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Eclaircir le sourire : un acte complet

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Depuis près de vingt ans la dentisterie moderne s’intéresse de façon croissante à l’amélioration de l’aspect du sourire. Les techniques modernes d’éclaircissement dentaire, inoffensives et peu coûteuses, offrent à tout un chacun la possibilité d’améliorer l’image qu’il transmet aux autres par l’intermédiaire de son sourire.

Lorsque sont apparues ces techniques, jamais nous n’aurions pu imaginer l’ampleur de leur évolution. A l’origine, les traitements éclaircissant ne s’adressaient qu’à des cas pathologiques de colorations dues à différentes causes (tétracyclines, fluoroses). Mais rapidement de nombreux patients présentant des teintes naturelles foncées ont pu en bénéficier : car il s’agit bien de traitements et non de futilités. Il faut toujours considérer le sourire et l’état général de la bouche comme une partie intimement liée au bien-être.

La psychologie s’intéresse d’ailleurs de très près à ces problèmes de perception de soi. La bouche est le centre de nombreux cheminements de la pensée et occupe une place primordiale dans l’ego. On se rend bien compte dans les cabinets dentaires des changements de comportement des patients lorsque leur bouche est remise « à neuf ».

C’est pour ces raisons que l’intégration des traitements éclaircissant dans une remise en état de l’état buccodentaire prend actuellement une place prépondérante et connaît une demande croissante.

L’apparition du péroxyde de carbamide (ou peroxyde d’urée) en tant qu’agent éclaircissant au début des années quatre-vingt a révolutionné le domaine de l’esthétique dentaire. Son action profonde, durable et surtout inoffensive vis-à-vis des tissus dentaires ou gingivaux en fait un élément incontournable. Il se dégrade au contact des dents et dans la chaleur buccale, pénètre l’émail dont la porosité naturelle est d’environ 5%, et transforme les molécules de colorants (sous forme benzoïque) en molécules incolores (forme aliphatique, chaîne longue) Les techniques ont évolué, les concentrations des produits proposés se sont diversifiées permettant une utilisation plus fine et plus adaptée à chaque cas.

Les techniques utilisent divers procédés qui répondent à des degrés divers à chaque demande. La technique ambulatoire (utilisant des gouttières), la plus courante permet au patient lui-même de traiter son sourire. Cette technique fut parmi les premières proposées aux patients. Elle se prépare et nécessite un examen clinique, un suivi et quelques conseils simples. La fabrication et l’ajustage des gouttières représentent une étape importante qu’il est bon de mener à bien en respectant les principes liés à l’usage et aux propriétés des produits utilisés : espacement vestibulaire (réservoir) nécessaire au maintien d’une quantité suffisante de gel de peroxyde au contact des dents pendant une durée d’au moins quatre heures (temps d’activité du gel), ajustage cervicale pour éviter la fuite ou la dilution du produit par la salive, finesse et régularité du polyvinyl pour le confort du patient.

L’action des produits est rapide et malgré le peu de gel utilisé, en quelques nuits les dents changent de teinte dans le sens d’un éclaircissement. On compare parfois les résultats à des « rangs de perles ».

La grande majorité des personnes qui l’ont essayé en ont témoigné d’une façon enjouée et très satisfaite.

Au vu des résultats on ne peut d’ailleurs que confirmer son excellente efficacité : un gain de deux teintes sur le teintier Vita est en général acquis. Son prix n’étant pas prohibitif, et son application n’étant pas soumise à des contraintes rédhibitoires (aucune restriction alimentaire ou d’habitude de vie) chacun peut se sentir capable de la suivre facilement. La clarté du sourire ainsi acquise doit cependant être entretenue par une hygiène parfaite avec l’aide de dentifrices particuliers (excellents nettoyeurs, comme les dentifrices au bicarbonate ou contenant le même produit éclaircissant en faible dosage). Il est recommandé de faire un rappel de traitement une ou deux nuits par an selon la volonté du patient.

La technique au fauteuil, contrôlée par le praticien au cabinet, permet au patient de ressortir avec des dents plus claires dès la fin de la séance (une heure sur le fauteuil). Cette technique en revanche s’adresse aux personnes qui ne veulent pas pour une raison ou pour un autre porter le système ambulatoire ou qui préfèrent remettre entre les mains du praticien leur sourire. Dans ces cas, une visite préparatoire reste indispensable et permet de déceler les éventuels problèmes dentaires ou parodontaux qu’il est préférable de traiter au préalable. Au fauteuil, le praticien prépare le terrain en protégeant les tissus mous à l’aide d’une digue liquide photo polymérisable. Puis il dépose sur les dents hydratées et maintenues à température par l’application de compresses mouillées et chaudes un gel de peroxyde d’hydrogène à 35 % (représentant 110 volumes) et l’active par illumination avec une lampe plasma (le patient porte des lunettes de protection). Toutes les 15 minutes le gel est réhydraté par l’adjonction de quelques gouttes d’eau chaude. Le péroxyde a, en effet, une action des hydratante qu’il faut contrer afin d’éviter les sensibilités post-opératoires. Au bout d’une heure, le gel est éliminé, les dents rincées, le patient libéré de toute protection. Dès la fin de la séance, le résultat est visible et très étonnant : l’éclaircissement est d’au moins une teinte. Mais il s’accentue pendant les deux jours suivant la séance. Sans douleur aucune, la teinte des dents a été modifiée.

Il faut bien avouer qu’à chaque fois on reste ébahi devant les résultats. Ces techniques sont tellement simples et les produits tellement inoffensifs qu’on assiste actuellement à l’explosion de leur diversité.

Il n’est pas un laboratoire pharmaceutique ou para-pharmaceutique qui ne mette sur le marché son produit éclaircissant. Les pharmacies sont bien placées pour le savoir puisqu’elles proposent toutes maintenant un rayon ou un présentoir entier de produits éclaircissants. Ceux-ci en vente libre n’ont certes pas la puissance des produits utilisés par les praticiens, mais il faut reconnaître qu’ils peuvent avoir un intérêt dans l’entretien des traitements, leur perfectionnement ou leur « ajustage ». Appliqué de façon topique par le patient lui-même, ces produits sous forme de vernis, peuvent améliorer l’aspect d’une tâche ou d’une dent isolément colorée. Ils ont donc un intérêt relatif et doivent être utilisés à bon escient et avec discernement.

Par ailleurs de nombreux dentifrices se targuent de « blanchir » les dents par un usage régulier, seulement si ces dentifrices ne contiennent pas la molécule adaptée, aucun résultat ne sera visible. C’est encore une fois au praticien de renseigner et conseiller les patients.

On peut même trouver des bandelettes autocollantes contenant la molécule active, qui posées sur les dents, relarguent le produit dans l’émail.

La concentration est alors extrêmement faible et le résultat ne peut être ni garanti ni durable. Certains patients rapportent même un effet irrégulier avec apparition de zones éclaircies et persistance de plages colorées.

Toutes ces techniques et produits s’adressent à tout type de dents (vivantes ou non) mais pas aux prothèses dont la teinte est malheureuse. Il faudra alors penser à proposer au patient leur réfection.

Cela doit se prévoir avant d’entamer le traitement, par l’établissement d’un devis détaillé et d’un plan de traitement en accord avec le patient. Les techniques d’éclaircissement n’agissent pas non plus sur les restaurations antérieures et la plupart des composites resteront dans leur teinte initiale. De la même façon, elles devront certainement être revues après l’obtention du résultat final. On comprend bien alors que les traitements éclaircissants ne sont pas seulement le fait de changer la teinte des dents : il s’agit bien d’une remise en état complète de la bouche, induisant parfois de longues séances de soins ou de prothèse.

Que faut-il retenir

Que faut-il retenir ?

Les indications de ces techniques sont multiples et quasiment préconisées pour tous les patients désireux de modifier leur sourire. Le choix de la technique et du produit revêt une importance capitale car tous les types de coloration ne réagissent pas uniformément au traitement. Les praticiens doivent être informés des techniques et savoir répondre aux demandes des patients. N’utilisons pas des produits qui n’ont pas fait leurs preuves ou ne sont pas recommandés par les professionnels.

L’engouement actuel pour ces traitements ne doit pas faire oublier le rôle principal des cabinets dentaires, à savoir assurer une santé bucco-dentaire aux patients. Forts de plusieurs décennies de recul vis-à-vis de ces techniques, il ne faut absolument pas craindre de les utiliser à bon escient et dans de bonnes conditions. Les résultats sont parfaitement durables dans la mesure où ils sont entretenus à la demande du patient. Le suivi doit être réalisé par un praticien. Le gain dans la couleur des dents se fait ressentir sur le moral et sur le comportement social. Et s’il est vrai qu’on a à faire à un phénomène de mode, soyons persuadés que c’est là une mode utile.

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