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OBJECTIF BIEN-ÊTRE

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Même si depuis quelques années on s’intéresse de plus en plus à la notion de bien-être, peu de recherches ont été réalisées en France sur l’épuisement professionnel des chirurgiens-dentistes. pourtant, notre métier est considéré comme l’un des plus stressant après celui des policiers.
Selon l’Observatoire National de la Santé des Chirurgiens-Dentistes (ONSCD), 48 % des praticiens sont concernés par l’épuisement professionnel et selon le Bureau international du travail, la profession de chirurgiens- entistes fait partie des professions les plus ravagées par le stress.
Au cabinet dentaire, cette notion de bien-être est d’autant plus importante car elle est en quelques sortes interdépendante entre patients et praticien. L’époque où il fallait surmonter la douleur mentale, émotionnelle et physique et prétendre que cela vienne avec la panoplie du chirurgien-dentiste est révolue. le monde change…le patient n’a nulle envie de se rendre dans un endroit où l’atmosphère est « trop clinique » et qui ne soit pas chaleureux et réconfortant. S’il n’est pas en confiance, il va répercuter son stress au praticien.
Réciproquement, lorsque vous êtes stressé, fatigué ou souffrant et que vous n’êtes pas épanoui dans votre exercice, vous ne brillez pas, vous ne souriez pas et cela influera sur la relation avec votre équipe et vos patients. Il existe de nombreuses stratégies de bien-être différentes tant sur le plan moral que physique pour vous aider à mieux vous sentir mais encore faut-il prendre conscience que votre propre santé est de votre responsabilité pour les mettre en oeuvre.
Voici un panorama de règles d’or du bien-être au cabinet dentaire :.

ERGONOMIE A TOUT PRIX

Le British Dental Journal a publié une étude montrant que les troubles musculosquelettiques sont la première cause de retraite anticipée chez les professionnels de santé bucco-dentaire et les chirurgiens-dentistes.
En cause…
– La position assise ou debout durant de longues heures en posture penchée,
– Les pauses trop rares dans une journée,
– La manipulation répétée d’instruments en maintenant une pression
Conséquences
– Fatigue due aux efforts redoublés pour maintenir le corps dans une position acceptable
– Difficultés respiratoires dues à la compression des poumons en cas de mauvaise posture
– Microtraumatismes chroniques tels que le syndrome du canal carpien

Alors une bonne posture c’est quoi ?

Une posture qui permet au dentiste de travailler en toute sécurité et confortablement sans exercer de pression excessive sur leur corps. Cela implique de garder les épaules détendues et les bras près du corps tout en maintenant une tête, un cou et une colonne vertébrale neutres. Pour éviter de se pencher en avant, le dentiste doit se tenir à une distance confortable du patient, les pieds à plat sur le sol.

Choix du siège
Il est préconisé d’utiliser un tabouret avec un soutien lombaire. Dans l’idéal, il faudrait que vous soyez assis avec les pieds à plat et les cuisses inclinées vers le bas. La hauteur du fauteuil doit être adaptée à la taille du dentiste et doit être réglable. Le fauteuil dentaire doit être réglé à une hauteur et à un angle, adaptés au travail du dentiste. Ce faisant, le dentiste peut éviter de plier ou de tordre le cou et la colonne vertébrale.
Un siège dentaire correctement ajusté offrant une inclinaison positive, pour transférer une partie du poids de votre tête et de votre corps à travers vos jambes et vos pieds vers le sol, peut faire une énorme différence pour votre santé. Cela vous donnera également la hauteur de travail optimale pour voir clairement votre zone de travail sans incliner excessivement la tête.
Dans une position assise saine et dynamique, vos hanches seront positionnées au-dessus de vos genoux avec un siège incliné favorisant le transfert de poids vers vos pieds.
A partir d’une position assise dynamique qui peut être plus haute que celle à laquelle vous avez l’habitude de travailler, vous pouvez régler votre fauteuil patient pour vous permettre de vous rapprocher le plus possible de votre patient. Idéalement, votre fauteuil patient aura un dossier fin pour vous permettre de positionner vos jambes sous le patient et de garder votre tête au-dessus de vos épaules.
Avec votre tête positionnée au-dessus de votre corps, le poids transféré sur vos pieds en vous asseyant correctement et en positionnant votre patient pour permettre une vision directe dans la cavité buccale, vous pouvez réduire efficacement la tension sur votre cou, vos épaules et votre dos.

Position de la tête
La tête humaine moyenne pèse 5 kg (GW Osteopathy, 2021) mais lois de la physique obligent, nos corps sont conçus pour supporter le poids de notre tête mais la pression du poids sur notre colonne vertébrale et les muscles de soutien du cou et du dos augmente de façon exponentielle lorsque notre tête est inclinée loin de notre corps. Le port de loupes et un bon positionnement su siège dentaire avec les pieds sous la tête du patient encourage une position de tête plus droite.

Position du patient 
La position du patient permet de déterminer la posture que vous serez amené à prendre. Nous vous recommandons de positionner vos patients de façon à ce que vous n’ayez pas besoin de trop vous pencher soit environ 35cm, et ainsi éviter les tensions du cou et du dos.
Il est important de positionner correctement les patients en utilisant pleinement un appui-tête à double articulation sur votre fauteuil patient.


Le réglage de la position de la tête d’un patient peut offrir un confort accru au patient en supportant correctement le poids de la tête, tout en ouvrant la cavité buccale et en offrant la meilleure vue possible sur votre zone de travail.
Votre patient doit être assis complètement contre le dossier de votre fauteuil dentaire avant de passer en position de traitement, afin de faciliter les ajustements.
Vous pouvez inciter les patients à adapter cette position en présentant la têtière en position complètement relevée avant qu’ils n’entrent.
Le petit plus : essayez d’utiliser un miroir dentaire pour vous aider à mieux voir la bouche de votre patient sans avoir à vous pencher.

Conseil : faites des pauses et étirez-vous à plusieurs reprises dans la journée

Pour aller plus loin : la FDI publie des lignes directrices (en français et en anglais) pour améliorer l’ergonomie au cabinet dentaire. Elles fournissent des conseils sur la façon de trouver un équilibre entre le maintien d’une bonne posture et la fourniture d’un traitement efficace et de qualité.
https://www.fdiworlddental.org/sites/default/files/2021-12/FDI_Ergonomie%20et%20Posture%20%28French%29.pdf

L’éclairage 

Le meilleur éclairage qui soit est la lumière naturelle car elle reflète parfaitement les couleurs et les contrastes et de surcroît, elle est bénéfique pour le bien-être physique et psychique du praticien.
Malheureusement, en hiver ou si votre cabinet est mal exposé, vous devrez recourir à la lumière artificielle. Compte tenu de l’espace d’intervention limité qu’est la bouche avec ses différentes composantes et ses zones d’ombre, l’éclairage doit vous permettre une vision optimale. Une grande majorité de chirurgiens-dentistes ne mesurent les impacts d’un mauvais éclairage dans leur pratique quotidienne notamment sur leur bien-être et celui de leurs patients. Par exemple, un plafonnier d’un blanc froid et vif sera une source de stress supplémentaire pour le patient et deviendra vite fatiguant pour le praticien et son personnel, tandis qu’une lumière chaude et feutrée conduira à une sensation de confinement désagréable.
Voici les 3 critères à prendre en compte pour le choix de votre éclairage.

Luminosité
Vous souhaitez créer une lumière de travail brillante dans la cavité buccale pour améliorer la vision de toute l’équipe dentaire. Cette lumière devrait être plus brillante que votre éclairage ambiant, mais attention, un contraste trop important peut causer ses propres problèmes, tels que la fatigue oculaire. Vous voulez vous assurer que les niveaux d’éclairage sont sans danger pour vous, jour après jour. Un éclairage d’environ 25 à 30 000 LUX fournira un éclairage brillant dans la cavité buccale à un niveau sûr.

Température de couleur corrélée (CCT)
La CCT définit l’apparence de la couleur d’une LED blanche et est définie en degrés Kelvin ou ‘K’. L’objectif
d’une lampe de traitement dentaire est de 5 000 K qui émet une lumière blanche neutre. Tout ce qui est inférieur à 5 000 K pourrait être un compromis et fournir une lumière jaune légèrement chaude. Plus de 5 000 K et la lumière peut apparaître d’une couleur bleue froide.

Indice de rendu des couleurs
L’indice de rendu des couleurs (IRC) fournit une mesure de la façon dont la lumière reproduit la couleur d’un objet qu’elle éclaire par rapport à une source de lumière idéale ou naturelle. Sur une échelle de 0 à 100 IRC, 100 étant la lumière naturelle parfaite, vous avez besoin d’un score IRC élevé combiné à un CCT à 5 000 K pour permettre une correspondance précise des couleurs et un examen des tissus mous.
Pour aller plus loin : thèse Ergonomie et lumière(s) : santé et pratiques cliniques en Odontologie de Diane Bourret https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-638266/document

Les aides optiques

Les loupes sont bénéfiques, aussi bien sur la qualité de nos soins, mais également dans l’amélioration de notre posture au fauteuil. Les loupes peuvent empêcher le dentiste de se pencher en avant et lui permettre de rester à une distance confortable du patient. Les douleurs dorsales et cervicales peuvent ainsi être évitées.
Ce qu’il est important de retenir :
Quel grossissement choisir ? Si vous débutez sous aides optiques, le grossissement de 2.5x est le plus courant pour un praticien débutant ou omnipraticien. Ce grossissement offre un excellent compromis de confort/puissance, permettant une liberté de mouvement au fauteuil grâce à leur grande profondeur de champ. Pour un utilisateur non presbyte, il permettra de voir du détail légèrement supérieur à la vision à l’oeil nu en se rapprochant mais en gardant une meilleure posture. À partir de 3,5x jusqu’à 6x, ces grossissements sont plutôt conseillés pour les praticiens ayant l’habitude de travailler sous aides optiques ou exerçant une pratique plus spécialisée telle que l’esthétique, la chirurgie, la microchirurgie, l’endodontie, bien que pour ces spécialités le microscope opératoire permet l’exploration de structures encore plus fines.
La distance de travail – Il est préférable bien évidemment de privilégier que celle-ci corresponde à la propre distance de chaque opérateur (distance oeil praticien/ patient), afin d’offrir un maximum de confort dans l’utilisation quotidienne. Privilégier des systèmes à montures larges à grande visière, de façon à positionner les loupes le plus bas possible tout en respectant l’axe de vision, cela vous évitera de trop incliner les cervicales et de ce fait, supprimer toutes douleurs musculo-squelettiques, donc une meilleure posture pour l’utilisateur.
Lumière or not lumière ? Une option intéressante dans ce type d’investissement. Combien de temps passez-vous à articuler vos scialytiques, dû à l’éternel problématique des zones d’ombres. Le fait d’ajouter une lumière coaxiale résout totalement les ombres portées, car la source de lumière émise au centre de la monture, se situe toujours dans l’axe de vision. L’ombre se retrouve à l’arrière de l’instrument et n’est plus visible par l’utilisateur. Cet apport est un plus dans le confort quotidien.                                                                                                        Le confort – Evitez les équipements lourds. Privilégiez les loupes transfixées dans les verres et l’entretien sous l’eau.
Inconvénient : malgré le coût important de cet équipement, ceux qui y ont goûté sont accrocs et ne reviendraient en arrière pour rien au monde. A vous de voir !

Les agressions sonores

Le personnel d’un cabinet dentaire est exposé à de nombreuses nuisances : rayonnements ionisants, agents infectieux… Le bruit généré par les compresseurs, turbines, aspirations chirurgicales, usineuses et autres constitue également une menace sérieuse pour leur audition.
Comment s’en prémunir ?
– Les fameuses boules « Quiès » ou les bouchons en silicone sont les options les plus économiques mais elles sont génériques et n’offrent pas un grand confort pour un usage quotidien.
– Les protections auditives sur-mesure sont à privilégier car elles vous permettent de choisir le niveau d’atténuation du son en fonction de l’environnement dans lequel vous évoluez. Une empreinte en silicone de votre conduit auditif est prise par un audioprothésiste et vos protections auditives sur mesure vous seront livrées quelques jours plus tard.
Quelques conseils complémentaires 
– Veiller au bon entretien de vos instruments rotatifs
– Isoler tant que faire se peut les matériels les plus bruyants,
– Tenez compte aussi des décibels lors du choix de vos équipements

VAINCRE LE STRESS

> CÔTE PRATICIEN
Les facteurs de stress sont malheureusement nombreux au cabinet dentaire qui s’apparente à une véritable entreprise. Selon la thèse intitulée « Les sources de stress au cabinet dentaire éprouvé » réalisée en novembre 2019 par Rebecca Rimokh Valensi, voici leur hiérarchisation :

Facteurs de stress majeurs
– La gestion du temps (83.67 %)
– La gestion des conflits (80.41 %)
– L’annonce de mauvaises nouvelles (79.55 %)
– La mutation de la profession (75.25 %)
– Les réactions des patients (71.82 %)
– La gestion de l’argent (71.82 %)
– Le stress environnemental du cabinet dentaire (67.53 %)

 Facteurs de stress importants
– Le niveau d’exigence des patients (58.07 %)
– Les relations avec les organismes sociaux (55.84 %)
– La responsabilité médicale (54.98 %)
– La gestion des situations d’urgence (58.42 %)

 Facteurs de stress moindres
– La situation du praticien (49.14 %)
– La gestion de l’équipe professionnelle (44.67 %)
– La prise en charge de patients spécifiques (39.35 %)
– La pratique de la médecine bucco-dentaire (36.59 %)

 Facteurs peu stressants
– Le décès d’un patient (20.44 %)
– La localisation du cabinet (19.07 %)
– La prise en charge de patient à risques (18.55 %)

Les antidotes

RESPIREZ !
La respiration abdominale permet d’apaiser les troubles digestifs liés notamment au stress. Elle soulage également les angoisses et la fatigue. Dans des moments de stress, respirez à pleins poumons, plusieurs fois. Cette technique permet de chasser les tensions et de libérer les émotions négatives.

MÉDITEZ !
La méditation est une pratique vous permettant d’accorder une pause à son esprit. Elle améliore les capacités d’abstraction et permet de lutter contre l’anxiété et le stress. La méditation est extrêmement efficace et permet de lâcher-prise ! Une équipe de médecins de l’Université internationale Maharishi (Iowa) et de l’Université Loyola de Chicago conseille en effet, à leurs collègues qui souffrent d’épuisement professionnel, de pratiquer la méditation transcendantale. L’étude, publiée dans le Journal of Continuing Education in the Health Professions, suggère l’efficacité de la pratique à réduire les symptômes de burn out et de dépression chez les professionnels de santé.

RELAX !
Il existe de nombreuses techniques de relaxation mais nous ne nous attarderons pas sur le sujet qui est développé dans l’article de Fanny Durant à suivre dans ce dossier.

FAITES DU SPORT !
L’activité physique est bénéfique pour tout individu. Elle agit sur plusieurs leviers :
– La diminution du stress
– La limitation des conséquences liées au stress

De nombreux sports disposent d’effets déstressants
Le Yoga
Le Yoga est une activité physique qui combine des moments de forte respiration et des périodes calmes.
Cette combinaison réduit le stress et diminue la fréquence cardiaque et la tension artérielle.
Le Yoga est le sport parfait pour se recentrer sur soi-même, libérer son esprit et relâcher son corps. Il permet de mieux gérer les situations stressantes.


– La course à pied, le vélo et la marche
La course à pied, le vélo et la marche sont des activités en plein air, elles libèrent votre esprit et chassent les pensées négatives. Durant l’activité physique, le corps libère des endorphines, ce mécanisme donne au sportif une sensation de bien-être, d’apaisement et de calme intérieur.
La course à pied et la marche, par exemple, vous permettent d’améliorer le cardio et de libérer les tensions présentes au niveau du dos, des épaules et du cou.
– L’équitation
Parce qu’elle implique la collaboration avec le cheval, animal très émotionnel, l’équitation oblige le cavalier à savoir observer son comportement et à dompter ses propres émotions négatives pour éviter de les lui transmettre. Pour cela, il faut d’abord être capable de calmer son stress et à être dans l’instant, à l’écoute de sa monture.
l Les sports aquatiques et nautiques
Les activités aquatiques font travailler vos muscles sans aucune sensation d’efforts. De plus, l’eau a un effet massant, qui détend les muscles du corps. Ainsi, les crispations liées au stress diminuent considérablement jusqu’à disparition totale. Pour réduire votre stress de façon optimale, il est recommandé d’en pratiquer 30 minutes par jour, 5 fois par semaine.

Les 2 techniques que nous allons évoquer maintenant peuvent être utilisées par le chirurgien-dentiste pour lui-même et pour ses patients.
L’hypnose
L’hypnose clinique, bien que critiquée et incomprise, a été utilisée avec succès en médecine et en dentisterie.
Elle peut être utilisée pour induire la relaxation, en complément de la sédation par inhalation, pour soulager la douleur, l’anxiété et le stress, pour réduire les problèmes de réflexe nauséeux excessif, et peuvent également faire partie de la TCC. L’hypnose se décline sous plusieurs formes. Elle peut être :
conversationnelle, dans ce cas c’est la succession de communication thérapeutique et de nano Hypnose.
C’est l’outil indispensable à la création de l’alliance thérapeutique. On peut toujours commencer une relation thérapeutique sans cette alliance, toutefois c’est commencer une relation avec des freins. Ces freins qui vont être considérablement chronophages et générateurs de stress pour les soignants et le patient.
Nous savons tous que les soins chez un patient stressé sont généralement plus pénibles avec de moins bonnes suites opératoires.
formelle pour l’analgésie, la douleur aigüe, les nausées, le bruxisme, l’éducation fonctionnelle…
autohypnose à enseigner très facilement aux patients et pour nous-même avec toutes ses indications que nous allons voir…
Visionnez la vidéo du  Dr Claude Parodi – A-GRANDIR

La sophrologie
Basée sur des techniques de respiration, de détente et de visualisation positive, la sophrologie permet au praticien de lutter efficacement contre la fatigue provoquée par le métier et la tension nerveuse entretenue par les responsabilités supportées. La sophronisation du patient facilite la suppression de l’angoisse et l’élimination de l’appréhension, permet d’obtenir avant l’intervention, pendant l’intervention et après l’intervention, les meilleures conditions possibles.

> CÔTE PATIENTS
Tous les cabinets dentaires font face aujourd’hui à un fléau qui peut gêner leur activité : la dentophobie, cette peur excessive d’un patient à consulter un chirurgien-dentiste.
Pour créer un esprit zen et positif chez votre patientèle, rien de tel que l’impact des couleurs, des matières et des parfums pour les rassurer et les mettre en confiance.

L’environnement du cabinet dentaire

L’ambiance du cabinet dentaire peut jouer un rôle important dans le déclenchement de l’anxiété. L’équipe dentaire doit créer une atmosphère propice, être positifs, attentionnés et obtenir des informations des patients sans hâte pour les mettre à l’aise. Les murs peuvent être ornés d’affiches et de photos et un mobilier design, moderne et épuré vous permettra de transmettre de bonnes ondes à vos patients. Les sons produits par les équipements dans la salle de soins doivent être coupés en fermant la porte.

La salle d’attente

Veiller à ne pas faire attendre les patients anxieux trop longtemps, afin qu’ils aient moins de temps pour absorber les expériences négatives ; de plus, des temps d’attente plus longs leur donnent le temps de se souvenir des stimuli menaçants. Si l’expérience de la salle d’attente est stressante ou désagréable, cela peut ajouter à l’anxiété le jour de leur rendez-vous. Il est donc important que vous fassiez de votre salle d’attente un endroit détendu où passer du temps et que vous vous assuriez qu’il n’y ait pas d’encombrement.
L’anxiété dentaire peut amener les patients à un sentiment de surchauffe et de de mal être. Il est important que votre salle d’attente soit bien ventilée et à une température confortable. Des recherches effectuées par l’Organisation mondiale de la santé ont révélé que la température idéale du salon devrait se situer entre 18 et 21°C. Il vaut la peine d’investir dans un système de chauffage, de ventilation ou de purificateurs d’air pour maintenir une atmosphère agréable dans votre salle d’attente.
Une source d’éclairage naturel est à privilégier. Une étude réalisée par l’Université du Michigan a révélé que les lumières blanches rendent un environnement intimidant et peuvent même intensifier vos émotions.
Préférez une lumière douce !
Pour l’aménagement, il est conseillé de marier des couleurs chaudes avec des couleurs froides afin de conserver une certaine harmonie dans la décoration.

L’occupation des patients

Vous constaterez maintenant que de nombreux patients adultes passent du temps sur leur téléphone plutôt que de feuilleter des magazines dans la salle d’attente. Ce serait une bonne idée de fournir une station de charge afin que vos patients aient un endroit où brancher leur téléphone si leur batterie est faible. Fournir une connexion Wi-Fi gratuite est également souvent apprécié. Si vous disposez d’une télévision dans la salle d’attente, privilégiez un programme familial sur la nature, car des recherches ont montré que la nature a un effet apaisant.
Pour tirer parti de ce temps et rendre, à l’inverse, cette expérience agréable, vous pouvez transformer votre salle d’attente en un lieu d’information et de communication avec vos patients : contenus pédagogiques pour les préparer à la consultation, messages de prévention relayant les conseils que vous avez l’habitude de donner, communication axée sur la détente pour les rassurer, informations ludiques ou pratiques en lien avec votre activité… A vous de choisir le type de contenus que vous souhaitez mettre à disposition selon vos problématiques et le profil de votre patientèle. Les outils numériques tels que l’affichage dynamique sont également des alliés incontournables pour divertir et réduire le stress des patients. Grâce à son pouvoir d’attraction et à la diversité de ses contenus, un écran anime l’environnement médical tout en faisant oublier les sources d’angoisse.

et pour les enfants…

Cela peut être stressant pour les parents d’enfants dans la salle d’attente, en particulier ceux qui ont des tout petits. C’est une bonne idée de prévoir un espace séparé pour les enfants afin qu’ils se divertissent en attendant d’aller voir le dentiste. Si vous fournissez des jouets ou des livres, assurez-vous qu’ils sont en bon état et résistants. Ils doivent également être maintenus propres, alors assurez-vous de vérifier quotidiennement l’espace réservé aux enfants et de le garder impeccable. Vous pouvez également leur proposer des activités dentaires, comme un modèle de brossage de dents et des jeux de coloriage amusants.

Les odeurs

L’impact olfactif est également très important. En effet, vous pouvez diffuser un parfum dans votre salle d’attente. Son choix est déterminant sur l’effet que vous souhaitez créer chez vos patients. L’utilisation de la lavande, par exemple, est réputée pour son effet relaxant et apaisant. Une expérience a d’ailleurs été menée à l’Université du Sacré-Coeur de Tokyo : un parfum de lavande a été diffusé lors de soins pédiatriques désagréables sur des nouveau-nés. Résultat : une baisse de la cortisol (hormone du stress) a été constatée chez ces nourrissons.
Attention toutefois de choisir des parfums et non des huiles essentielles qui peuvent provoquer des allergies ainsi que des complications respiratoires auprès de certains patients. Le parfum est étroitement lié aux sentiments anxieux, car une seule bouffée d’un parfum apparenté peut faire remonter des souvenirs. Par conséquent, la forte odeur d’eugénol associée aux cabinets de dentiste peut avoir un impact négatif sur votre niveau d’anxiété. La lavande, la citronnelle, la sauge et la camomille peuvent toutes aider à calmer l’esprit et le corps en attendant de passer au fauteuil.

La musique

La musique peut grandement aider à réduire l’anxiété dentaire en distrayant les esprits et en libérant le stress.
Pendant que vous écoutez de la musique, votre corps réduit en fait sa production d’hormones de stress, dont le cortisol. Offrir des options musicales aux patients, comme l’utilisation de logiciels de streaming tels que Deezer ou Spotify, peut aider les patients à se sentir à l’aise.
Vous pouvez également concocter votre playlist ou opter pour une web radio comme FIP dont la programmation est très cool et ecclectique ou thejazzgroove.com gratuite et sans publicité ne passant que du jazz.

> RELATION PRATICIEN-PATIENT : la confiance avant tout
Une bonne relation patient-dentiste est cruciale pour la gestion de l’anxiété. Les stratégies de communication sont très importantes. Il devrait toujours y avoir une communication bidirectionnelle. Le dentiste doit d’abord se présenter et converser personnellement avec le patient dans son cabinet, et écouter attentivement d’une manière calme, posée et sans jugement.
Une information appropriée doit être acquise auprès du patient concernant ses problèmes dentaires et ses préoccupations, en prenant le temps de s’enquérir et d’écouter ses craintes (technique iatrosédative).
En outre, les patients doivent être encouragés à poser des questions sur le traitement et doivent être tenus pleinement informés de ce qui doit être fait avant de commencer la procédure et également pendant la procédure Les patients doivent être convaincus que leurs paroles sont prises au sérieux et avec la plus grande préoccupation.
Les dentistes doivent donner toutes les informations complètes nécessaires concernant la description du problème, les options de traitement et les procédures préventives. Cette rencontre devrait permettre d’établir de bonnes relations et d’accroître la confiance du patient envers le dentiste. Les patients apprécient les réponses claires, honnêtes et directes ; évitez également les fausses assurances, car elles peuvent briser la confiance. Normaliser les sentiments anxieux et éviter les formulations négatives peut être bénéfique.
La communication non verbale est une compétence essentielle. Le toucher peut être utilisé pour réconforter et contrôler les patients. Le dentiste doit faire face au patient, établir un contact visuel et l’observer, c’est un geste positif. Évitez les mouvements rapides, faites preuve d’empathie, faites en sorte qu’il se sente le bienvenu et utilisez des mots compréhensibles lorsque vous parlez du traitement.

Améliorer le contrôle

La perte de contrôle sur la procédure de traitement est une cause importante d’anxiété, il est donc essentiel de redonner le contrôle. Dire au patient à quoi s’attendre et quelles mesures sont prises pour sa sécurité contribuera à rendre le traitement plus confortable. Le contrôle peut être fourni en donnant des informations et en analysant le comportement ou encore par les techniques de « Tell-show-do (dire-montrer-faire) » et de modélisation.
Tell-show-do est une technique de façonnage du comportement qui réduit l’incertitude et augmente la prévisibilité dans le cadre clinique. Elle peut être utilisée aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Cela implique des explications verbales des procédures dans des phrases adaptées au niveau de développement du patient (dire) ; démonstrations pour le patient des aspects visuels, auditifs, olfactifs et tactiles de la procédure dans un cadre soigneusement défini et non menaçant (montrer) ; puis, sans s’écarter de l’explication et de la démonstration, achèvement de la procédure (faire).

POUR CONCLURE

Le bien-être du praticien et des équipes est essentiel au succès. Il améliore la productivité et les performances. Lorsque vous êtes en meilleure santé, vous éprouvez plus de satisfaction au travail parce que vous vous sentez bien. Vous cultivez alors une énergie incroyable au cabinet. Vous êtes impliqué, attentif et vous vous connectez avec vos patients de manière plus authentique. Les patients adhèrent sur l’émotion, donc la façon dont vous vous adresserez à eux aura une influence sur le sort du plan traitement proposé.
A vous de jouer !

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