Forts du succès de l’enquête sur l’implantologie en France réalisée en avril 2015, Le Fil Dentaire a réitéré cette année en sondant vos pratiques et opinions sur la CFAO AU CABINET DENTAIRE au travers d’un questionnaire joint au numéro de mars dernier. Vous avez été plus de 500 à répondre à ce questionnaire qui nous permis d’obtenir des résultats pertinents bien que la CFAO demeure encore une technique et un marché en devenir.
Nous avions associé à cette enquête un chèque cadeau de 500€ – Le tirage au sort réalisé le 22 mai dernier a désigné le Dr Jean-Michel PETROWSKY qui est l’heureux gagnant de ce prix.
Le traitement statistique et l’analyse des résultats de cette enquête ont été réalisés par Odonata Consult, cabinet de conseil et d’études spécialisé dans le domaine de la santé.
Nous vous proposons de découvrir un échantillon de cette étude.
Qui pratique la CFAO ?
Age et sexe
44 % des praticiens pratiquent la CFAO. La population de l’étude est composée de plus de 60 % d’hommes et est majoritairement âgée de plus de 45 ans… … mais les plus jeunes restent principalement des femmes.
Typologie de cabinet
En moyenne, les cabinets sont composés de 2 praticiens mais on observe chez les plus jeunes un nombre supérieur de 3 praticiens, certainement dû à l’association facile compte tenu de l’engagement financier important pour démarrer un cabinet dentaire compétitif.
Type d’exercice
93 % des répondants sont omnipraticiens, dont 48 % sans spécialisation précise.
Parmi les spécialisations, l’implantologie est la plus pratiquée pour 39 % des praticiens et reste le domaine des hommes.
La CFAO : pour quelles applications ?
La CFAO trouve sa place pour les Inlays/Onlays et couronnes.
Celle-ci est moins évidente pour les autres indications, surtout pour l’orthodontie.
Quelles sont les motivations et les freins à l’utilisation de la CFAO ?
- En dehors de son coût qui reste le frein pour plus de 71 % des praticiens (83 % chez les non utilisateurs de CFAO), le rendu esthétique serait la principale limite technique de la CFAO.
Cependant elle améliorerait plusieurs points de l’activité des praticiens :
- l’attractivité du cabinet qui vraisemblablement permettrait de contrebalancer le coût de l’investissement par l’augmentation du volume d’actes
- Le confort à la fois du patient et du praticien (rapidité de réalisation, régularité…)
- Une meilleure précision des actes réalisés plus rapidement
Avez-vous suivi une formation spécifique en CFAO ?
- Un peu plus d’1 praticien sur 2 a suivi une formation spécifique sur la CFAO, notamment les plus de 45 ans, contrairement aux moins de 35 ans.
- La formation s’est principalement axée sur la technique de prise d’empreinte numérique.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans l’apprentissage de la CFAO ?
Les difficultés rencontrées pour l’apprentissage de la CFAO directe ont été sur le temps d’apprentissage, peut-être jugé trop, ou encore les techniques de maquillage et la conception informatisée.
Possédez-vous une caméra intrabuccale ?
67% des praticiens répondants possèdent une caméra intrabuccale.
Possédez-vous une machine d’usinage ?
1 praticien sur 2 possède également une machine d’usinage.
Sur quels critères choisissez-vous votre matériel ?
Bien que très serré, le classement laisse apparaître que les critères de choix reposent majoritairement sur les résultats cliniques des matériels.
Dans quels domaines la cfao est-elle le plus souvent utilisée ?
La prothèse unitaire fixée seule ou sur implant est le domaine dans lequel la prise d’empreinte et l’usinage restent les plus utilisés, avec l’odontologie restauratrice.
Prise d’empreinte numérique
Usinage
Si vous travaillez en technique semi-directe, avez-vous un ou plusieurs interlocuteurs ?
Dans 70 % des cas, les cabinets travaillent avec un partenaire habituel, souvent unique, pour ce qui est de la pratique semi-directe.
Quel a été le principal déclencheur à l’utilisation de la CFAO ?
Le retour d’expérience reste le principal déclencheur de l’intérêt du praticien pour la CFAO. On notera que la presse professionnelle fait également force de conviction.
Quelles sont vos principales sources d’informations sur la CFAO ?
A notre grande satisfaction, la presse spécialisée apparaît comme le principal vecteur d’information pour la CFAO. Les blogs ont également la part belle.
Pensez-vous que la numérisation des empreintes deviendra incontournable ?
- La numérisation des empreintes numériques deviendra incontournable pour 87 % des praticiens
- Parce que c’est le progrès, avec un gain de fiabilité, de précision et de rapidité, voire de rentabilité
- Les quelques réfractaires le sont toujours pour une question de coût.
Vous sentez-vous dépassé(e) par les nouvelles technologies ?
Seuls 18% des praticiens se sentent dépassés par les nouvelles technologies (surtout les +55 ans), la plupart du temps par manque de formation. Les autres se forment ou s’intéressent sur le sujet, pour certains depuis longtemps, … le métier évolue.
Pensez-vous que la CFAO améliore votre image auprès de vos patients ?
Ces nouvelles technologies sont considérées par une majorité comme un moyen d’améliorer la communication patient/praticien : « Les images sont plus fortes que des mots », ils comprennent ainsi mieux l’acte pratiqué et ont une plus grande confiance. Pour les autres (18 %), cela reste un moyen et rien ne remplacera l’humain, ou simplement leurs compétences.
Pensez-vous que la CFAO améliore la communication praticien-prothésiste ?
La relation est renforcée par :
- L’amélioration de la précision qui reste la force de la numérisation : les allers-retours avec le prothésiste sont réduits (rapidité de transmission)
- Ils sont sur un même pied d’égalité en termes de discussions techniques
- La dématérialisation permet un correctif en temps réel et à distance.
Les avantages sont si réels que plus d’1 praticien sur 2 envisageraient de changer de prothésiste si celui-ci ne prenait pas le tournant CFAO (70 % chez les utilisateurs CFAO).
Envisageriez-vous d’internaliser un prothésiste au sein de votre cabinet ?
Seuls 18 % des praticiens envisageraient d’internaliser un prothésiste, principalement les cabinets d’au moins 3 praticiens.
La raison principale au refus reste le souci des charges salariales et le problème de RH, suivi par un manque d’intérêt (opérationnel).
Jugez-vous la formation en CFAO …
La relation est très significative.
Les éléments sur (sous) représentés sont coloriés.
Plus de 60 % des praticiens estiment que les futurs praticiens doivent impérativement se former à la CFAO. Ceux ne pratiquant pas la CFAO sont un peu plus modérés et considèrent que cela sera un « plus ». Ainsi, ils ne remettent pas en question leur propre pratique.
Les techniques de CFAO peuvent-elles être déléguées à l’assistante ?
40 % des praticiens confieraient la pratique de la CFAO à leur assistante qu’ils estiment à la hauteur avec une bonne formation.
Cependant 60 % considèrent que ce n’est pas pour elle car :
- elle n’a pas la formation clinique de base
- ce n’est pas de sa responsabilité et cela pourrait être compliqué en cas de problème
- ce n’est pas son rôle : « à chacun son métier ».
Conclusion
La pratique de la CFAO touche 44 % des praticiens, avec un pourcentage plus important chez les hommes, les femmes étant plus freinées par un manque de formation.
Le frein majeur à la pratique de la CFAO est l’investissement nécessaire à sa mise en place, sans oublier le temps de formation important qu’il faut y consacrer pour maîtriser la technique. Ces 2 éléments combinés engagent le praticien dans un risque financier important pour maintenir le bon fonctionnement de son cabinet. Cependant ceux qui s’y sont risqués l’ont fait avant tout pour gagner en précision et efficacité et ainsi améliorer le service aux patients, mais ils y voient également un gain de rentabilité important et une attractivité accrue de leur cabinet grâce à la mise en place d’une technique innovante.
L’innovation fait toutefois peur à certains praticiens qui se sentent « largués » par ces nouvelles technologies, mais il faut se résigner et prendre le train en marche, c’est l’évolution logique de leur activité, l’ère du tout numérique.
Ils sont d’ailleurs plus de 60 % à penser que la CFAO devrait devenir une formation impérative pour les futurs praticiens. Les avantages perçus sont tels qu’1 praticien sur 2 serait même prêt à changer de prothésiste si celui-ci ne prend pas le tournant de la CFAO.
Les relations avec ce dernier sont d’ailleurs optimisées grâce à cette technique, il en devient un réel collaborateur. L’internaliser reste toutefois une option inutile au regard des charges salariales qu’elle constituerait.
Les praticiens CFAO se concentrent sur les pratiques les plus courantes en odontologie :
- Les Inlays/Onlays et les couronnes restent vraiment les éléments pour lesquels la CFAO trouve une place dédiée ;
- Elle reste moins évidente pour les piliers, facettes, et design du sourire et encore moins pour l’orthodontie qui reste une pratique moins courante ;
- Cependant, pour les spécialistes en orthodontie, la pratique de la CFAO est plus dans les mœurs ;
- Le plus souvent, les limites esthétiques représentent l’argument négatif mis en avant.