Lorsqu’un dentiste, tout frais émoulu de la Faculté, décide de s’installer, il sait qu’il faudra qu’il investisse des sommes rondelettes. Il faudra acquérir (ou louer) un local, y faire des travaux d’aménagements et acheter du matériel, etc. Alors, des fournisseurs de matériel dentaire accortes viendront cogner à son huis pour lui proposer ce qu’il y a de mieux en leur expliquant que le patient est d’abord impressionné par la technique moderne. Soit !
Mais pourquoi les jeunes dentistes mettent-ils tant de moyens financiers dans le “matériel” en oubliant que c’est le “personnel” (à ne pas confondre avec « à moi personnellement ») qui va assurer la valeur ajoutée aux services rendus et éviter les répondeurs qui annoncent : “Je suis actuellement en soins, veuillez rappeler plus tard”.
Comment peut-on ouvrir la porte (à moins que l’on ait le comminatoire “Sonnez et Entrez” ou le plus militaire “Sonner et Entrer”), donner les rendez-vous, remplir les feuilles de soins, percevoir les honoraires, assurer la stérilisation et… soigner sereinement les dents des patients ?
La peur d’engager du personnel, basée sur le fait que les coûts directs et indirects ne sont pas compatibles avec un exercice débutant, n’est peutêtre pas justifiée. Certes, un élément humain supplémentaire dans le cabinet rend la gestion des ressources humaines plus difficile. Pourtant la profession pourrait s’enorgueillir d’être le vivier de plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’emplois. Notre image de marque – pénible et injustifiée – sortirait de “Porsche, Rolex, Vacances”.
Oser investir (dépenser d’abord et être récompensé ensuite) d’emblée dans le “personnel” peut se révéler rapidement source de satisfactions (rapidité et disponibilité aux soins, diminution du stress, qualité de la relation meilleure).
Pour terminer, il semble que ce ne sont pas des “dents” que les assistantes dentaires assistent mais des “dentistes”. Ne devrait- on alors pas les requalifier en “assistantes dentistes” ?