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Valeur ajoutée du système CAD CAM de chez STRAUMANN dans nos restaurations prothétiques

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Il est des innovations qui apportent un vrai plus dans notre exercice quotidien. Souvent, cela demande une période d’adaptation et d’apprentissage de notre part avec des phases d’échecs et parfois même de désillusions avant de maîtriser tout à fait la nouvelle technique proposée.

Aujourd’hui, le CAD CAM (Computer-Aided Design and Computer-Aided Manufacturing) est partout. Il suffirait pour s’en convaincre de faire un tour dans les stands du Dental Forum (le congrès des prothésistes dentaires) : la prothèse de demain passera par cette technique proposée par tous les grands fabricants tant de la marque d’implants que les autres.

Cela fait un an que nous travaillons avec le système Cad Cam de chez Straumann et nous voulions vous faire partager cette expérience (Fig. 1).

Pour vous, chirurgiens-dentistes, ce système ne change pas fondamentalement votre façon de travailler si vous avez déjà adopté le congé large et la technique du double cordonnet (ou de la rétraction mécanique) pour vos préparations et vos empreintes.

Qu’est-ce que ce système nous apporte en termes de qualité et de fiabilité ? TOUT, des limites parfaites dans tous les cas de figures et une adaptation marginale constante qui respecte nos préparations et donc le parodonte de nos patients. Une machine ne travaille pas moins bien à 18 h ou à 10 h le matin.

Voici le cas d’une patiente de 41 ans qui s’est négligée de par les vicissitudes de la vie. Elle nous dit qu’elle avait deux belles « pelles » comme incisives supérieures. Aujourd’hui, ses 11 et 21 présentent une atteinte parodontale majeure avec une mobilité très importante, aucun traitement n’est envisageable en dehors de l’extraction de ces deux dents. Elle le sait et souhaite retrouver un sourire normal pour une vie normale !

1°séance (Fig. 2)

  • extraction des 11 et 21.
  • préparation des 13, 12, 22 et 23 (22 dévitalisée et reconstituée avec des composites, 13 et 12 avec plusieurs composites mésial et distal, 13, 12 et 23 vivantes).

La préparation se fait classiquement avec des fraises à congé rond de réf. 856-018, après avoir placé un fil de soie dans le sulcus. Ceci évite de léser la gencive marginale tout en permettant de placer notre fraise à un bon niveau infra gingival pour l’esthétique finale. Enfin, nous réalisons un provisoire de 6 dents.

2° séance (Fig. 3)

Nous réalisons, une semaine après, notre empreinte classiquement. La lisibilité des limites est obtenue grâce à un produit qui « repousse » la gencive. Ce cas le permettant, nous n’avons pas utilisé de fils rétracteurs, les provisoires nous aidant largement en cela.

Le système scanner de la lecture de l’empreinte va parfaitement accéder à la périphérie de nos limites. L’empreinte est adressée au laboratoire.

La coulée en plâtre est classique et le détourage minutieux. Puis, le modèle est placé dans le scanner du système Cad Cam Straumann afin de numériser tous les moignons, leurs limites, les dents voisines et les reliefs gingivaux (Fig. 4).

Les chapes du futur bridge vont être imaginées par le prothésiste qui détermine son épaisseur (3/10° mm), sa forme et, bien sûr, ses limites.

Cette image en 3 D peut être bougée dans tous les plans de l’espace ou grossie à volonté, ce qui permet une lisibilité inégalée des bords de notre préparation périphérique (Fig. 5).

Une fois les chapes unitaires réalisées, il ne reste plus qu’à finaliser l’armature du bridge (Fig. 6). Ce travail prend moins de 20 minutes.

Il est alors adressé, par mail, au laboratoire de fabrication Straumann à Leipzig en Allemagne. L’armature du bridge va y être réalisée par fraisage, gérée par ordinateur, dans un disque de chrome-cobalt. La précision sera la même que celle de la numérisation sans tous les aléas de la coulée métallique classique. 48h après l’envoi du mail, l’armature du bridge est livrée au laboratoire qui le replace sur le modèle en plâtre et vérifie son parfait ajustage ainsi que son intégration dans la cinématique occlusale.

Aujourd’hui, après les « petits » ajustages habituels entre le labo et le cabinet, la confiance dans le système est telle que nous ne faisons plus d’essayage d’armature (Fig. 7). Dès réception au laboratoire, le montage de la céramique peut commencer. Il faut préciser qu’il est grandement facilité par le peu d’épaisseur du métal qui laisse au cosmétique un volume important.

Avant scellement du bridge, (et ici avant céramisation afin d’avoir des radios lisibles) on peut vérifier le parfait ajustage des limites de la chape. Il n’y a aucun sur-contour ni hiatus, la continuité entre les tissus radiculaires et la prothèse sont parfaits. On peut être certain d’une parfaite intégration parodontale et d’une bonne étanchéité donc d’une pérennité de notre travail (Fig. 8).

Scellement définitif conventionnel, la patiente souhaitait cette forme et cette couleur, elle est satisfaite ! (Fig. 9 et 10)

Le procédé Cad Cam de Straumann nous permet aussi de mettre en oeuvre des chapes zircone ou des piliers prothétiques implantaires anatomiques. Cette dernière propriété permet d’avoir des piliers implantaires fabriqués avec une précision que ne nous fournissent pas les fabricants d’implants même si leur catalogue est largement fourni. En effet, nous n’avons pas de retouche plus ou moins juste sur une pièce préfabriquée mais une réalisation précise, sur l’ordinateur, d’un pilier sur mesure respectant nos besoins en hauteur et inclinaison.

La dernière nouveauté vient de l’association de Straumann avec Ivoclar Vivadent et la naissance du procédé IPS. E.Max pour la réalisation de couronnes unitaires en Lithium Discilicate entièrement en cosmétique (Fig. 11). Le praticien ne change rien à sa façon de préparer la dent. Il doit respecter un congé large, tel que décrit précédemment, et une réduction occlusale à peine plus importante qu’à l’habitude.

À la différence de la zircone recouverte de céramique, ce procédé qui n’utilise qu’un seul matériau présente un avantage important lié à l’homogénéité de ses composants (comme par exemple dans la conception d’une chape). Les 360 à 400 MPa sont très largement suffisants pour nous garantir une solidité remarquable (Fig. 12).

L’empreinte est faite par la technique des doubles cordonnets. Elle est envoyée au laboratoire qui la coule, la détoure, la scanne et la conçoit sur l’ordinateur. La future couronne sera modélisée avec des limites d’une précision extrême, des points de contact à l’emplacement choisi idéalement et une surface occlusale optimale (Fig. 13).

Le résultat est adressé à l’unité de fabrication Straumann à Leipzig qui, 48 h après renvoie au laboratoire de prothèse une couronne fraisée dans un bloc de LS2. Il ne reste plus qu’à l’ajuster parfaitement, la maquiller et la cuire pour fixer le résultat. Cette cuisson n’a rien de commun avec une cuisson de céramique classique car elle est plus rapide et à température moindre (Fig. 14).

Il ne reste qu’à sceller la couronne avec une résine autoadhésive type Speed Cem. Il faut préciser que les retouches occlusales sont rarissimes et les points de contacts d’une fiabilité étonnante (Fig. 15 à 17). La dentisterie de demain se mécanise et s’informatise de plus en plus, je n’en veux pour preuve que la révolution de l’endodontie mécanisée ou les guides chirurgicaux en implantologie. Aujourd’hui, les systèmes Cad Cam initiés il y a 35 ans par le Professeur François DURET, qu’on prenait pour un auteur de science fiction, sont une réalité. Les ignorer reviendrait à empêcher nos patients de bénéficier de prothèse d’une qualité parfaite et reproductible pour un coût à peine plus élevé qu’une couronne traditionnelle. Sans parler du gain de temps et de stress que nous apporte cette technologie grâce à sa fiabilité répétitive et constante.

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A propos de l'auteur

Dr. Frédéric CAMILLERI

Centre médical « Les Oliviers »

Mickael KNOEPFLI

Laboratoire Prodentall

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