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FLUX NUMÉRIQUE POUR LE TRAITEMENT D’UN ÉDENTEMENT COMPLET MAXILLAIRE Avec mise en charge immédiate selon le protocole du double scanner et guide d’empreinte numérique (GEN)

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Mots clefs : édenté complet, flux numérique, guide chirurgical, scan bodies, double scanner, guide d’empreinte numérique, empreinte optique.

Le flux numérique dans la mise en charge immédiate est aujourd’hui acquis et fluide (1). Les empreintes optiques, premières étapes de ce flux, ont prouvé leur précision et efficacité. (2) (3) Cependant, le traitement de l’édenté complet cicatrisé dans cette chaine numérique complète pose les problèmes d’enregistrement de la dimension verticale d’occlusion et l’enregistrement des scan bodies en post chirurgical par caméra intra orale (4). Le Guide d’Empreinte Numérique (GEN) permet de pallier à cette étape manquante en donnant au prothésiste ces 2 données numériques difficilement enregistrables auparavant. (5)

INTRODUCTION

Lors du traitement de l’édenté complet en flux numérique complet, deux problématiques principales peuvent être rencontrées : le transfert de relation inter-maxillaire au laboratoire de prothèse ainsi que la position des scan bodies à l’aide d’une caméra intra-orale lors de l’empreinte post chirurgicale. Le guide d’empreinte numérique dit « GEN » propose une solution fiable, reproductible et simple comme solution à ces deux problématiques. dans le cas clinique présenté, nous allons expliquer ce protocole, applicable à tous les édentés complets cicatrisés pour une chaine numérique complète et efficace dans le cadre de la mise en charge immédiate.

PRÉSENTATION DU CONCEPT DU GUIDE D’EMPREINTE NUMERIQUE : GEN (CAS CLINIQUE) 

Une patiente âgée de 70 ans est adressée pour une réhabilitation implantaire de l’arcade maxillaire qui présente un édentement complet. Elle est porteuse d’une prothèse complète adjointe depuis l’âge de 30 ans suite à l’extraction de toutes ses dents à cause d’une parodontite sévère. (Fig. 1)

Figure 1 : radiologie situation clinique initiale.

 

Un traitement de type all on 6 maxillaire avec mise en charge immédiate est proposé à la patiente (6).
après avoir réalisé les examens de première consultation de routine (examen clinique, photos, panoramique, empreinte optique de situation initiale), la prothèse de la patiente a été examinée et validée pour être adaptée en guide d’imagerie en y rajoutant des repères radio-opaques (trois de chaque côté en quinconce) afin de réaliser la technique double scanner.
La technique consiste à réaliser deux Cone Beam : un premier du patient portant son guide d’imagerie stabilisé par un mordu en silicone extra-dur et un second du guide d’imagerie seul. Le guide d’imagerie préfigure la future prothèse et intègre deux paramètres : la relation inter-maxillaire et permet de « designer » le guide chirurgical. (Fig. 2)

Figure 2 : PAC modifiée pour double scanner (guide d’imagerie) et projet prothétique obtenu.

Les données issues du Cone beam sont transférées vers le logiciel de planification où les implants seront positionnés en fonction du projet prothétique, des volumes osseux et des obstacles anatomiques. (7) une fois la planification du all on 6 validée, le STL du guide est généré automatiquement par le logiciel et commandé afin de pouvoir transférer l’ensemble des données STL de la planification et du guide au laboratoire de prothèse (Fig. 3).

Figure 3 : planification, guide chirurgical, transfert des données au laboratoire de prothèse.

Ainsi, le laboratoire de prothèse possède : l’empreinte numérique de la muqueuse, le stl du guide, du projet prothétique et donc de la relation inter-maxillaire. Il pourra alors matcher les données via les intrados avec l’empreinte optique initiale et réaliser le design du guide à étage ainsi que celui de la prothèse provisoire (Fig. 4).

Figure 4 : matching des données au laboratoire de prothèse.

Le GEN est alors produit par le laboratoire de prothèse : c’est une réplique exacte du guide chirurgical, repositionné sur le premier étage en cas de guide à étage ou reclavetté selon la position de guide chirurgical lorsqu’il n’y a pas de double étage. Le GEN est en résine blanche pour une meilleur lecture de la caméra. (8) Le GEN est évidé numériquement au niveau des sites d’émergence des implants pour laisser la place aux scan bodies. Puis il est imprimé ou usiné. (Fig. 5)

Figure 5 : conceptualisation et réalisation du GEN par le laboratoire de prothèse.

Le jour de l’intervention, le guide chirurgical est positionné grâce au mordu chirurgical, fixé et stabilisé grâce aux clavettes. Ensuite, les 6 implants sont posés selon le protocole classique de chirurgie guidée. (Fig. 6)

Figure 6 : chirurgie guidée.

Après la chirurgie, le GEN est positionné sur le guide de base, les scanbodies sont vissés sur les implants à travers le GEN et l’empreinte optique est ainsi réalisée grâce au GEN qui servira de chemin de scannage à la caméra afin qu’elle ne se perde pas. (Fig.7)

Figure 7 : mise en place du GEN en post opératoire et empreinte optique.

Le STL de l’empreinte optique obtenue est envoyé au laboratoire de prothèse qui pourra le matcher avec les données initiales et finaliser ainsi le design de la prothèse provisoire et sa connexion aux implants avant de l’usiner. Celle-ci sera vissée en bouche sur les piliers Multi unit quelques heures après l’empreinte avec très peu ou quasiment pas de retouches occlusales. (Fig. 8)

Figure 8 : provisoire usinée PMMA et vissage.

Figure 9: étapes du protocole numérique du traitement de l’édenté complet avec le GEN.

CONCLUSION
Le concept GEN remplit parfaitement le rôle du maillon manquant jusqu’ici dans le traitement de l’édenté complet cicatrisée dans une chaine du numérique globale. Le GEN permet une solution rapide, fiable, précise et reproductible, demandant peu d’étapes cliniques avant sa conception (Fig. 9). L’ensemble des données recueillies sont transférées au laboratoire de prothèse qui désigne, conceptualise et imprime l’ensemble des éléments nécessaires à la chirurgie (guide chirurgical, GEN, prothèse provisoire). Ce concept applicable facilement par tous les cabinets équipés en numérique nécessite cependant une collaboration étroite avec un laboratoire de prothèse extrêmement pointu et maitrisant l’ensemble des processus numériques.

BIBLIOGRAPHIE

  1. CANNAS B., BOUTIN N., TRAN ML.: Le flux numérique en implantologie. application à la mise en charge et/ou esthétique immédiate. Implant 2014;20: 95-103
  1. TRAN ML, CANNAS B, BOUTIN N, L’empreinte optique en Implantologie. Où en sommes-nous ? ROS septembre 2015
  2. RAFAEL SIQUIERA ET AL INTRAORAL scanning reduces procedure time and improves patient comfort in fixed prosthodontics and implant dentistry: a systematic review. Clinical Oral Investigations ; Novembre 2020
  1. MANGANO ET AL : trueness of 12 intramural scanners in the full-arch implant impression : a comparative in vitro study, BMC Oral Health (2020) 20: 263
  2. CANNAS B., HOUIOU S. GAYET D. BOUTIN N. : Le Concept du Guide d’Empreinte Numérique – GEN La mise en charge immédiate d’une prothèse provisoire usinée dans un flux numérique complet chez l’édenté complet. Clinic : accepté pour publication.
  3. GILLOT L., NOHARET R., BUTI J., CANNAS B. a retrospective cohort study of 105 patients with immediately loaded mandibular cross-arch bridges in combination with immediate implant placement. Our J Oral Implant 2011; 4(3)247-253
  4. BELLAICHE N :Guide pratique du Cone Beam En imagerie dento-maxillaire Norbert Bellaiche Editions CdP 2016
  5. ITTURATE M. ET AL. ACCURACY ANALYSIS OF COMPLETE arch scans in edentulous arches when using a maxillary geometric device. Journal of prosthetic dentistry (2018)

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A propos de l'auteur

Dr. Nicolas Boutin

Paris
Enseignant SAPO Implants
Attaché au département implantologie et esthétique, clinique Ambroise Paré la Providence

Dr. Bernard Cannas

Diplômé de la faculté Paris-V en 1978
Ancien attaché à l’hôpital de Lagny-Marne La Vallée depuis 1995
Cofondateur de SAPO Implant Exercice privé : Chirurgie buccale implantaire exclusive

Dr. Sabrina HOUIOU

Chirurgien-dentiste
Master d’ingénierie de la santé et biomatériaux, faculté Paris-V en 2019
Responsable numérique et développement chez SAPO

Chirurgien-dentiste
Master d’ingénierie de la santé et biomatériaux, faculté Paris-V en 2019
Responsable numérique et développement chez SAPO

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