l’investissement ;
  • Intégration des procédures du concepteur dans nos propres circuits de fabrication, utilisation de l’intranet (système fermé) pour suivre les commandes ;
  • Une mise à disposition de supports d’information sur les produits et les solutions via leur site intranet ;
  • Une communication pro active qui nous permet d’échanger sur certains cas et de repousser encore plus loin les limites de notre métier ;
  • Une hotline technique réactive et un service client qui a beaucoup progressé ;
  • Une prise en compte de nos besoins labo par le fournisseur ;

Ceci implique, en d’autres termes, qu’en tant que laboratoire utilisateur de système, nous avons repensé notre organisation de travail, en vue bien sûr de l’améliorer et de gagner en compétitivité. De même, en tant que fournisseur de solution globale CFAO, Nobel Biocare a su s’adapter à une entreprise artisanale comme la nôtre et répondre à nos besoins de façon relativement flexible.

En outre, l’intégration de la CFAO dans nos circuits de fabrication s’est imbriquée naturellement et avec beaucoup de bon sens. Autrefois, un prothésiste consacrait son temps effectif à la réalisation de ces étapes manuelles conventionnelles alors qu’aujourd’hui, il peut le faire virtuellement au travers d’un système qui lui offre de nouvelles possibilités d’améliorer son travail et de l’envisager différemment.

Au fil des années, nous avons vu ce poste grandir et prendre de l’ampleur dans le circuit et aujourd’hui, il est évident qu’il est un maillon indispensable dans notre travail.

Maquette-bridge-transvissé

Fig. 5 : Maquette bridge transvissé ZI prête pour scannage. Fig. 6 : Visualisation 3D. Fig. 7 : Réception de l’armature ZI. Fig. 8 : Détail des premières colorations céramiques.

Ensuite, une fois les fichiers scans envoyés aux sites de production de Nobel Biocare, il faut compter en général un délai de deux jours pour réceptionner le travail.

La gestion et la planification de la production y est centralisée, ce qui leur permet de garantir des délais constants pour chaque type de travail.

Stratification-personnalisee

Fig. 9 : Stratification personnalisée avant cuisson. Fig. 10 : Le soin apporté à la finition du travail contribue largement à la qualité de l’intégration clinique. Fig. 11 : Détail des textures céramiques. Fig. 12 : Le bridge in situ. Cas clinique du Dr B. TOUATI (Paris).

Etant donné que le système de partage de l’information est complètement fermé, seuls les utilisateurs du système et Nobel Biocare ont accès aux fichiers de scannage, permettant au laboratoire de suivre en temps réel l’état de sa commande : qu’elle soit en cours de fabrication ou de livraison, le système propose une traçabilité totale de chacune des fabrications.

Ce qui représente un confort certain et non négligeable, notamment quand un praticien nous questionne concernant des délais de livraison, nous sommes en mesure de lui répondre de la manière la plus efficace.

Ainsi, dans notre quotidien, nous n’avons pas à nous soucier de vouloir trop anticiper sur les délais. Il nous suffit juste de connaître la date de livraison pour organiser notre propre fabrication post CFAO.

Bien sûr cette organisation ne s’est pas faite seule, il a fallu remodeler le processus en fonction des compétences présentes et des compétences apportées par le système en prenant soin de maintenir le niveau de standards originaux. D’où l’intérêt de tester pendant une période pertinente et de se donner de la latitude pour réajuster les processus si besoin.

Comme nous l’évoquons assez souvent, il ne faut surtout pas subir ces innovations technologiques mais plutôt les considérer comme une opportunité de repenser tout ou partie de notre schéma d’exécution.

Cela ne doit pas effrayer les prothésistes, car depuis cette collaboration qui s’est mise en place en bonne intelligence, accéder à ces technologies nous ont permis de progresser dans notre métier et de produire des prothèses encore plus qualitatives, plus esthétiques et biocompatibles, et surtout de mieux planifier l’élaboration d’un cosmétique très personnalisé en s’appuyant sur une communication très appuyée en matière de photographie numérique.

À cela s’ajoute des avantages indéniables qui ont renforcé la compétitivité de notre laboratoire : gain de temps en amont, plus de disponibilité pour la stratification du cosmétique, matériaux utilisés de plus en plus qualitatifs. De plus les conditions de travail se sont améliorées : disparition de la poussière et du bruit et moins de stress pendant la phase de conception…

Quel prothésiste pourrait être opposé à de tels objectifs ergonomiques et environnementaux ?

Les-nouveaux-horizons-de-la-profession

Fig. 14 : Zircone blanche et colorée Procera®. Fig. 15 : Made in Nancy, France.

Le futur proche de la CFAO

Et ce n’est pas fini. Cette année encore, Nobel Biocare compte nous amener bien plus loin en lançant un nouveau système Nobel ProceraTM qui permet de fabriquer tous types de restaurations et de traitements dentaires avec un scanner optique équipé d’une technologie d’avant-garde, brevetée dont Nobel Biocare possède le droit d’utilisation exclusif.

Ce nouveau système de CFAO Nobel ProceraTM va offrir de nouvelles perspectives à la profession en disposant d’accès direct aux unités de production centralisées les plus modernes et les plus récentes.

2009 : lancement du nouveau scanner optique de pointe utilisant la technologie brevetée d’holographie conoscopique, technologie qui a fait ses preuves dans les domaines de l’automobile, permettant de proposer un outil de conception encore plus intuitif, doté d’une extrême précision, offrant rapidité dans son utilisation et des nouvelles fonctions d’analyse et de scannage : scannage des empreintes des contre dépouilles et des angles inclinés, aide à la parallélisations des piliers etc.

Le logiciel prothétique en 3D, compatible avec le nouveau scanner, permet des prouesses techniques hors normes : le technicien pourra désormais accéder à une visualisation des étapes de scannage d’une extrême précision. Les étapes d’élaboration ont été simplifiées et sont plus intuitives. En un clic, choisir le matériau devient un jeu d’enfant et il pourra également définir des éléments de rétention préfabriqués comme sélectionner des options de CAO automatisées pour les couronnes et les bridges personnalisés.

De nouveaux matériaux et produits sont également en cours de lancement et viennent compléter la gamme de matériaux actuelle. La profession pourra proposer des couronnes et bridges en cobalt chromes par exemple, des piliers ou couronnes en zircone colorée pour proposer des solutions prothétiques zircone totalement homogènes et monochromes, d’une qualité optique optimale tout en gardant leur propriété mécanique.

Toutes ces innovations technologiques permettent à terme de donner plus d’envergure aux laboratoires pour qu’ils se consacrent toujours plus aux réalisations prothétiques de haute qualité.

Les nouveaux horizons de la profession

Ces nouveaux outils vont nous permettre d’envisager différemment la conception prothétique pour laisser le prothésiste et le céramiste pleinement s’exprimer, dans des cas qui peuvent se montrer plus complexes car nouveaux dans la façon de les aborder ou plus simples par les nouvelles possibilités de réponses offertes.

Le travail du prothésiste se consacrera davantage à développer et améliorer les aspects fonctionnels, l’occlusion et l’esthétique en adéquation avec la planification du traitement.

Grâce à la technologie numérique, les prothésistes pourront fabriquer des restaurations encore plus précises et plus qualitatives et faire reculer davantage les contraintes et limites du métier : plus de flexibilité, plus de rapidité, plus de précision, plus d’efficacité, plus de solutions personnalisées… notre métier évolue et nous amène à réfléchir sur ce qu’il va devenir demain.

Au travers de toutes ces avancées technologiques en CAD/CAM ou CFAO, la question aujourd’hui que doit se poser un laboratoire de prothèse dentaire est la suivante : quelle place veut-on donner à la prothèse numérique dans son laboratoire ? Doit-on déléguer une partie de sa production ou doit-on acquérir un ensemble complet de conception mais également de fabrication à demeure (machines outils, four de frittage etc.) ? Cette dernière solution, très louable en soit, engage le laboratoire sur de lourds investissements, une logistique de maintenance et l’ouverture à la sous traitance via un véritable centre d’usinage. Aujourd’hui tout cela est possible, l’offre et le matériel sont là, le numérique a sa place partout. Attention tout de même aux désillusions : ce n’est pas l’achat qui procure le marché, tout cela se construit et s’accompagne d’une gestion rigoureuse sinon gare !

À chacun de s’entourer de la solution la mieux adaptée pour le laboratoire en accord avec les nécessités cliniques et la demande intéressée des patients aujourd’hui très informés.

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A propos de l'auteur

Jean-Marc ETIENNE

Laboratoire CERALOR ORAL DESIGN CENTER

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