La profession est confrontée aux évolutions de notre temps : elle doit s’adapter aux mutations technologique et numérique et faire face à d’autres évolutions législatives ou économiques, qu’il s’agisse du règlement arbitral, du tiers payant ou encore des centres low cost.
Même les patients changent : au quotidien, nous devons désormais composer avec des patients, consommateurs de soins, mieux informés et de plus en plus exigeants.
En tant que praticien, nous sommes souvent seuls dans nos cabinets pour affronter ces épreuves et travailler sur nos cas cliniques. A la différence des centres hospitaliers dans lesquels les patients atteints de pathologies –souvent plus lourdes- passent devant un staff qui décide collégialement du protocole, nous nous retrouvons isolés pour prendre pour chaque patient la décision thérapeutique la plus adaptée à sa situation clinique.
Il est également important de souligner le retour émotionnel qui est trop rarement évoqué lors des différentes lectures que nous pouvons avoir et que nous ressentons inéluctablement à la suite d’une intervention, qu’il soit positif en cas de succès ou négatif en cas d’échec. Notre investissement dans notre profession, notre cabinet ou dans un cadre universitaire ainsi que notre engagement pour mener à bien les traitements, nous met face à une responsabilité singulière vis-à-vis de nos patients.
Notre seule façon de rendre nos traitements plus prévisibles, en particulier quand il s’agit de techniques sensibles et d’évoluer dans nos pratiques, sont les échanges que nous avons entre confrères et consoeurs, les lectures (presse papier ou numérique, livres spécialisés), les congrès, les forums ou encore les formations universitaires ou privées.
Ce numéro spécial consacré aux augmentations osseuses ne prétend pas à lui seul couvrir ce qui est aujourd’hui considéré comme une discipline à part entière même si elle s’inscrit dans un cadre de traitement plus global. Il s’agit toutefois d’illustrer et de partager quelques options thérapeutiques face à des manques osseux dans les traitements implantaires.
Le choix des cas présentés dans cette revue permet de couvrir les approches d’augmentations osseuses les plus communes selon un gradient thérapeutique que nous pratiquons au quotidien et que nous détaillons également dans « les lettres de l’IFCIA » de l’Institut de Formation en Chirurgie Implantaire (IFCIA) et lors des différentes formations que nous proposons.
La présentation de ces cas cliniques apportera, à n’en pas douter, une pierre supplémentaire à l’édifice de la formation continue en matière d’augmentations osseuses. Avec le study group de l’IFCIA qui a été associé à ce numéro spécial et que je remercie, nous travaillons à simplifier autant que possible cette phase de traitement afin de la rendre plus accessible aux chirurgiens implantologues et plus confortable et prédictible pour nos patients.
