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Utilisation du système Lavatm C.O.S. de 3M ESPE par le chirurgien-dentiste

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Le système Lava C.O.S (Chairside Oral Scanner) est destiné à la prise d’empreinte numérique au cabinet dentaire. Les fichiers réalisés sont transférés par internet au laboratoire de prothèses qui à l’aide du logiciel Lava C.O.S Lab Software assurera le marquage de la limite de la préparation et la découpe des dies avant de commander des modèles stéréolithographiques réalisés par un process industriel de photopolymérisation laser de couches successives de résine. Sur ce modèle, une grande variété de prothèses peuvent être réalisées tant par méthodologie conventionnelle que par CFAO.

Matériel

L’appareil Lava C.O.S. se présente sous la forme d’un chariot mobile à roulettes déplaçable d’une unité de soins à l’autre. Il comporte un ordinateur, un écran tactile, une caméra et un vaporisateur de poudre. Il est relié au réseau internet sans fil pour l’envoi des fichiers numériques d’empreintes.

Indications cliniques

Destiné à l’enregistrement des empreintes de prothèses fixées : couronnes, bridges, inlays/onlays, facettes, piliers implantaires, le système Lava COS couvre de nombreuses indications cliniques courantes rencontrées en omnipratique.

La fiche patient

La fiche patient permet d’identifier le cas clinique ; elle comporte quatre informations simples. Cette fiche est le plus souvent saisie à l’avance en l’absence du patient par l’assistante dentaire pour ne pas interférer sur le temps opératoire clinique.

Pré-requis à la prise d’empreinte numérique

La caméra intra-buccale enregistre les surfaces dentaires présentées poudrées à l’aide du vaporisateur de dioxyde de titane. La poudre sans goût réalise un talcage de surface pour une bonne lecture par la caméra des tissus durs et mous. La préparation doit présenter une limite distincte, bien lisible : supra-, juxta- ou sous-gingivale. La limite doit être rendue bien visible suite à un évasement sulculaire efficace quelle que soit la méthode choisie : rétraction 2 fils, pâte d’évasement ou laser… Une méthode d’isolation doit être choisie en fonction de la situation clinique afin d’évacuer la salive : écran parotidien, rouleau salivaire, aspiration chirurgicale. La présence de sang, de salive ou de fluide sulculaire en quantité sur la limite de préparation seront enregistrées par la caméra et compromettront le résultat prothétique, comme lors de la réalisation d’empreinte conventionnelle.

Enregistrement de la ou des préparation(s)

Le déclenchement de la caméra est le plus souvent commandé directement par le bouton positionné sur la pièce à main. Le praticien introduit la caméra en bouche et la déplace au-dessus des surfaces dentaires sans aucun contact. Le praticien visualise sur l’écran l’enregistrement en cours. La prise d’empreinte est guidée par trois éléments : un cadre jaune doit être positionné sur les dents, un cercle jaune permet de contrôler la distance entre la surface occlusale et la tête de la pièce à main et un cône bleu permet de visualiser la position exacte de la pièce à main en vestibulaire ou linguale. La prise d’empreinte peut être arrêtée à tout moment ; l’écran affiche les données déjà acquises. L’enregistrement peut être repris et les nouvelles données s’afficheront dans une teinte différente du premier enregistrement.

L’empreinte peut être prise en un seul mouvement dynamique ou par une succession de films. L’écran permet un contrôle de la préparation, de sa limite et des tissus environnants. C’est un merveilleux outil nous permettant de perfectionner nos préparations et de contrôler la qualité du dégagement de la limite, car il existe des possibilités de grossissement et de rotation du moignon virtuel en tous sens.

Enregistrement de l’arcade opposée

L’arcade opposée est poudrée, puis le film est réalisé dans les mêmes conditions.

Enregistrement de l’occlusion

Le patient est placé en position d’occlusion souhaitée, la caméra est introduite dans le vestibule et une clé vestibulaire est filmée en enregistrant 3 dents maxillaires en occlusion avec 3 dents mandibulaires.

Chaque cas clinique comporte 3 enregistrements : de l’arcade avec la ou les préparations, de l’arcade antagoniste et de la clé vestibulaire. Les règles habituelles de l’empreinte s’exercent : il est possible d’enregistrer un quadrant ou une arcade complète. Le temps moyen d’enregistrement d’une arcade complète est de deux minutes, la caméra peut cependant stocker sept minutes de film dynamique par arcade. Chaque seconde, vingt images de dix mille points sont enregistrées.

Contrôle de la limite de la préparation

On peut afficher sur l’écran tactile l’image de la préparation avec en plus une fonction zoom. On peut visualiser toutes les faces de la préparation. Il est possible de noter sur une zone délicate des points sur la limite. Ces points particuliers seront visibles par le prothésiste lui donnant ainsi l’information directe de la situation de la limite. L’utilisation de l’image 3D avec des lunettes spéciales de visualisation peut encore faciliter la détermination de cette limite. La 3D Motion est une particularité du système Lava COS.

La fiche d’ordre au laboratoire de prothèse

Le plus souvent, suivant les instructions du praticien, l’assistante saisira les informations nécessaires à la rédaction de la fiche d’ordre. La fiche entièrement pré-établie propose un canevas qui sera éventuellement complété.

Sont contrôlés par le praticien l’ensemble du cas :

  • l’enregistrement de l’arcade avec la ou les préparations
  • l’enregistrement de l’arcade antagoniste
  • l’enregistrement de la clé vestibulaire
  • l’enregistrement de la fiche d’ordre.

Celui-ci signera son cas et le validera à l’aide de son code personnel. Le fichier du cas clinique complet est alors transféré à l’aide du réseau internet. L’ensemble des cas cliniques d’une même journée est envoyé vers le laboratoire de prothèses le plus souvent la nuit.

Conclusion

Cet article scientifique étant destiné à la CFAO dans le cadre du cabinet dentaire, nous n’avons pas détaillé ici toutes les phases de laboratoire, validées depuis plus de 10 ans, et qui ont été conçues par une équipe de spécialistes. Cela fera l’objet d’un autre article.

Posons-nous alors la question : quels sont les avantages qu’offre le système Lava C.O.S. au cabinet dentaire ?

a. Avantages du point de vue de l’assistante

L’absence de matériel et matériaux d’empreinte à préparer permet à l’assistante de tourner toute son attention vers le patient et l’aide en bouche pour un réel travail à quatre mains avec le chirurgien-dentiste. L’assistante est en charge de l’entretien de l’appareil, de la préparation des fichiers patients et de la rédaction des fiches d’ordre pour le laboratoire de prothèses.

b. Avantages du point de vue du praticien

Le système Lava C.O.S permet par sa fonction caméra intra-buccale une communication de motivation vers le patient. La visualisation rapide des préparations réalisées permet un contrôle de leurs qualités : visualisation en gros de la préparation et de sa limite à la recherche par exemple de contre-dépouille ou de défauts de rétraction pour une amélioration permanente des travaux prothétiques. L’absence de porteempreinte et de matériau d’empreinte supprime tous les défauts liés à cette double utilisation comme le tirage, les bulles dans le matériau, le décollement du putty et du light, la désinsertion du matériau d’empreinte du porte-empreinte… La précision des enregistrements permet de recevoir du laboratoire des prothèses avec une excellente adaptation marginale et un minimum de retouches au niveau de l’occlusion ou des points de contacts, source d’un gain de temps notable.

Nous allons présenter un cas clinique étape par étape :

pose-des-fils-rétracteurs

Fig. 1 : vue initiale de la situation clinique sur 35 Fig. 2 : pose des fils rétracteurs Fig. 3 : un exemple de prise d’empreinte Fig. 4 : poudrage et visualisation de la préparation sur l’écran de l’appareil Lava C.O.S. Fig. 5 : vue de la préparation et des dents voisines Fig. 6 : visualisation de l’occlusion par l’enregistrement d’une clé vestibulaire du cas clinique

L’empreinte est alors envoyée au laboratoire qui réalisera, par stéréo-lithographie, un modèle en résine reproduisant l’empreinte de l’arcade et de ses antagonistes (Fig. 7).

Il s’en suivra une succession d’étapes qui ne concerne pas directement le praticien et qui ne modifie aucunement son travail. On retrouvera les étapes classiques d’un appareil de CFAO dentaire, à savoir :

  • réception de l’empreinte numérique de l’arcade
  • marquage des plans de coupes définissant les MPUs
  • marquage de la limite
  • utilisation du fichier pour la réalisation des modèles et mise en occluseur
  • réception du fichier dans le logiciel de CAO Lavatm Design avec vues des préparations pour modélisations de couronnes DVS
  • détermination automatique de la limite
  • Mise en place du vernis d’espacement virtuel
  • appel de la morphologie d’une 35 finalisée à partir d’une bibliothèque de dents
  • réglage de la morphologie occlusale et proximale de cette dent à la situation clinique
  • réduction homothétique à partir de la dent finalisée pour constituer l’armature en zircone LavaTM
  • usinage de l’infrastructure en zircone préfrittée et du cosmétique usinable en vitrocéramique pré-frittée (Fig. 8).

Le prothésiste, après son travail de modélisation et d’usinage effectura la caractérisation de sa prothèse :

  • réception des modèles stéréo lithographiques montés en occluseur
  • vérification de l’adaptation du cosmétique DVS sur l’armature en zircone frittée coloréev
  • association de l’infrastructure et du cosmétique par la céramique de fusion teintée
  • vérification de la couronne DVS après cuisson sur le modèle (Fig. 9)
  • application de masses de correction pour optimiser la morphologie occlusale (optionnel)
  • contrôle des surfaces de contact de la couronne DVS finalisée sur le modèle non découpé.

Le modèle stéréo lithographique et la prothèse finalisée sont alors adressées au praticien qui n’aura plus qu’à placer la prothèse dans la bouche de son patient (Fig. 10).

modèles-et-prothèses-finalisées

Fig. 7 : les modèles stéréo-lithographiques en occluseur reproduisant la bouche du patient Fig. 8 : la tête d’usinage de la machine outils Lava CNC 500 Fig. 9 : modèles et prothèses finalisées Fig. 10 : intégration immédiate de la prothèse finalisée réalisée avec le système Lava de 3M ESPE

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A propos de l'auteur

Dr. Sylvie ZEBOULON

Chirurgien-dentiste
Conseiller scientifique 3M ESPE

Un commentaire

  1. Bonjour,

    Pourriez-vous me préciser s’il est possible d’imprimer d’une manière ou d’une autre les images enregistrées à l’aide du LAVA C.OS afin de les remettre au patient ?

    Par avance, merci.

    Bien cordialement,

    Noémie Garcia

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