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Comment optimiser son départ à la retraite ?

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On dit souvent que « transmettre c’est un peu disparaître », c’est la raison pour laquelle de nombreux praticiens rechignent souvent à préparer leur départ à la retraite.

Or prendre sa retraite, transmettre son cabinet sont des étapes de la vie qui s’anticipent à la fois sur le plan professionnel et personnel.

Nous sommes tous amenés à lire dans la presse dentaire que bon nombre de cabinets ne trouvent pas de successeur, n’est-ce pas ? A qui la faute : au numerus clausus, à la démographie médicale, à la pyramide des âges, aux évolutions sociétales, au changement de mentalité… ?

Si des éléments exogènes peuvent expliquer ce phénomène, des causes endogènes y contribuent également. autant il n’est pas à la portée des praticiens de pouvoir inverser la pyramide des âges, autant ces derniers peuvent anticiper le recrutement de collaborateur. Mais faut-il encore vouloir entrer dans une démarche active à ce titre car selon les zones géographiques et la typologie de votre cabinet, l’exercice sera plus ou moins facile.

Comme nous le savons tous, recruter son futur successeur prend du temps et il faut être dans le bon timing. S’y prendre trop tôt, c’est risquer de lasser et d’user le collaborateur si vous ne lui proposez pas de perspective concrète. S’y prendre trop tard, c’est prendre le risque de ne pas trouver de praticien.

Parmi les jeunes professionnels que nous accompagnons dans la reprise de cabinet, nombreux sont ceux à nous témoigner la complexité du processus et à nous faire part de leurs expériences : à titre d’exemples :

  • « lorsque je suis entré comme collaborateur au sein du cabinet X, le titulaire m’avait indiqué que c’était pour prendre sa suite…au fil de l’eau, je me suis rendu compte que c’était du vent »
  • « le titulaire a voulu rapidement me céder sa patientèle et son matériel mais les valorisations qu’il retenait étaient d’un autre âge…le sien !»
  • « lorsque j’ai voulu racheter les parts du cabinet au départ du docteur X, ses associés sont venus me voir en me disant qu’ils ne comprenaient pas pourquoi ils ne pourraient pas aussi me céder des parts »…

Même si les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, la démarche de transmission du cabinet doit être planifiée et séquencée. Même si la chose n’est pas aisée, il est indispensable de fixer un horizon au futur repreneur. Pour cela un calendrier prévisionnel doit être établi et les deux parties doivent s’y tenir. Faute de quoi, votre offre de collaboration en vue de reprise sera un échec. En outre, comme le monde est petit et les réseaux sociaux bien actifs, votre e-réputation sera faite. « Ah oui, le docteur Y, il fait croire à tous les collabs que c’est pour s’associer, en pratique, ce n’est que parole et parole ! ».

Si certains praticiens ne trouvent jamais de successeur ou échouent systématiquement dans la démarche, c’est parfois parce qu’ils se considèrent comme immortel. En repoussant sans arrêt la date fatidique, ils épuisent les prétendants au trône.

La valorisation des cabinets ou des parts de cabinets lorsqu’il s’agit de céder des parts de SELarL, de SCM ou de SCI reste encore un point d’achoppement entre les parties et une cause certaine d’échec de transmission des cabinets. Il faut être réaliste, la valorisation d’un cabinet résulte de la loi de l’offre et de la demande. La qualité du plateau technique dont la valorisation peut être amortie et déduit fiscalement par le repreneur tout en lui permettant de limiter ses investissements futurs est un élément essentiel de la transaction. La localisation du cabinet, la nature de la patientèle et la compétence de l’équipe soignante ne pourront que tirer l’évaluation vers le haut.

Optimiser son départ à la retraite, au-delà des aspects purement financiers, c’est pouvoir partir quand on le souhaite, maîtriser le timing de son arrêt d’activité. Il n’est pas rare que certains praticiens deviennent à leur tour collaborateur de leur ancien collaborateur, devenu titulaire : la boucle est bouclée. La présentation de la patientèle est assurée, l’efficacité professionnelle du « jeune retraité » n’étant pas à démontrer, les redevances de collaboration contribuent à financer l’emprunt de rachat, le cercle vertueux de la transmission/reprise est en marche… tout en permettant au jeune retraité de pouvoir compléter dignement sa généreuse pension de retraite !

Sur le plan fiscal, le législateur a mis en place des mécanismes d’exonération de plus-value. Que vous exerciez à titre individuel (BNC) ou en SELarL (gérant associé), il existe des solutions pour échapper partiellement à l’impôt. Pourquoi dis-je partiellement ? parce que l’on y échappe jamais totalement.

Les prélèvements sociaux (CSG-CRDS) restent dus dans le cadre d’un départ à la retraite ; ils s’élèvent à 17.20% de la plus-value en cas de cession de parts de SEL ou de vente de patientèle. a ce stade, malice fiscale, vous comprendrez que les intérêts du sortant et de l’entrant peuvent être contradictoires. Le vendeur exerçant en BNC va s’efforcer de maximiser son prix de cession de patientèle pour échapper aux cotisations sociales. a contrario l’acquéreur, comme nous l’évoquions précédemment va préférer augmenter la valorisation du matériel, pour pouvoir amortir et déduire les desdits biens de ses résultats. Et si la solution pour notre futur retraité n’était pas encore une fois dans l’optimisation de son timing de transmission ?

En constituant bien en amont une société SELARL avec son successeur, l’expérience montre que le cédant pourra plus aisément valoriser à la hausse sa patientèle et son matériel. Sur cette première transaction, il s’acquittera certes des plus-values fiscales mais la probabilité que le cash net perçu soit bien plus important que dans une opération de départ à la retraite classique, est élevée.

Enfin, dans une seconde étape, il pourra bénéficier des exonérations pour départ à la retraite lors de la vente de ses parts à son repreneur.

Côté acquéreur, les choses sont grandement facilitées depuis la création des sociétés holding SPFPL (société de participation financière des professions libérales). En effet, auparavant, les repreneurs devaient emprunter à titre personnel pour racheter des parts de société, ce qui n’était guère avantageux sur le plan fiscal et social. La SPFPL constitue désormais un outil performant de rachat de cabinet et ne peut que faciliter les opérations de transmission.

Conclusion : optimiser son départ à la retraite, c’est avant tout faire preuve d’anticipation. De nombreux praticiens restent trop passifs et attentistes. trouver un repreneur prend souvent du temps et mettre en place un schéma juridique et fiscal approprié ne s’improvise pas. Chaque situation est unique et il faudra savoir concilier la psychologie et les contraintes des deux parties. dentairement votre

julien Fraysse – Expert-comptable
Tél. : 09 81 65 82 51
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A propos de l'auteur

Julien FRAYSSE

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