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La communication praticien – laboratoire : de la photographie à la céramique

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La dentisterie actuelle demande beaucoup de compétences de la part des cabinets dentaires et des laboratoires de prothèses. Nous devons faire face à différentes demandes de la part des patients, qui sont de plus en plus informés via les médias et internet. Implantologie, restauration unitaire, problème occlusal, facettes… Pour que tous ces traitements soient une réussite et que les patients soient satisfaits, le maître mot entre cabinet et laboratoire doit être « communication ».

De nos jours, que ce soit par des modèles, des photos, une étude informatique (Digital Smile Design), les wax up, les provisoires, nous avons énormément de moyens à notre disposition pour échanger, communiquer, du début jusqu’à la fin d’un traitement.

Il existe différents moyens au cabinet pour transmettre les informations à son laboratoire.

Dans un premier temps, il est nécessaire que le praticien réalise un diagnostic visuel :

Par des photos

les-différentes-prises-de-vues

Il faut différentes photos (visage, intra-buccale ) avec différentes vues (de face, de trois quarts) avec différentes positions des lèvres (au repos, sourire normal et sourire forcé).

Grâce à des appareils photos type Réflex ( Nikon, Canon , Sigma, etc..), avec des boites à lumière pour les photos de visage, et différents systèmes de flash (annulaire, déporté) pour les photos en intra-buccal (fig 2). Pour ces dernières, il est important de les réaliser en utilisant des fléxi-palettes que l’on positionne derrière les dents, pour avoir un fond noir (fig 3); ce qui permettra de faire ressortir la structure interne du bord libre des dents. Utilisations des miroirs, type Jacobi (Bisico), pour les photos des faces occlusales des postérieurs (fig 4).

Si vous ne possédez pas d’appareil photo, il est possible d’utiliser votre Smartphone, combiné avec un outil tel que la Smile Lite et Smile Capture qui vous permettra de prendre différentes photos du visage, du sourire et de transmettre une teinte (avec lumière du jour et avec filtre polarisant) et les envoyer à votre laboratoire (fig 5 et 6)

La-communication-praticien-laboratoire

Par des vidéos

Pour des traitements plus importants, il intéressant de prendre des vidéos des patients, pour observer la dynamique des lèvres. On peut collecter beaucoup d’informations grâce à cela :

  • pour l’esthétique, position des bords libres, position des lèvres, corridors des secteurs postérieurs
  • pour l’occlusion, en faisant faire des cycles de mastications, pour des réhabilitations globales

Vous pouvez les réaliser avec un petit caméscope monté sur un trépied.

Il est même possible d’utiliser une tablette tactile ou votre smartphone.

D’autres informations peuvent être transmises :

  • par des empreintes, qui doivent être précises et pour cela réalisées en silicone. Ce qui permettra aussi au laboratoire de dupliquer les modèles grâce à une seule empreinte. Ce que nous ne pourrions pas faire avec des empreintes en alginate.
  • l’arc facial pour positionner le modèle maxillaire dans l’articulateur et un mordu en silicone pour mettre le modèle mandibulaire en opposition

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Toutes ces données peuvent être transférées au laboratoire de différentes manières :

  • cela ne prend que quelques minutes pour charger des photos sur une clé USB, de les partager sur DropBox ou de les transférer via Wetransfer. Ces outils sont extrêmement simples d’utilisation, et ces manipulations peuvent être réalisées par la secrétaire ou l’assistante ( fig 7)

Une fois tous ces éléments transférés à votre laboratoire, vous avez possibilité de communiquer visuellement avec votre prothésiste via FaceTime ou Skype (fig 8, 9).

Exemple N°1

Lors d’un traitement unitaire ou plurale, il est devenu indispensable, surtout dans le secteur antérieur, de donner un maximum d’informations pour que le prothésiste réalise correctement son travail :

  • coloration des supports lorsque que l’on réalise une prothèse tout céramique (zircone / disilicate de lithium)
    Pour cela, il est possible d’utiliser le teintier classique ou le teintier spécifique de la société Ivoclar (Natural Die) – Fig 10
  • pour la teinte de la restauration, on pourrait simplement se contenter de donner la référence de la pige du teintier correspondant plus ou moins à celle du patient. Mais nous savons tous que la teinte d’une dent est beaucoup plus complexe.
  • pour les photos : vous avez maintenant un choix important de boitiers et d’objectifs, en termes de prix, de qualité, ou de facilité d’utilisation ; de plus, vous trouverez facilement des formations pour apprendre à les utiliser correctement.

Voici les différentes photos que vous pouvez fournir au laboratoire :

  • avec des piges de teintier de différentes luminosités
  • utilisation de fléxi palette, pour le contraste au niveau des bords libres
  • prises de vue différentes (de face, de côté, en contre plongée)

Si vous ne possédez pas d’appareil photo, vous pouvez utiliser un outil tel que la SmileLite (Bisico)

Ce petit appareil peut vous aider à prendre une teinte grâce à une lumière du jour autour de l’écran, et visualiser la structure interne d’une dent grâce à un filtre polarisant. Vous pouvez aussi prendre en photo les éléments visualisés avec Smile Capture sur votre smartphone et les envoyer par simple mms au laboratoire.

la-couleur-des-dents

Exemple N°2

Lors de traitement plus complexes, tant d’un point de vue esthétique que fonctionnel, il est nécessaire d’avoir un protocole bien établi entre cabinets et laboratoires.

  • Photos

Avoir des photos du patient, visage, sourire, intra buccale, avec différentes prises de vues. Il faut établir un protocole photo qui pourra servir dans un premier temps au praticien pour expliquer le plan de traitement au patient, et au laboratoire.

Il est intéressant de pouvoir utiliser ses photos et réaliser une simulation informatique (Digital Smile Design) (fig 11).

Il faut vraiment considérer cet outil informatique comme un moyen pour le praticien de communiquer ses demandes au laboratoire.

Cette simulation vous permettra de visualiser l’axe médian du visage, le parallélisme entre la ligne bipupillaire et la ligne du sourire, la position des bords libre, la position des lèvres, la ligne des collets, la position et le volume des dents, etc. Grâce à une petite réglette, qui doit être calibré sur la photo, vous avez possibilité de donner des indications de mesures, pour la longueur et la largeur des dents, ou reprendre la ligne des collets (si gingivoplastie nécessaire).

Vous avez à disposition différentes formes de dents (triangulaire, carré ou ovoïde) , lesquelles positionnées sur la photo, permettent de visualiser le projet final.

Après la prise d’empreinte en silicone et toutes ces informations communiquées au laboratoire, le prothésiste pourra réaliser un wax-up en fonction des demandes du praticien et des exigences du patient et apporter sa touche personnelle. Son côté artistique peut s’exercer, en travaillant les formes et les états de surface, tout en respectant les indications du praticien.

informations-communiquées-au-laboratoire

  • wax-up et mock-up

On peut différencier deux types de wax-up :

  • par addition : qui sera réalisé par adjonction de cire pour modifier les formes et les volumes des dents (fig 12)

Il est important que le wax-up soit parfaitement réalisé par un prothésiste compétent, car il sera à la base de la communication entre patient, praticien et laboratoire. Les modèles doivent être réalisés avec un plâtre de qualité et d’une couleur plutôt neutre (crème, ivoire) et en utilisant de préférence, une cire de couleur blanche, pour que l‘ensemble soit attrayant.

Une fois terminé, on réalise une clé en silicone (fig 13), avec deux duretés différentes. Une coque externe en silicone très dur, et en silicone light, précis et souple, à l’intérieur. Avec cette clé en silicone, le praticien pourra réaliser un mock-up en bouche et réaliser des retouches au besoin. On reprendra des photos du patient (visage, sourire) et une nouvelle vidéo permettant au praticien et au patient de faire un comparatif, avec et sans mock-up, de valider le projet esthétique, et de poursuivre le traitement.(fig 14)

  • par soustraction : nécessité de retoucher les dents sur le modèle en plâtre (dents en malposition) ce qui souvent, empêche la réalisation d’un mock-up.

Dans ce type de cas, le traitement ne pourra être validé que par le wax-up, et la clé en silicone ne servira que pour la réalisation des provisoires en automoulage.

  • Clinique

Les préparations se font en fonction du mock-up et des clés de préparations, pour être le moins mutilant possible.

A ce moment, il est indispensable d’avoir des indications sur la couleur des supports, en indiquant une référence de teintier ou en prenant une photo avec cette référence.(fig 15)

La clé en silicone est réutilisée pour réaliser les provisoires, en résine de cabinet, par automoulage (Provitemp , Bisico). Il est intéressant d’avoir une empreinte de celles-ci en bouche ou une photo, au cas où des modifications s’imposeraient.

  • Laboratoire

La réalisation des prothèses définitives se fait au laboratoire en choisissant les matériaux adaptés au cas, en fonction des informations fournies :

– céramique sur réfractaire ou sur feuille de platine pour des facettes
– disilicate de lithium (choix de différentes opacités) pour couronnes et facettes
– zircone ou céramo-métal pour couronnes ou bridges

Les éléments seront réalisés en fonction de tous les critères cités ci-dessus, du wax-up ou des provisoires en bouche, en utilisant des clés en silicone pour contrôler les longueurs et les axes.

les-volumes-des-dents

Conclusion

Que la distance entre le cabinet et le laboratoire de prothèse soit petite ou grande, il est possible, avec les moyens actuels à notre disposition (photos, internet, logiciels informatiques) de communiquer très facilement. Ce n’est qu’une question de volonté d’utiliser tous ces outils pour la réussite de n’importe quel traitement, du plus simple au plus complexe.

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A propos de l'auteur

Jérôme BELLAMY

Global Esthetics
14 rue Montesquieu
33000 Bordeaux
France

Dr. Cyril GAILLARD

DU de réhabilitation chirurgicale maxillo-faciale
CES prothèses fixées
CES prothèses amovibles
Fondateur de Global Advanced Dentistry

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