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La dentisterie neuromusculaire : le chemin de la réussite Entre fonction et esthétique (Ière partie)

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Nous pouvons remarquer la présence dans tous les cabinets dentaires de patients ayant les symptômes suivants : usure anormale des dents, fractures de dents ou de restaurations, perte de dents, maux de tête (tension musculaire), diminution de la dimension de la fermeture, désordre au niveau de l’articulation de la mâchoire, craquement dans cette articulation, maux d’oreille (otite de pression), vertige, difficulté à mastiquer ou à avaler, vieillissement prématuré du visage, diminution de l’ouverture de la bouche, lordose (position de la tête penchée vers l’avant), engourdissement au bout des doigts, migraines etc…

Le rapprochement entre ces symptômes et une pathologie buccale déficiente n’est pas facilement décelable par le praticien dans la mesure où ce dernier n’est pas formé à la dentisterie neuromusculaire… Souvent, la douleur est traitée avec des anti-inflammatoires ou anti douleurs.

A l’aide d’équipement de haute technologie (tens, JT 3D, Biopack) (Fig. 1, 2 et 3), la dentisterie neuromusculaire permet de trouver un équilibre entre les muscles, les articulations et les dents, ce qui réduit le besoin de compensation du corps. Cette dentisterie réunit différents professionnels de santé ayant la même approche pour une réhabilitation optimale.

L’importance de l’occlusion dans la pratique esthétique

Les patients se présentent initialement en pensant que leur occlusion est normale. Souvent, ils ne partagent pas les signes et symptômes avec nous, car ils ne savent pas que cela est relié à leur occlusion.

90% de la douleur vient des muscles !

Quelles questions devons-nous poser aux patients ?

Avez-vous des maux de têtes, migraines, douleurs dans le cou, douleurs dans les épaules, douleurs dans le dos, vertiges, bourdonnement dans les oreilles, engourdissement des mains ?

L’occlusion doit être comprise pour éliminer les symptômes dont souffrent plusieurs de ces patients et pour ne pas induire des symptômes ou des douleurs !

Une bonne occlusion est nécessaire pour :

  • la longévité des restaurations
  • la réussite esthétique des restaurations
  • le maintien de la santé parodontale
  • la bonne fonction de L’ATM
  • éviter les douleurs myofaciales

Comment approcher cette dentisterie ? La triade stomatologique (dents, muscles, ATM)

Il faut positionner la mandibule là où les muscles sont le plus confortables.

Par la triade stomatologique (dents, muscles, ATM).
Les positions de référence sont la RC, OIM, position neuromusculaire.
Pour la relation centrée, la position de référence est celle des ATM.
Pour l’OIM, la position de référence est celle des dents.
Pour la position neuromusculaire, la position de référence est celle des muscles.
L’occlusion neuromusculaire est une relation physiologique.

Les muscles masticateurs

Nous déglutissons 2 000 fois par jour.
Le cerveau programme les muscles pour faire le moins d’efforts possibles.
Il maintient la mandibule dans l’espace pour créer un espace de repos d’environ 2 mm.
Or, si l’occlusion n’est pas optimale, les muscles vont surtravailler et être destructeurs.
L’occlusion est la façon dont les dents maxillaires s’engrènent avec les dents mandibulaires. Elle est affectée par les dents, les muscles, les ATM.

Pour ménager au mieux l’appareil manducateur, nous devons obtenir :

  • des muscles relaxés à la position physiologique de repos
  • une occlusion physiologique qui permet une fermeture sans interférence en OIM avec une accommodation minimale
  • ouverture et fermeture sur trajectoire physiologique
  • fermeture à une longueur musculaire physiologique ou à une DV correcte
  • un cycle masticatoire respecté
  • des dents, articulations et muscles stables et confortables en OIM (respect du centrage, guidage, calage).

Pour obtenir une déprogrammation musculaire, il faut un TENS (Transcutaneous Electrical Neural Stimulation) ultra basse fréquence. Il « relaxe » la musculature hyperactive qui cause fréquemment les troubles d’ATM. Il est utilisé pour déterminer l’occlusion physiologique quand les muscles sont relaxés. Ensuite, on utilise d’autres technologies plus avancées telles que :

  • électromyographie
  • électrosonographie
  • kinésiologie (Jt3d) (Fig. 1, 2 et 3)

qui nous permettent de mesurer et de valider scientifiquement la position mandibulaire.
La myo centrée est basée sur le repos physiologique.

Les objectifs du traitement sont :

  • localiser la position correcte de repos mandibulaire
  • déterminer la trajectoire correcte d’ouverture et fermeture
  • recueillir les informations pour faire un diagnostic et un plan de traitement préliminaire
  • permettre provisoirement une guérison et une relaxation (orthotic). C’est un appareil de repositionnement de la mandibule.
  • confirmer la nouvelle position mandibulaire
  • développer un plan de traitement final.

Tout commence par le repos physiologique

Au tout début de traitement, nous avons toujours :

  • une occlusion habituelle : qui est la relation entre les surfaces occlusales antagonistes offrant le maximum de stabilité en intercuspidation pour l’occlusion maxillomandibulaire
  • une trajectoire habituelle : la trajectoire de fermeture musculaire résultant de la posture proprioceptive de la fermeture en position d’OIM habituelle.

La trajectoire habituelle peut être physiologique ou pathologique. En résulte la position de repos habituelle ou accommodative qui n’est autre que la position adaptative où les muscles se sont accommodés à une position pathologique existante.

C’est là qu’intervient donc le TENS ultra basse fréquence, qui relaxe la musculature hyperactive. Les électrodes sont placées au niveau des apophyses coronoïdes afin de stimuler les nerfs crâniens V et Vll, ainsi qu’en antérieur des trapèzes pour stimuler le nerf XI (Fig. 4).

RAPPEL groupe musculaire et innervation

Nerf mandibulaire V :

masseter, temporal, ptérygoïdien médian, ptérygoïdien latéral, tenseur palatini, mylo-hyoïdien, portion antérieure du digastrique.

Nerf facial Vll :

muscles du nez, buccinateur, rhizorius, obicularis oris, muscles du menton et de la lévre inférieure, platysma, portion postérieure du digastrique.

Le myomoniteur est le seul TENS à produire une relaxation simultanée et bilatérale des muscles. Il faut appliquer le TENS et relaxer les muscles avant la prise de l’occlusion.

La position de repos physiologique

C’est la référence pour le diagnostic et les procédures de traitement incluant des changements de position occlusale. Cette position, le clinicien va pouvoir l’utiliser comme position de référence pour trouver et offrir une neuromusculature relaxe en occlusion. C’est une position dans laquelle les muscles autour de la mandibulaire sont à leur longueur anatomique de repos : on observe, à ce stade, un maintien de la balance du tonus musculaire. Le corps maintient la mandibule près du point d’activité (occlusion), cette position peut ne pas correspondre à la position où les muscles sont les plus reposés.

La position de la mandibule dans l’espace est affectée par les muscles élévateurs, les muscles dépresseurs et la gravité.

Repos physiologique = balance physiologique

La trajectoire physiologique

Sur cette trajectoire, les muscles se contractent avec le minimum d’activité électrique nécessaire pour bouger la mandibule de la position de repos physiologique au contact terminal en OIM. Elle est stable et sans glissement n’opérant aucune contrainte anormale sur les muscles, les articulations ou les dents. C’est dans cet espace physiologique que nous calculons l’occlusion neuromusculaire physiologique (Fig. 5 et 6).

L’OIM neuromusculaire physiologique

C’est le point terminal sur la trajectoire myocentrique où les contacts occlusaux arrivent.

Cette fermeture permet une fonction maximale avec une dépense minimale d’énergie avant d’atteindre la position fonctionnelle. Cette position myocentrique est établie quand le clinicien choisit un point sur la trajectoire neuromusculaire et arrête le mouvement de fermeture. Habituellement, ce point est entre 1-2 mm de fermeture verticale de la position de repos physiologique.

Comment trouver cet articulé ?

En déterminant la relation physiologique entre le maxillaire et la mandibule en utilisant le TENS pour restaurer les muscles à leur longueur optimale de repos et à leur état métabolique. Le TENS permet de créer l’environnement pour une relation et une fonction disque/condyle normales qui est le paradigme de base le plus commun en neuromusculaire.

Il est primordial de restaurer les articulations dans la meilleure relation et fonction du disque articulaire avant de déterminer où vont les dents. Une fois les deux arcades dans cette position, cette dernière sera compatible avec les fonctions optimales des articulations et des muscles (Fig. 7).

Conclusion

Si nous voulions résumer cette première partie, vous aurez compris que tout commence, lors d’une première consultation, par un questionnaire neuro musculosquelettique. Nous irons ensuite rechercher la dimension verticale idéale dans l’espace physiologique du patient afin d’enregistrer l’occlusion. La gestion de l’occlusion commence en décelant la position de confort musculaire. Cette dimension verticale, parmi les 3 dimensions de l’espace, offre une grande latitude, elle doit être à la fois esthétique et fonctionnelle. La position mandibulaire est la clef de ce traitement et l’Orthotic nous aide à la tester, à confirmer le confort du patient et permet la guérison d’une pathologie (articulaire, musculaire) existante ou sous-jacente, de la même manière que le composite pour une simulation esthétique. La guérison est un processus et non pas un événement.

Dans notre prochaine partie, nous suivrons un cas avec toutes les étapes de réhabilitation aussi bien fonctionnelle qu’esthétique au cabinet et au laboratoire.

Bibliographie

1. Conti PC, Miranda JE, Araujo CR.Relationship between systemic joint laxity, TMJ hypertranslation and intra-articular disorder. cranio. 2000;18(3):192-197.
2. Carlson J. Occlusal diagnosis.Midwest access.Seatle,washington.
3. Kaufman A, kaufman RS. Use of the MORA to reduce head – aches on members of the U.S.Olympic luge Team.Basal facts. 1983;5(4):129-133
4. Pertes RA.Updating the mandibular orthopedic repositioning appliance (MORA). Cranio. 1987;5(4):351-356.
5. Pertes RA, Attanosio R, Cinotti WR, et al. Occlusal splint therapy in MPD and internal derangements of the TMJ. Clin prev Dent. 1989;11(4):26-32.
6. Brown DT, Gaudet EL Jr, Phillips C. Changes in vertical tooth position and face height related to long term anterior repositioning splint therapy. Cranio. 1994; 12(1):19-22.
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Pour lire la suite de cet article, cliquer sur : Application clinique de la dentisterie neuromusculaire

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A propos de l'auteur

Christophe HUE

Laboratoire Technologies et Cosmétiques Dentaires
Co-Fondateur du Global Advanced Dentistry
Post-Graduate du Las Vegas Institute en dentisterie esthétique et neuromusculaire

Dr. Cyril GAILLARD

DU de réhabilitation chirurgicale maxillo-faciale
CES prothèses fixées
CES prothèses amovibles
Fondateur de Global Advanced Dentistry

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