Voici, comme annoncé dans le numéro précédent, la saison 2 de la génération de revenus durant la retraite… L’assurance-vie reste encore un des moyens les plus efficaces pour compléter ses revenus durant la retraite !
Et nous allons voir comment ! Car encore faut-il savoir s’en servir au mieux pour générer lesdits revenus au moindre coût.
Les rentes ! Sauf cas particulier, il vaut mieux oublier…
Le réflexe pourrait être d’opter pour la rente et ainsi disposer d’un revenu régulier ! Stop ! Surtout pas. Certes, vous allez disposer d’un revenu mais au prix de l’aliénation du capital et d’une imposition lourde !
Le principe de la rente est de disposer d’un revenu régulier ; celle-ci sera calculée pour pouvoir vous être servie votre vie durant. Et comme celle-ci s’allonge de plus en plus, vous comprendrez que les taux de rente ne peuvent pas être faramineux !
Exemple
Le dr P. âgé de 60 ans, pourrait bénéficier sur son contrat d’un taux de rente de 3.40 % avec un taux technique de 0.75 % (revalorisation intégrée dans le calcul de la rente).
Mais le pire est que vous aliénez de manière irréversible le capital. En d’autres termes : vous avez un imprévu ? Vous souhaitez un revenu supplémentaire ? Tout ceci n’est plus possible avec ce contrat !
Cas particulier : la rente peut-être recommandée aux impécunieux, à ceux qui n’ont pas de descendants et qui ne croient pas au retour de l’inflation.
Quant à la fiscalité, elle peut être dévastatrice ! Tout dépend de votre âge et de votre tranche d’imposition.
En effet, une rente viagère est imposable après abattement de 30 % si vous êtes âgé de moins de 50 ans, de 50 % si vous êtes âgé de plus de 50 ans et de moins de 59 ans et de 60 % entre 59 et 69 ans et enfin de 70 % après 69 ans.
Prenons un exemple
Le docteur S, âgé de 55 ans perçoit une rente de 25 000 E et il est dans la tranche à 41 %. L’imposition de la rente est donc de :
(25 000 E X 50 %) X 41% = 5 125 E, ce qui représente 21 % d’imposition, à quoi bien sûr il faut ajouter les CSG/CRDS de 15.50 %, soit donc une imposition globale de 36.5 0% (même si une partie de la CSG est déductible l’année suivante) ! Sans compter qu’il a dû aliéner des capitaux importants pour obtenir ce niveau de revenus !
Dans ces conditions, pourquoi opter pour une rente alors qu’il est tout à fait possible de générer des revenus tout en conservant le capital et en payant très peu d’impôts à partir de votre assurance-vie en opérant des rachats partiels. Voyons comment et surtout les résultats !
Prenons l’exemple du Docteur P.
Il dispose d’un contrat d’assurance-vie dont la valeur est de 72 425 euros. La rémunération de son contrat est de 4 % l’an en moyenne (grâce au fonds euros pierre…) actuellement ; le Docteur P. souhaite disposer de revenus de manière à ne pas écorner son capital. Nous lui conseillons d’opérer des rachats partiels à hauteur de 2886 euros bruts par an (ce qui correspond à la part d’intérêts acquis dans l’année), ce qui lui laissera en moyenne 2 700 euros nets d’impôts et de CSG/CRDS, par an durant 19 ans. Au total, sur 19 ans, il aura perçu 54 834 euros bruts et 51 811 euros nets, soit donc des prélèvements obligatoires de 3023 euros ! Et bien sûr, il dispose toujours de son capital de départ.
Ce n’est pas magique ! Simplement, en cas de rachat partiel, pour calculer la part des intérêts imposables, il est tenu compte de ce que représente votre rachat partiel et sa part d’intérêts dans la valeur globale de votre contrat comparée aux primes versées.
L’assurance-vie est en effet un outil très efficace de distribution de revenus et la formule des rachats partiels (vous pouvez mettre en place une distribution de revenus automatique, mensuelle, trimestrielle,…) ! est bien sûr largement préférable à la rente puisque vous pouvez bénéficier de revenus tout en conservant la possibilité de piocher dans votre assurance-vie si nécessaire et avec la possibilité de transmettre ce qui reste du capital à vos héritiers… au moindre coût.
Pour optimiser le montant de vos revenus, il conviendra de réaliser des choix de gestion différents avec des niveaux de risque différents.
Vous pourrez ainsi profiter des SCPI de rendement qui servent encore 5 % pour les meilleures. Ou encore intégrer certains fonds flexibles (dont les gestionnaires augmentent et diminuent la poche d’actifs risqués en fonction de leurs anticipations sur les marchés) prudents dont les performances sont de l’ordre de 5% par an sur la durée.
Enfin, chassons cette idée reçue qui veut que si les rendements de votre contrat piétinent ou sont médiocres, vous ne pouvez sortir de celui-ci sous prétexte d’impôts confiscatoires ! Stop, c’est faux.
Voici un autre exemple
Le Dr L. a un contrat qu’il détient depuis 2005 sur lequel sont investis 495 000 euros. Il est totalement investi en fonds euros dont la rémunération a été en 2013 de 2.60 % et 2.30 % en 2014. Les impôts et prélèvements sociaux à payer, s’il sort en totalité les capitaux de son contrat, sont de 13 000 euros. Mais comparé à un contrat nouvelle génération qui, avec une rentabilité de 4/5% dès la première année, pourrait lui donner des intérêts estimés à 22 275 euros, le calcul est vite fait ! Changer pour obtenir un rendement plus élevé a certes un coût mais il est vite amorti ! Seule réserve, s’il s’agit d’un très ancien contrat avec d’importants avantages successoraux portant bien sûr aussi sur des capitaux importants !
Notre conseil
Auditer vos contrats, n’hésitez pas à remettre en cause ceux qui sont médiocres (sauf cas particulier de contrats très anciens) puis diversifier les contrats, les compagnies et les supports de gestion.
Avec ces éléments, vous l’aurez compris, l’assurance-vie est un outil incontournable pour préparer votre retraite. Mais bien sûr, il aura sa place aux côtés d’autres outils car bien sûr, il est fortement conseillé de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. À suivre….