Est-il possible aujourd’hui de faire fi de la formation professionnelle et rester néanmoins performant ? Non ! Mais encore faut-il s’interroger sur la différence entre « Formation » et « Information ». Pour qu’elle soit efficace, la formation a besoin d’être « continue ». L’information, quant à elle, ne peut être que « discontinue ». Elle renseigne, mais elle ne forme pas.
Avant que la formation continue ne devienne obligatoire, il était connu (et admis) que l’on pouvait faire toute une carrière en utilisant les mêmes techniques que celles apprises à la faculté, occultant ainsi les progrès acquis par la « Science ».
La « Fac » nous a formés et lâchés dans le grand bain sans vraiment se soucier de ce que nous allions devenir, même si elle tente aujourd’hui d’assurer notre formation continue en regardant de haut ce qui n’est pas labellisé « universitaire ». L’Association Dentaire Française, association à but « non-lucratif », essaie chaque année, au cours de sa grand messe parisienne de novembre, de combler nos lacunes car, après quelques années d’exercice, on réalise que les progrès nous battent quelquefois de vitesse.
Certains praticiens ont choisi de « continuer » pendant plusieurs années leur formation hors de leur pays d’origine et souhaitent en retour la partager. Très vite, ils se rendent compte qu’il s’agit d’un travail long et difficile. En effet, il leur apparaît rapidement évident que tous les dentistes sont motivés à progresser mais avec des besoins et des attentes très différentes d’un confrère à l’autre. Répondre à chacune d’entre elles est une gageure et une utopie si les formateurs et/ou ses collaborateurs ne peuvent pas les accompagner « continuellement » dans leur progression.
Une formation de quelques jours est toujours un compromis avec toutes les caractéristiques des compromis.
Le compagnonnage pourrait être la forme idéale de formation continue. Cependant, il ne concernerait que quelques-uns des 38 000 dentistes français qui finiraient enrubannés du Bleu – Blanc – Rouge et prestigieux « Meilleur Ouvrier de France ».